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Les sarcophages de plomb trouvés sous Notre-Dame de Paris ont … – Sciences et Avenir

Sciences et Avenir Archéo & paléo Archéologie
Par Marine Benoit le 09.12.2022 à 18h00 Ecouter 5 min.
Lors d’une conférence de presse organisée à la faculté de santé de Toulouse, les scientifiques de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) ont présenté leurs résultats préliminaires après l’analyse des deux sarcophages de plomb trouvés à la croisée du transept de Notre-Dame de Paris. L’un des défunts a été identifié comme le “chanoine jubilé”.
Ci-dessus, le défunt non identifié reposant dans son sarcophage de plomb retrouvé sous Notre-Dame de Paris en avril 2022.
Vendredi 9 décembre 2022, lors d’une conférence de presse organisée à la faculté de santé de Toulouse, les archéologues de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) ont donné des nouvelles des deux sarcophages de plomb – et surtout de leurs occupants – trouvés entre le 3 février et le 8 avril 2022 lors de la fouille de la croisée du transept de Notre-Dame de Paris (voir la photo ci-dessous). L’identité de l’un des deux défunts a notamment été dévoilée, tandis que l’autre dépouille demeure toujours anonyme.
Découverte d'un des deux sarcophages sous Notre-Dame de Paris Crédit : Denis Gliksman/Inrap
Image de la fouille de la croisée du transept de Notre-Dame de Paris. Crédits : Denis Gliksman/Inrap

Du 21 au 26 novembre, les deux sarcophages ont été minutieusement étudiés à l’Institut médico-légal du CHU toulousain, où avait déjà été étudiée la momie de Louise de Quengo. "Le choix de l'IML de Toulouse s'est donc fait assez naturellement", a assuré Dominique Garcia, directeur de l'Inrap. À l’aide d’un matériel médical de pointe, leur étude, qui s’est déroulée en tenue de protection pour préserver à la fois les experts d’une éventuelle intoxication au plomb et les dépouilles d’une contamination humaine, a révélé de précieuses informations, et ce malgré la relative conservation des corps. Car si le plomb favorise généralement la préservation des tissus humains, la dégradation des coffrages, tous deux percés par endroits, a entraîné une certaine dégradation des restes. Leur état de conservation est à peu près le seul point commun entre les deux sarcophages, retrouvés dans des couches stratigraphiques distinctes : "Ils n'ont pas la même forme, n'ont pas été fabriqués dans le même alliage et n'ont pas été assemblés de la même façon", assure Camille Colonna, archéo-anthropologue à l'Inrap, chargée de l'étude des restes humains retrouvés à Notre-Dame de Paris.
Le premier reste à ce jour nimbé de mystère : dégagé à niveau correspondant à des périodes pouvant aller du 14e au 17e siècle, il n'a malheureusement pu être relié à une personnalité à ce jour. "Nous savons seulement qu'il s'agit d'un homme âgé de 25 à 40 ans, qui semble avoir été cavalier dès son plus jeune âge et tout au long de sa vie", affirme Christophe Besnier, responsable scientifique de la fouille et archéologue à l'Inrap. Après de premières observations, il a été constaté que son crâne, scindé en deux lors de l'embaumement, "pouvait présenter une déformation légère liée au port d’une coiffe ou d'un bandeau durant son plus jeune âge, observée sur de nombreuses dépouilles postérieures au Concile de Trente (1545-1563)", a avancé de son côté Eric Crubézy, professeur d'anthropobiologie à l'Université Toulouse III-Paul Sabatier, qui a participé à l'étude des restes. À prendre avec énormément de précaution, l'hypothèse d'un décès liée à une méningite chronique a également été évoquée par l'expert.
Si le cercueil de "l'inconnu" n'a pas livré de tissus organiques, il contenait en revanche de nombreux restes textiles, "peut-être d'un linceul et d'un voile", selon Camille Colonna, ainsi que des restes de fleurs et de feuilles pouvant correspondre à une couronne végétale. Malgré le peu de certitudes autour de l'individu, il est en tout cas possible d'affirmer que l'homme devait bénéficier d'un statut aristocratique, étant donné son traitement mortuaire coûteux. 
Le second sarcophage, reposant dans son caveau de pierre d'origine, a été bien plus bavard : une épitaphe gravée sur une petite plaque de bronze, elle-même scellée sur le couvercle, a non seulement livré le nom du défunt, mais aussi sa fonction, la date de son décès et même l'âge qu'il avait au moment où celui-ci est survenu. "Cy est le corps de messire Antoine de la Porte, chanoine de l’église (mot effacé), décédé le 24 décembre 1710 en sa 83e année. Resquietcat ni pace", peut-on lire (voir la photo ci-dessous). Les chercheurs ont ainsi pu établir qu’il s’agissait du "chanoine jubilé", surnommé ainsi pour avoir occupé ses fonctions à Notre-Dame de Paris durant plus de 50 ans. Inhumé avec les vestiges du jubé médiéval de la cathédrale, dont de nombreux fragments furent dégagés lors de la fouille de 2022, il contribua notamment aux travaux de réaménagement du chœur souhaité par Louis XIII.
Inscription présente sur l'un des deux sarcophages trouvés sous Notre-Dame de Paris en avril 2022 Crédit : Denis Gliksman/Inrap
Epitaphe gravée sur une petite plaque de bronze sur le second sarcophage. Crédits : Denis Gliksman/Inrap

Si son sarcophage ne présentait pas non plus de tissus organiques, en raison de l'apport en oxygène délétère survenu au cours du temps, ses ossements devraient permettre "d'étudier le vieillissement chez un sujet d’âge, de sexe et de situation connue, une opportunité rare", s'est réjoui Eric Crubézy.
Après la série d'analyses prévues sur ces deux sarcophages, les scientifiques se réuniront à nouveau pour mettre en commun leurs résultats et discuter de l’analyse globale. Les premiers résultats sont attendus au premier semestre 2023.
Notre-Dame de Paris Plomb Momie
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