Le samedi 5 novembre sera une journée historique à Astaffort. Dans l’après-midi, deux plaques commémoratives seront dévoilées en hommage à Placide et Rose Louverture, anciens résidents astaffortais et respectivement fils et petite-fille du général Toussaint Louverture (1743-1803), le libérateur d’Haïti dont nous avons retracé la vie dans nos colonnes du jeudi 3 novembre.
Astaffort Tourisme en Brulhois est à l’initiative de cette manifestation couleur sépia. « C’est dans la mouvance du collectif histoire et patrimoine », précise le président Philippe Marsac. Ce collectif organise la journée du patrimoine tous les ans – la dernière au domaine de Parays a été enchantée – et, quand il y a des opportunités, s’attache à mettre sous les projecteurs un événement particulier.
Le puzzle se met en place
« En fouillant dans l’état civil, raconte le président Marsac, ce nom Louverture, associé au prénom Rose, nous avait interpellés ». Mais aucune démarche n’avait été entreprise. L’an dernier, Gabriel Osson, écrivain et haïtien d’origine, débarque à Astaffort où il a retrouvé la trace de Suzanne, la seconde femme de Toussaint qui a un fils, Placide. Gabriel travaille sur un roman autour de Louverture. Il a également découvert que de nombreux Astaffortais avaient migré vers Haïti pour se lancer dans la culture de la canne à sucre. Le puzzle se met en place.
Gabriel est motivé pour graver sur les murs le nom de Placide et Rose. Comme pour le chirurgien Arnaud Routier ou pour les événements du 13 juin, il est do, c décidé de poser des plaques qui seront autant de points de repère pour les touristes. La première sera accrochée sur la maison, rue Tarnac, où a vécu Placide et la seconde à l’Oasis où habitait Rose.
Derrière l’histoire des descendants de Toussaint Louverture s’en cache une autre, méconnue, celle des relations, commerciales, entre Astaffort et Saint-Domingue. Ces aventures seront révélées par Jean-François Grattieri dans l'après-midi de samedi. Architecte, grand connaisseur d‘un passé astaffortais qu’il ne cesse de visiter, il donnera des noms et livrera des anecdotes plus étonnantes les unes que les autres.
L’exemple emblématique des liens entre Astaffort et les Antilles est celui de la famille Lafitte de la Joannenque. Elle a fait fortune à Saint-Domingue. Son parcours a été détaillé par Georges Lasserre dans un bulletin de la société archéologique et historique de l’Albret.
En 1748, parti de Fieux Charles Lafitte s’établit à la petite Anse au Cap Français. Il rentre en 1770 et vend ses biens à son frère Jacques. De retour en France, Charles achète, grâce à un autre Lafitte, vicaire à Astaffort, deux propriétés astaffortaises : le Boiron où réside aujourd’hui Francis Cabrel et la Jouanneque. Charles sera maire d’Astaffort avant la révolution. Dans la famille, il y aura deux autres maires à savoir Pierre et Gustave. Ce dernier sera aussi député.
Jean-François Grattieri a relevé 23 noms de famille dans ce courant-là. Il a remonté les arbres généalogiques. Avec les conjoints et parents, 80 Astaffortais sont reliés à Saint-Domingue. Ce n’est pas rien. « Ce sont des gens qui sont partis mais qui ne se sont pas établis comme une colonie. Ils ont fait le va-et-vient. Et, à Astaffort, ils ont été au cœur du pouvoir ».
La petite histoire des recherches de Jean-François Grattieri sur les Astaffortais et Saint-Domingue mérite elle aussi d’être divulguée. En quête de l’ancien pont du village, il avait repéré depuis longtemps un chemin rural qui part derrière l’ancien terrain de foot et qui s’arrête à 30 m du Gers. « Un texte ancien fait mention d’un pont à Humet qui est le lieu-dit en face de ce chemin, explique-t-il. Quand la digue a cassé en 1983, j’avais d’ailleurs traversé le Gers et observé des restes, sans doute ceux du pont ».
Pour attester de l’existence de ce fameux pont, il se met à feuilleter dans les registres de la Jurade. Ces délibérations du XVIIe siècle sont numérisées. Suite à un incroyable concours de circonstances (des textes de la Révolution française se sont greffés par erreur sur ceux de la Jurade de 1770), il voit les noms de Lagarde, Merle et Laroche apparaître. Ces personnages d’Astaffort demandent une attestation de présence. Ils veulent prouver qu’ils ne sont pas des émigrés (ceux qui ont rallié les régiments royalistes et qui risquent de faire confisquer leurs biens) mais qu’ils sont de retour des Antilles. De fil en aiguille, il a remonté la piste… « Avec le pont, sourit-il, j’ai franchi le Gers et du coup je suis parti Outre-mer ».
Plusieurs personnalités ont été invitées pour cette manifestation. Professeur honoraire de l’université de Pau et de l’université d’État d’Haïti, Jacques de Cauna, expliquera qui était Toussaint Louverture, son fils, leur relation. Jean-Jacques Ortholan, maire de L’Isle-de-Noé, dans le Gers sera présent. Le conte de Noé, propriétaire à Saint-Domingue, a affranchi Toussaint Louverture. Bénédicte Bousquet, présidente de la société académique d’Agen, est annoncée comme plusieurs élus. Enfin, des descendants astaffortais de Toussaint seront là (les branches Nardeau et Sabardu). Gabriel Osson, de l’association Haïti futur qui participe au projet, aussi.
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