Accueil » Actualités » L’Hiver du Monde – Notre avis sur le roman aux éditions Bragelonne
Nathan Champion
On me demande souvent pourquoi j’aime autant la Science-Fiction, que ce soit dans le jeu vidéo, au cinéma, ou bien en littérature. Parce qu’il est vrai que je passe plus de temps à engloutir des univers tels que ceux de Mass Effect ou Interstellar qu’à m’intéresser à tout ce qui peut graviter en dehors du système SF. En témoigne ma collection verdoyante de romans, mais aussi un long dégoût injustifié pour la fantasy, que je voyais bêtement comme un concurrent à mon genre favori. Dieu soit loué, ceci est loin derrière moi maintenant.
Enfin, si j’aime autant la Science-Fiction, c’est probablement parce que c’est un genre qui sait me faire voyager, tout en opposant ses protagonistes à des engeances mystérieuses voire terrifiantes. Je pourrais par exemple vous citer La Nef des Fous de Richard Paul Russo, qui mélange avec brio la peur glaçante de l’inconnu et le sentiment d’extase face à un univers étrange se dévoilant sous les yeux du lecteur. Une véritable pépite que je vous invite à vous procurer si vous aimez le genre, et si vous avez le cœur bien accroché.
Aujourd’hui, je vais vous parler d’un roman, premier d’une trilogie, qui me fait beaucoup penser à celui de Russo. L’Hiver du Monde, de A.G. Riddle, aux éditions Bragelonne. Un ouvrage (portant étrangement le même nom qu’un autre de Ken Follet) que j’ai dévoré, et dont j’attends l’arrivée de la suite dans ma boîte aux lettres avec une impatience folle. Toujours est-il qu’il est grand temps que nous parlions de l’œuvre de monsieur Riddle, qui ne démérite pas par ses premiers textes, s’apprêtant à être adaptés au cinéma. Reste à savoir si sa seconde trilogie aura droit au même succès, et si elle le mérite surtout !
Sommaire
Comme souvent dans notre chronique dédiée à la littérature, nous faisons face à un romancier plutôt jeune et sur lequel on sait finalement assez peu de choses. En parcourant internet, on apprend que Riddle fut, pendant près de dix longues années, concepteur de sites web. Un beau matin, il s’est éveillé avec la ferme intention de tout plaquer pour s’adonner à sa passion, l’écriture. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce pari osé est réussi, puisque ses trois premiers romans sont de véritables succès.
Le Gène, Le Fléau et Le Monde Atlantis sont tous trois des romans d’anticipation. Une trilogie, donc, à l’image de ce que l’auteur prévoit pour L’Hiver du Monde. D’ailleurs, notez que les thèmes de ses deux œuvres sont assez similaires sur le papier. En effet, la Trilogie Atlantis débute par une épidémie, une véritable pandémie, qui menace de faire basculer l’équilibre du monde et de le refaçonner. L’humanité est menacée et doit s’adapter. Nous n’en dirons pas plus, pour garder le mystère autour de ces romans qui semblent mériter, eux aussi, un article. Mais sachez que nous ne sommes pas sur un bête scénario à la 28 Jours Plus Tard, et c’est tant mieux.
Quant à L’hiver du monde, lui aussi traite d’apocalypse, d’extinction de l’humanité, mais en partant d’un postulat quelque peu différent cela dit. En effet, il ne s’agit plus de ce qui pourrait sortir des entrailles de la terre, ou bien d’un virus quelconque. Riddle s’enfonce plus profondément dans la Science-Fiction, en proposant une engeance venant d’ailleurs. Cette fois-ci, la planète Terre se refroidi dangereusement, au point que l’homme commence à déserter certaines régions du monde pour se presser dans les pays les plus chauds. Mais nulle période glaciaire n’est en cause. Il s’agirait de l’œuvre d’une force se dirigeant droit sur notre Soleil et dont on ne sait rien.
Il est assez amusant de constater que Riddle écrivait sur une pandémie mondiale bien avant que nous connaissions celle que nous subissons depuis plus de deux ans. Mais aussi qu’il publie cette année un roman traitant de l’inverse du réchauffement climatique, à quelques années de ce que les chercheurs prédisent comme étant le début des complications dues à une hausse significative de la température sur Terre. Cela étant, ses scénarios catastrophes ont néanmoins quelque chose de mystique que nous ne sommes pas près de voir passer aux infos de 20h, du moins on l’espère.
Dans L’Hiver Du Monde, nous suivons les pérégrinations de deux protagonistes amenés à se rencontrer. Tout d’abord, l’astronaute Emma Matthews, en poste sur la Station Spatiale Internationale en compagnie d’autres scientifiques chevronnés. La découverte de cet espace capitonné à quelques centaines de kilomètres au-dessus de nos têtes est toutefois de courte durée, puisque celui-ci se retrouve rapidement en charpie, dérivant en orbite basse avec Emma pour seule survivante. Celle-ci est sauvée in extremis par un module Soyuz envoyée depuis la Terre à son intention.
Second personnage à nous être présenté, et deuxième protagoniste, James Sinclair est un scientifique spécialisé dans la robotique. Nous le découvrons enfermé dans une prison américaine, sur Terre, où il purge une peine dont on ne connaît pas encore les tenants. Une émeute éclate rapidement, et il se retrouve au cœur d’une prise d’otage. Il est toutefois sauvé par un ponte de la Nasa, venu récupérer ce grand génie incompris et lui proposer de travailler à une petite mission de rien du tout : sauver le monde.
Nous choisirons de ne rien vous révéler de plus au sujet des événements de L’Hiver du Monde, afin de conserver l’enrobage mystérieux autour de cette histoire ne manquant pas de qualités. Ce que l’on peut vous dire, néanmoins, c’est que ce roman s’est révélé très frustrant une fois terminé ! On aurait aimé avoir la suite déjà en main pour pouvoir poursuivre cette aventure spatiale sans attendre. Heureusement, le second tome nommé La Guerre Solaire est déjà disponible depuis le mois de janvier, et peut donc être acheté en quelques clics… Ce que nous n’avons pas manqué de faire d’ailleurs ! Quant au troisième tome, La Colonie Perdue, il arrive en novembre.
Ce que l’on retient de L’Hiver du Monde, c’est d’abord son contexte original. Écrire sur un refroidissement inquiétant de notre planète à une époque où l’on s’inquiète plutôt de son réchauffement est culotté. Mais il ne faut pas y voir de scepticisme de la part de l’auteur, loin s’en faut. Cela lui permet au contraire d’aborder des thématiques actuelles sous un angle nouveau, notamment celui des matières premières et de la consommation en énergie. Des sujets que Riddle dépeint en surface, mais qui font sens dans ce monde en proie à une glaciation meurtrière telle que l’humanité n’en a jamais vue.
Mais l’auteur n’est pas seulement bon pour créer des contextes intrigants et intéressants. Il l’est aussi lorsqu’il s’agit de concevoir des personnages et des relations humaines. Celles qu’entretiendront James et Emma au cours de leur voyage, notamment avec leurs camarades, sont plutôt touchantes, aussi surprenant que cela puisse sembler. L’évolution de la psyché de nos deux protagonistes est aussi très intéressante à suivre. Bien que le personnage de Emma Matthews mette beaucoup plus de temps à révéler son potentiel que celui de James Sinclair. Ce dernier entretien par ailleurs une face énigmatique, avec un passé dont on nous parle régulièrement sans jamais nous le dévoiler complètement, du moins jusqu’à un certain point.
Si certains éléments se révèlent assez prévisibles dans cette course au sauvetage de l’humanité, d’autres ne manquent pas de surprendre. L’auteur s’amuse à glisser quelques pistes dans son texte afin de nous perdre et il faut reconnaître que cela fonctionne plutôt bien. Quant à la fin de L’Hiver du Monde, elle pourra en décevoir certains par sa nature même. Malgré tout, nous lui trouvons des qualités certaines. La première étant évidemment sa propension à donner diablement envie de lire la suite.
Gros coup de cœur pour notre part, L’Hiver du Monde de A.G. Riddle puise son inspiration dans quelques très bons romans de Science-Fiction, nous livrant une trame fondamentalement humaine, teintée d’un suspens bien amené. Il est évident que cet ouvrage ne laissera pas une trace aussi épaisse et indélébile que des Altered Carbon ou Fondation dans le paysage littéraire. Néanmoins, il serait dommage de passer à coté sous le prétexte de ses ambitions moindres.
Facile d’accès et très prenant, le roman de Riddle dépeint des personnages très attachants et une histoire classique mais bien ficelée, le tout en faisant intervenir une engeance mystérieuse qui fait le café. Que demander de plus ? Peut-être un peu moins de suspens pour le suspens, quoique l’auteur maîtrise bien son rythme dans l’ensemble. Quoi qu’il en soit, si vous aimez la Science-Fiction, nous ne pouvons que vous conseiller L’Hiver du Monde !
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