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Publié le : 14/12/2022 – 10:43
La Cour des comptes malgache a présenté son rapport annuel devant un parterre d’officiels, mardi 14 décembre, mais également de citoyens curieux de connaître comment les deniers publics ont été dépensés. Si la cérémonie en elle-même a été une réussite en matière de transparence, les résultats d’audits, eux, sont beaucoup plus préoccupants, révélant des pertes de recettes publiques, lourdes de conséquences sur les finances du pays.
De notre correspondante à Antananarivo,
Comme chaque année, la cérémonie, retransmise en direct sur la chaîne de télévision nationale, était aussi ouverte au public. Une volonté de transparence systématique, devenue rare par les temps qui courent, et qui a été largement saluée par l’auditoire, à l’instar du professeur Fano Andriamahefazafy, économiste à l’université d’Antananarivo.
« C’est une bonne chose en termes de transparence, en termes de redevabilité par rapport aux citoyens. Je trouve même que ce n’est pas assez valorisé par les différents responsables, notamment par les représentations nationales, souligne Fano Andriamahefazafy. Peu de parlementaires étaient présents aujourd’hui, c’est dommage. »
Quant au contenu du rapport annuel, ce dernier soulève « pas mal d’anomalies », explique le président de la Cour des comptes, Jean de Dieu Rakotondramihamina. À commencer par le secteur extractif de l’or, épinglé pour sa gestion laxiste de bout en bout de la chaîne.
« On a découvert qu’il y a un manque de traçabilité, au niveau de la production, du transport, et surtout au niveau de l’exportation de l’or, affirme le président de la Cour des comptes. Il y a vraiment un écart très important entre l’or qui a été déclaré auprès du ministère en charge des Mines et la valeur de l’or déclaré au niveau international. Pour l’année 2021, par exemple, il y a un écart de 4,5 tonnes d’or. On peut estimer ce manque à gagner pour l’État à 780 milliards d’ariarys (170 millions d’euros) concernant le rapatriement de devises. »
Des gestions défaillantes de politiques publiques au sein des collectivités décentralisées, des retards chroniques dans l’exécution des lois de finances… autant de sujets mis en exergue par la Cour des comptes, qui ne respectent pas les réglementations et restent un frein à la bonne gouvernance.
Par ailleurs, comme l’a rappelé le président de l’institution, « la Cour des comptes n’a pas le pouvoir de poursuivre les agents mis en cause. Seuls les organes compétents peuvent le faire ». La balle est désormais dans le camp du Bureau indépendant de lutte anti-corruption, des pôles anti-corruption, ou de l’Agence de recouvrement des avoirs illicites.
Malgré leur budget divisé par plus de deux depuis 2019, les magistrats financiers de la Cour des Comptes ont montré une fois de plus leur capacité et leur volonté de contrôler et de relever les manquements dans la gestion de l’argent public.
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