La Communauté de communes de l’île de Ré organise pour la première fois des Assises du logement, ce jeudi 13 octobre, à La Maline à La Couarde-sur-Mer (14 heures – 18 h 30). Elles aborderont les problématiques liées à ce sujet sensible, sur lequel travaille Peggy Luton, adjointe au maire de La Couarde-sur-Mer et vice-présidente de la Communauté de communes en charge du dossier.
Pourquoi organiser des Assises du logement dans l’île de Ré, et pourquoi maintenant ?
Parce qu’on voit bien que si on veut avancer sur ce dossier, il nous faut échanger avec les habitants. On doit prendre des décisions importantes sur le territoire et on doit être en phase avec la population. La consultation a lieu en deux temps. Un questionnaire, assez court, a d’abord été transmis à l’ensemble des habitants. Il aborde les thèmes du travail saisonnier, du logement social et du logement permanent dans le parc privé, avec des questions ouvertes à des propositions. On a été agréablement surpris, puisqu’on a reçu plus de 1 230 réponses, dont près de 500 contributions à ces propositions. La deuxième phase, ce sera jeudi, avec les Assises. La salle est remplie, on sent beaucoup d’attente de la part des habitants, et d’inquiétude aussi.
Quels sont les besoins les plus urgents dans l’île ?
La question du logement saisonnier doit faire l’objet d’un travail spécifique, mais la question la plus urgente est clairement celle du logement à l’année. On a aujourd’hui un nombre important de gens qui veulent se loger, un peu plus de 1 100 demandes sur le seul parc social, ainsi que ceux qui cherchent un logement dans le privé mais ne trouvent simplement pas de location. On voit qu’il y a un souhait d’investissement sur du locatif saisonnier, mais il y a de moins en moins de logements ouverts à la location à l’année.
La construction de logements sociaux est-elle limitée ?
On a en projet la création de 1 000 logements sociaux répertoriés, pour un objectif de 2 000 logements en tout à la main de la CdC [Communauté de communes], puisque c’est elle qui intervient sur les projets à partir de 20 logements. Les communes mènent aussi leurs propres projets. Ce sera difficile d’aller au-delà, compte tenu des réserves foncières, des contraintes de construction sur le territoire. Maintenant, il faut aussi qu’on mobilise le parc locatif privé, à la fois avec une meilleure régulation du meublé de tourisme et de la location permanente, et avec des incitations auprès des propriétaires. La question de la fiscalité se pose d’ailleurs sur les revenus locatifs. On a aussi besoin de l’action de l’État.
Il vous faut faire face aux réticences des promoteurs…
Dans l’enquête qui a été menée, on n’a pas eu de réponse les concernant. Des propriétaires expliquent qu’il y a une distinction à faire entre des gros investisseurs sur de la location saisonnière et des propriétaires de niveau plus modeste, qui louent un bien pour financer des frais d’habitation, pour garder un bien de famille. Il y a des natures d’investissements très différentes.
Il existe aussi de grandes différences entre les dix communes.
C’est évidemment plus difficile de mener des projets dans les communes du nord, compte tenu des restrictions de constructions, notamment avec le PPRN [plan de prévention des risques naturels], qui réduit considérablement les possibilités de construction. En dehors des projets de construction de logements sociaux qui sont dans les tuyaux, on sait que ce sera difficile d’aller au-delà. On sera sur des projets de petite ampleur.
Avez-vous identifié des solutions, des outils ?
Pour l’instant, rien n’est fixé. Un des leviers qu’on identifie, ce sont les incitations auprès des propriétaires bailleurs dans le parc privé. La question de garantir le revenu locatif revient beaucoup, car c’est une des premières inquiétudes des propriétaires privés, qui veulent être sûrs de percevoir le loyer. Ensuite, il y a des mesures de régulation des meublés touristiques. Les choses ne sont pas arrêtées, on a vraiment besoin du retour des habitants.
Regardez-vous ce qui se fait ailleurs en matière de meublés touristiques, chez les voisins rochelais par exemple ?
Tout à fait. Il y a une centaine de collectivités qui ont engagé des choses. Les grandes agglomérations, Paris, Bordeaux ou Strasbourg, ont été obligées de travailler sur la régulation des meublés de tourisme. On voit aussi des communes plus petites qui travaillent là-dessus, en Bretagne notamment, à Saint-Malo. Ce qui est intéressant, c’est que ce sont des réglementations sur-mesure par rapport aux besoins du territoire.
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