Une étude dresse le constat que les startup ont encore des progrès à faire pour s’ouvrir à des profils plus divers.
Les start up de la tech, royaumes de l’inclusion et de la diversité : mythe ou réalité ? Une étude Diversidays se penche sur la perception qu’ont les actifs français des start up et de leur politique en matière d’intégration et de diversité. Et livre un guide de bonnes pratiques pour rendre l’écosystème tech plus inclusif.
Pour Pauline Adam-Kalfon, associée responsable Inclusion et Divesité chez PwC France et Maghreb, « les start up sont les grandes entreprises de demain. Comprendre leur positionnement par rapport aux enjeux d’inclusion et de diversité nous semblait donc primordial ». 530 000 Français travaillent, à ce jour, dans une start up. Au vu du besoin croissant de nouveaux outils et services numériques, renforcé par le travail à distance, cet écosystème représente une part de plus en plus importante des emplois et des embauches en CDI.
Si 78% du panel a une bonne opinion des start up, les associant à des entreprises dynamiques, en croissance, humaines, conviviales, seuls 20% ont déjà envisagé d’y postuler. Dans les faits, ces jeunes pousses ont encore des progrès à faire en matière de diversité et d’inclusion. L’enquête souligne que ces acteurs cultivent l’entre-soi, en recrutant majoritairement des hommes, jeunes, issus d’écoles prestigieuses, venant des métropoles, parlant plusieurs langues et sans situation de handicap déclaré. En outre, seules 6 start up sur 10 se sont dotées d’une politique diversité et inclusion.
Dans un contexte de guerre des talents de plus en plus vivace (64% des start up anticipent des tensions à l’embauche, notamment sur des profils tech, selon France Stratégie), ouvrir son recrutement à des profils plus divers constitue une piste intéressante, et même un enjeu stratégique de développement, pour Anthony Babkine et Mounira Hamdi, co-fondateurs de Diversidays : « Les entreprises à composition fortement diversifiée sont 45% plus susceptibles d’afficher une croissance de leur part de marché par rapport à l’année précédente et 70% plus susceptibles de conquérir un nouveau marché. C’est logique : rassembler des profils différents permet de nourrir son activité de points de vue variés, faits de parcours et d’expériences divers qui se complètent. »
L’étude avance également des solutions pour ouvrir l’horizon de ses entreprises :
– définir une politique inclusion et diversité en phase avec son ADN après avoir, au préalable, réalisé un diagnostic (bilan des pratiques existantes, index égalité professionnelle, revues salariales et des promotions…)
– sensibiliser l’ensemble de ses salariés aux enjeux d’inclusion et de diversité (conférences, ateliers, formations aux biais inconscients, rôles modèles, référents…)
– s’ouvrir à des talents divers (offres d’emploi inclusives axées sur les tâches principales et sur les compétences clés, diversifier ses canaux de recrutement, mettre en avant les aménagements possibles de travail et les engagements de l’entreprise en matière d’inclusion et de diversité, s’appuyer sur des associations spécialisées…)
-amplifier son impact en externe en nouant des partenariats avec des associations, des écoles ou d’autres entreprises, en s’engageant au sein d’un collectif, en adhérant à un label ou en signant une charte.
*Étude réalisée par l’institut Occurrence et PwC, début 2022, auprès de 1004 répondants répartis sur l’ensemble de la France, panel boosté d’un échantillon de 95 répondants travaillant ou ayant travaillé dans le passé au sein d’une start up.
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