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Face à la flambée des cours de matières premières, Mathieu Albinet, conseiller indépendant en nutrition animale appelle à la prudence : attention aux fausses économies qui pourraient chambouler des systèmes cohérents.
« Il y a deux types d’élevages. Ceux qui ont moins de charges fixes car ils ont remboursé leur installation, qui peuvent se permettre d’avoir un plus petit chargement à l’engraissement selon la conjoncture, et ceux qui ont d’importantes charges de structure et qui sont tenus par les annuités » explique Mathieu Albinet, consultant indépendant en nutrition des ruminants.
Il ne faut pas éclater un système qui fonctionne parce qu’en fin d’hiver 2022 certains produits ont augmenté
Pour le consultant en alimentation animale, il ne faut pas confondre structurel et conjoncturel, et poser le bon diagnostic sur les difficultés que rencontre l’exploitation. « J’ai toujours conseillé les éleveurs de sorte à mettre en place des systèmes autonomes. Il ne faut pas éclater un système qui fonctionne parce qu’en fin d’hiver 2022 certains produits ont augmenté » insiste le conseiller qui met en garde contre les fausses économies. « Des engrais à 700 €/t, bien sûr c’est cher ! Mais c’est une petite partie du coût de production. Economiser aujourd’hui, ça peut être de la fausse économie que l’on repayera deux à trois fois plus cher demain. Les récoltes de fourrage ont été bonnes en 2021, les granges sont pleines. C’est surtout la récolte 2022 qu’il faudra guetter. On avisera en fonction des stocks fourragers. »
Antoine Thibault, alias AgriSkippy a fait le calcul sur Twitter, « avec les prix exorbitants des engrais, on pourrait être tenté d’en mettre moins, mais le risque c’est d’avoir des fourrages plus pauvres ». L’agriculteur estime aux environs de 2 000 € l’économie potentielle liée à la non fertilisation des prairies sur son exploitation, un gain bien vite absorbé par l’achat d’aliment compensatoire qu’il estime à 5 000 €.
Si des solutions de court terme peuvent être mises en place, le conseiller d’Albinet nutrition insiste : « Si une exploitation ne fonctionne pas, il faut revoir son système, et cela prend du temps. Lorsqu’on modifie son système d’alimentation, il faut entre un et deux ans pour en sentir pleinement les effets, et c’est d’autant plus compliqué à mettre en place sur des exploitations qui ne sont pas solides ».
Pour éviter un « dérapage des coûts alimentaires », l’Institut de l’élevage a proposé des pistes pour les éleveurs allaitants. En plus de miser sur l’optimisation du pâturage, une réflexion autour de l’utilisation du concentré peut être menée pour contenir la hausse des coûts des intrants.
Pour l’engraissement des bovins, les marges de manœuvre sont plus ou moins limitées selon les races. « C’est parfois difficile de finir des bêtes sans tourteau, où l’on part sur des engraissements longs », confirme Mathieu Albinet, qui propose de réfléchir à la conception d’un mash fermier. « Je conseille généralement une grosse base de luzerne, cela peut suffire pour des races rustiques. Pour des races plus exigeantes, on peut ajouter de la féverole, du lupin, du soja… pour apporter de l’énergie, mais si on souhaite partir dans ce genre de système, il faut le faire tout de suite car la date des semis approche à grand pas, et on ne sera pas opérationnel avant l’hiver prochain. »
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