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Maternité et vie de famille, expérience positive ou statut social … – ELLE France

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Elles sont escort-girls et peuvent avoir jusqu’à 50 clients par semaine. Malgré un travail controversé, elles ont choisi la maternité. Pour ELLE, elles se sont livrées sans détour sur leurs expériences en tant que mères et prostitués.
C’est dans un café huppé de la région parisienne que nous rencontrons Sarah. Cette belle brune d’une trentaine d’années travaille dans la restauration, un milieu bien loin de sa vie d’avant. Alors escort indépendante, c’est la curiosité et un désir d’explorer davantage sa sexualité qui pousse la jeune femme à ouvrir les portes d’un monde où maternité et univers du sexe sont diamétralement opposés voir tabous.
On compte par vingtaine, le nombre de site d’escorting en France, cette forme de prostitution, qui passe par internet et les réseaux sociaux, met en avant des femmes, des hommes et des personnes transgenres qui offrent différents services à une clientèle. Contrairement aux idées reçues, il n’est pas toujours questions de rapports sexuels. Qu’il s’agisse d’un dîner d’affaires, d’une réunion de travail ou d’un voyage, de relations intimes ou d’un simple moment de partage autour d’une discussion, les services qu’offrent les escorts sont divers et variés.
Sans équivoque, Sarah n’admet aucun doute sur la compatibilité entre son métier et son désir de maternité à l’époque. En couple, elle tombe enceinte et décide de mener sa grossesse à terme. Détentrice d’une complémentaire santé auprès de la mutuelle prévoyance interprofessionnelle, Sarah est arrivée dans le milieu à temps, après l’adoption en 2017 d’un accord autorisant les travailleurs du sexe à obtenir une couverture sociale complète. Avant, ils devaient se contenter d’un régime minimum de couverture santé offerte par la sécurité sociale et le régime social des indépendants destiné uniquement aux Français et personnes étrangères disposant d’un titre de séjour valable.
En 2019, la jeune femme accueille avec son conjoint une petite fille « j’ai commencé mon travail d’escort en 2018. À l’époque, je voyais entre 20 et 30 clients par semaine. Et ma fille est arrivée dans mon parcours professionnel l’année suivante et j’ai dû innover » se souvient celle qui a continué ses activités en tant que masseuse érotique durant les premiers mois de sa grossesse. Puis le ventre de Sarah s’est arrondi, l’obligeant à diversifier ces activités : tantôt barmaid, tantôt masseuse thérapeutique. En bénéficiant du système de prévoyance, Sarah a bénéficié d’une aide supplémentaire dans la protection sociale ce qui lui a permis d’avoir un revenu sûr durant son court arrêt de travail « c’est vrai que ça n’était pas évident parce que les travailleurs du sexe ont longtemps été exclus de la question de la protection sociale. Mais moi je n’avais pas de soucis de ce côté et mon conjoint était là en cas de problème » se souvient Sarah.
Après la naissance de sa fille, elle reprend le métier d’escort. Pour mener à bien ces deux rôles, Sarah peut compter sur un conjoint et une sœur dévoués « le père de ma fille m’appuyait sans jugement, donc j’étais capable de passer de l’escort à la maman sans aucun problème. Le détachement je l’avais. Mon conjoint travaillait de jour et moi je travaillais le soir. Je m’occupais d’elle la journée, on passait du temps ensemble et je couchais ma fille. Il prenait le relais et je partais travailler pour revenir parfois vers 3 heures du matin », raconte Sarah.
La jeune femme avoue être chanceuse, en conjuguant son travail d’escort girl et son devoir de mère, elle se laisse aller à une vie épanouissante et colorée. De cette période, elle retient surtout de la satisfaction. Ces deux rôles lui ont apporté de la force et du courage mais aussi une forme d’indépendance et la capacité de s’exprimer plus librement « aujourd’hui, je m’affirme totalement. J’ai une plus grande confiance en moi en tant que mère et en tant que femme. Tout ça m’a réellement changé. Avant je n’étais pas une personne qui avait des convictions vraiment définies. Grâce à mon métier d’escort, j’ai appris à dire non. Par rapport à ma fille, je sais ce qui est bien et ce qui ne l’est pas. J’ai toujours mis ma relation avec ma fille en premier et ça m’a permis de nouer un lien unique » témoigne l’ex-escort qui n’exclut pas d’en parler un jour à sa fille.
Interrogée sur les tabous qui entourent le monde des travailleuses du sexe et la maternité, la jeune femme souhaite que les débats cessent : « je n’ai pas honte de qui je suis et de qui j’ai été dans le passé tout en étant maman. Il y a des mères dans le milieu du sexe et beaucoup sont escorts, elles sont des mères comme les autres qui se lèvent le matin pour s’occuper de leurs bouts de chou » assure celle qui a longtemps hésité à quitter le milieu avant de se pencher vers un nouveau choix de carrière. Désireuse de revenir à une vie plus calme et sur les conseils de sa famille Sarah est aujourd’hui serveuse dans un bistrot à Paris.
L’escorting représenterait près des ⅔ de la prostitution en France. Le commerce du sexe sur internet est en pleine expansion et beaucoup de femmes optent pour ce choix, notamment pour sa sécurité financière et sa diversité d’emplois. Depuis la loi de 2016 qui pénalise les clients, ces derniers préfèrent eux aussi passer par le net pour plus de discrétion et de sécurité.
Parmi les métiers qui profitent de toutes les promesses qu’offre internet, il y a l’escorting. Sexemodel.com, Ladyxena ou d’autres sites du même genre se présentent comme des plateformes de rencontres sensuelles où érotisme rime avec exploration des sens. Ces sites offrent un large éventail d’escorts, qui proposent leurs services, photos à l’appui, à une clientèle variée mais sélective. Contrairement à la prostitution de rue, l’escorting reste très difficile à pénaliser en raison de sa structure clandestine.
En choisissant d’exercer un tel métier et élever une famille, les professionnels du sexe acceptent de mener une double vie, souvent à l’insu d’une famille, des amis et du monde extérieur qui ignorent bien souvent tout de leurs activités. Pour certaines femmes, cette situation résonne comme un fardeau.
Après cinq années passées dans l’hexagone, Anna* fait le bilan de sa vie d’escort. Cette femme, originaire des pays de l’Est et maman d’un petit garçon, ne vit que pour le bonheur de son fils de cinq ans « je fais ce travail uniquement pour des raisons financières et pour ma liberté. Ce travail nous offre une vraie sécurité financière pour mon fils et pour moi » soutient celle qui est entrée dans l’industrie du sexe par le biais d’un ami proche.
Anna assure que ce travail n’est pas un choix assumé, bien au contraire « je n’aime vraiment pas ce métier, je ne suis pas heureuse dans cet univers mais je le fais pour mon fils » soupire au téléphone la jeune femme qui ne perd pas de vue son rêve de voyager à travers le monde.
Même si Anna gagne un salaire qui lui permet de faire vivre sa petite famille et lui confère un train de vie confortable, les moments de complicité avec son fils se font très rares « j’aimerais tellement être plus souvent à ses côtés, être une maman plus présente et partager de bons moments. J’essaie d’être aux côtés de mon fils mais ce n’est pas toujours possible » regrette la jeune mère qui est soutenue par une partie de sa famille. Avec plus d’une trentaine de clients par semaine, une centaine de SMS, d’e-mails et d’appels et différents évènements auxquels elle participe aux bras de clients, les journées d’Anna sont très chargées et laissent peu de place à sa vie de famille.
Depuis qu’elle est dans le métier, Anna rencontre beaucoup de difficultés compte tenu de sa situation qui n’est pas unique. Venue en France avec des papiers d’identité et une carte de crédit russe, la location d’appartements et les achats du quotidien sont difficilement accessibles. Elle doit constamment chercher une aide extérieure auprès d’amis, de connaissances ou de membres de sa famille. Une situation loin d’être idéale lorsque l’on a un enfant à charge.
Autre point et non des moindres, la sécurité. Les vols et les agressions sont monnaie courante dans le milieu. La plupart du temps, ces femmes exercent dans des appartements ou des maisons et sont isolées : « il y a beaucoup de voleurs et nous pouvons être victimes de viol, d’agression, ou pire encore. Il faut être très vigilant et constamment se protéger » assure Anna qui veille à protéger son fils en toutes circonstances en ne travaillant strictement que dans des hôtels ou des Airbnb. Pour l’heure, Anna n’envisage pas de parler de son métier à son fils encore trop jeune pour comprendre.
Quand vie de famille et prostitution sont difficiles à conjuguer, certaines femmes se retrouvent bien souvent en situation de grande précarité et d’isolement. Hélas, dans cette situation les enfants deviennent les victimes collatérales de ce problème. Certains peuvent par exemple être placés en famille d’accueil ou en foyer en cas de négligence ou maltraitance, ou encore subir les moqueries et les insultes d’autres enfants quand l’activité est découverte ce qui peut amener un sentiment de honte et parfois un mal-être chez certains enfants.
Initialement fondé pour lutter contre le VIH et les IST, Grisélidis a développé d’autres actions en faveur des personnes qui proposent des « services sexuels tarifés » et plus particulièrement auprès des mères. Aujourd’hui, l’association tente de remédier aux freins qui existent en matière de soins de santé pour les travailleurs du milieu, elle mène aussi des actions pour protéger leurs droits en général dans un premier temps et répondre à leurs besoins. La question des droits en matière de santé est le principal cheval de bataille de l’association qui peut se réjouir de permettre à beaucoup de travailleur du sexe de pouvoir être soigné « les gens sont très éloignés des soins de santé. Beaucoup sont en rupture de soin depuis des années et avec le lien que l’on arrive à avoir, on arrive à ce qu’ils reprennent un parcours de soins et aillent mieux. C’est pour moi une victoire » se félicite June Charlot.
En matière d’hébergement par exemple, elles sont accompagnées dans la recherche de logements « ça peut être de l’hébergement provisoire type 115, quand il n’y a pas d’autres solutions sur le moment. Pour avoir des logements plus pérennes, ça prend du temps. On peut orienter vers le 115 ou faire des signalements au 115. On a des partenariats pour qu’elles soient prioritaires » souligne June Charlot, chargé de communication pour l’association Grisélidis. Depuis sa création en 2000, l’association suit jusqu’à 300 personnes par année. Depuis le début de la crise sanitaire, la question du logement est devenue plus complexe « les conditions de vie et de logements se sont énormément dégradées pendant les différents confinements. Les gens n’avaient pas pu travailler facilement. Donc nous, on aidait un peu financièrement pour que les gens puissent manger. Il y a plein de gens qui n’ont pas pu payer leur loyer et ont eu des dettes de loyers et se sont fait expulser. Ils ont dû aller dans des endroits plus précaires ou soit ils ont contracté des prêts », fait savoir June Charlot.
* Pour des raisons de sécurité, les prénoms ont été changés à la demande de personnes interviewées
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