En hausse depuis le mois de juin, le nombre des créations d’entreprises s’est accru de 1,7% en octobre, après +1,4% en septembre.
Selon l’Insee, cette dynamique est portée par les immatriculations de micro-entrepreneurs qui augmentent de 4,2%, compensant ainsi la baisse des créations d’entreprises classiques (-2,3%). En octobre, les créations d’entreprises ont particulièrement progressé dans le soutien aux entreprises (+5%), la construction (+4,4%) et les services aux ménages (+3,1%). A contrario, elles fléchissent de 4,1% dans l’information et communication, de 1,9% dans l’industrie et de 1% dans le commerce ( y compris commerce et réparation automobiles).
Sur les trois derniers mois, la hausse atteint 8,3% par rapport à la période d’août à octobre 2021. Cette tendance est attribuable aussi bien aux créations de micro-entreprises (+10,4%), que de sociétés (+6,5%). Elle est portée par le secteur du soutien aux entreprises qui a enregistré 12 000 créations de plus par rapport aux mêmes mois de l’année précédente, en particulier dans le conseil pour les affaires et de gestion. Les entreprises classiques affichent, quant à elles, une légère croissance de 0,8%.
Faible hausse sur un an
De novembre 2021 à octobre 2022, les créations ne marquent qu’une légère progression, estimée à 0,2%, par rapport à un an auparavant. Sur cette période, « Les créations d’entreprises sous le régime de micro-entrepreneur croissent à peine (+0,2 %) et les créations de sociétés plus fortement (+5,2 %). À l’inverse, les créations d’entreprises individuelles classiques diminuent fortement (-10,2 %) », détaille l’institution. Le secteur des transports et entreposage affiche un recul significatif à -36,3% sur un an. Depuis le début de cette année, la France a enregistré 889 362 créations d’entreprises, soit 3 648 unités de plus en comparaison avec fin octobre 2021.
Le climat des affaires se maintient en novembre
En dépit des nombreuses incertitudes, les patrons font preuve de résilience. Selon les données publiées le 24 novembre par l’Insee, le climat des affaires est demeuré stable en novembre : l’indicateur le synthétisant se maintient à 102 pour le troisième mois d’affilée, à deux points au-dessus de sa moyenne de longue période. Mais, « cette stabilité résulte d’évolutions contrastées », indique l’Insee, avec une légère détérioration dans l’industrie, le bâtiment et les services, compensée par une amélioration dans le commerce de gros. De son côté, le climat de l’emploi recule légèrement, mais « reste favorable ».
Une situation dégradée dans l’industrie, le bâtiment et les services
Dans l’industrie, le climat des affaires s’est détérioré en novembre. A 101, l’indicateur baisse de deux points par rapport au mois précédent : les chefs d’entreprises se montrent plus inquiets quant à l’évolution de la production passée et des carnets de commandes. En revanche, l’opinion sur le niveau des stocks de produits finis atteint son plus haut niveau depuis 2008. D’autre part, les difficultés impactant la production industrielle ont tendance à reculer. Les problèmes d’approvisionnement concernent 33% des entreprises interrogées, tandis que 21% souffrent d’un manque de personnel.
Dans les services, l’Insee rapporte aussi une détérioration sensible du climat des affaires. Si l’indicateur synthétique, à 104, se maintient à un niveau supérieur à sa moyenne de longue période, les patrons interrogés sont plus pessimistes quant à leurs perspectives d’activité. Mais les doutes relatifs à l’incertitude économique fléchissent.
Dans le bâtiment, le ressenti des dirigeants sur l’évolution de l’activité aussi bien passée que future se dégrade. Les tensions liées à l’absence de personnel sont toujours présentes, pour la moitié d’entre eux. Ils sont aussi plus nombreux qu’en octobre a évoqué les obstacles à la production, soit 69% d’entre eux. La proportion des chefs d’entreprises faisant face à des difficultés d’approvisionnement recule de 33% à 29%. Celle des entreprises se retrouvant à la limite de leur capacité de production est estimée à 55%.
Le commerce mieux orienté
Dans le commerce, le climat des affaires résiste, tiré par le commerce de gros : à 102, l’indicateur s’affiche en hausse de cinq points par rapport à septembre dernier. Le solde d’opinion sur les perspectives générales d’activité s’améliore pour la première fois depuis le début de l’année. Les jugements concernant l’évolution des prix de vente et des effectifs restent favorables.
En ce qui concerne le commerce de détail et l’automobile, le climat des affaires se maintient à 97 en novembre, comme en octobre. L’opinion des professionnels du secteur sur les ventes prévues reste stable, tandis que celle sur les prix prévus baisse sensiblement après avoir atteint un niveau record le mois dernier.
AÏcha BAGHDAD et B.L
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