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Les cinq défis majeurs d'Airbus Helicopters en 2022 – La Tribune.fr

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Après la très belle année 2021 en termes de commandes en dépit de la persistance de la crise sanitaire, Airbus Helicopters devrait confirmer très probablement son rebond commercial en 2022. L’année pourrait même être meilleure à la condition d’emporter certaines commandes très importantes sur le plan stratégique. Le constructeur basé à Marignane devra enfin signer le contrat de développement du programme Tigre Mark 3, qui équipera les forces armées espagnoles et françaises, puis tentera de convaincre l’Allemagne, aujourd’hui très réticente, à monter à bord de cet hélicoptère de combat. Airbus Helicopters devra également confirmer la lente amélioration du soutien des hélicoptères de l’armée français. Mais pas que… Car le constructeur rencontre un énorme problème sur la disponibilité du NH90, notamment celle de la version marine, qui commence à désespérer certains pays. Enfin, il doit poursuivre les travaux de R&D (Recherche et Développement) pour rester dans la course de l’Urban Air Mobility.
Marignane, il y a un problème avec le NH90. Belgique, Norvège, Australie, France… Plusieurs pays se montrent très irrités par la disponibilité du NH90, notamment la version Marine. Ce qui envoie clairement un message très négatif sur cet appareil dans les compétitions en cours et à venir. Trois pays sont particulièrement virulents, Australie, la Norvège et la Belgique. En Australie, le ministère de la Défense s’est montré déçu des “performances du MRH 90 Taipan” en dépit des “efforts importants déployés à grands frais pour tenter de  remédier” au problème de soutien : “Il est extrêmement important qu’un hélicoptère utilitaire sûr, fiable et capable soit disponible avec des coûts d’exploitation raisonnables et prévisibles”. Résultat, l’Australie a informé Airbus qu’il avait décidé de remplacer ses 47 Taipan (armée de terre et marine) par du matériel américain, des Black Hawk et Seahawk de Lockheed Martin. Soit un contrat de 4,4 milliards d’euros. Curieusement en Nouvelle-Zélande, tout se passe normalement pour les neuf NH90 achetés par Wellington.
Pour sa part, la Norvège a émis une demande d’informations (RFI) pour trouver des solutions alternatives à ses hélicoptères NH90, qui ne sont pas en mesure de répondre à toutes les exigences des garde-côtes du pays et qui ont un faible taux de disponibilité. Des appareils entretenus par Leonardo Helicopters. Ce RFI va permettre à l’Agence norvégienne du matériel de défense (NDMA) de mieux évaluer le marché. Mais, le lieutenant-colonel Jan Egil Rekstad, commandant du 334e Escadron, a estimé dans la magazine Teknisk Ukeblad que cet appareil apporte de nouvelles et précieuses capacités tout en étant fiable et sûr. A suivre. En Belgique, les quatre NH90 en version terrestre (TTH), mis en service en 2013, ont été mis en retrait mi-2020 en raison des problèmes de maintenance. Ils seront remplacés par de nouveaux hélicoptères. Cela pourrait être également le cas pour les quatre NH90 marine, dont la mission SAR pourrait être reprise par quatre nouveaux hélicoptères. Chez Airbus Helicopters, on soupçonne du lobbying américain auprès des militaires et des responsables politiques en Norvège et en Belgique pour dénigrer les appareils européens pour vendre des machines “Made in USA” comme le Chinook en Belgique.
Enfin, en France, la ministre des Armées a clairement signifié à Airbus Helicopters qu’il fallait de “meilleurs résultats” sur la disponibilité des hélicoptères NH90 Caïman de la Marine nationale, qui sont notamment embarqués sur les frégates. “Il ne suffit pas de concevoir, de construire et d’assembler des hélicoptères, car une fois sortis de l’usine encore faut-il les entretenir pour pouvoir les faire voler“, a estimé il y a deux semaines Florence Parly lors d’une visite sur le site de Marignane. Il faut dire que seuls sept Caïman (NH90 marine) de la marine nationale sur une flotte de 27 appareils sont disponibles. Soit près de 26% de la flotte. Airbus Helicopters doit mettre les boosters pour redresser le manche de la disponibilité des flottes de NH90 même si les responsabilités sont diluées entre les industriels (Airbus, Leonardo et NHIndustries).
Gagner des commandes est primordial pour assurer la charge industrielle. “Le défi auquel nous allons être confrontés est la gestion de la charge industrielle à partir de 2022 et jusqu’en 2024 en raison d’un niveau de prises de commandes (268 commandes en 2020, ndlr), qui était bas ces dernières années du fait du marché”, avait expliqué dans une interview accordée à La Tribune le PDG d’Airbus Helicopters Bruno Even. Comment Airbus Helicopters va-t-il traverser cette période de baisse de l’activité industrielle ? C’est tout l’enjeu des commandes de 2021 et 2022.

Sur les neuf premiers mois, Airbus Helicopters a enregistré 185 commandes nettes d’hélicoptères (contre 143 commandes sur la même période en 2020). Le constructeur a également eu un mois de décembre très intense : 30 hélicoptères Guépard pour les trois armées françaises, 11 H160 pour le gouvernement français, 36 H135 pour l’Espagne, 20 H145 et 6 H160 pour l’Arabie Saoudite et 8 H145 pour le ministère de l’Intérieur de la Bavière. Soit au moins 111 appareils auxquels il faut rajouter la commande Global Medical Response (GMR) en octobre de 21 H125, H130 et H135 à sa flotte médicale aérienne en pleine croissance (+ 23 hélicoptères supplémentaires).
En 2022, Airbus Helicopters va participer à plusieurs campagnes commerciales cruciales, dont celle concernant la Bundespolizei, qui souhaite acquérir 39 hélicoptères lourds en vue de renouveler leur flotte de 40 Super Puma. Soit une commande estimée entre 1,5 et 2 milliards d’euros. Le constructeur de Marignane propose le H225. Il lorgne également le futur appel d’offres britannique qui pourrait être lancé au début de l’été pour le renouvellement de la flotte des Puma. Airbus Helicopters a une réponse qu’il juge compétitive à la fois sur le plan opérationnel et en termes de budget avec la version militarisée du H175 (H175M).
En Inde, le Caracal pourrait être adopté par les Coast Guard (environ 18 appareils). Des campagnes d’essais en vol sont prévues en 2022, sur lesquelles Airbus Helicopters sera présent. En Norvège, malgré les tensions sur le NH90, il propose aux forces spéciales… le NH90 (18 appareils) tandis que Leonardo joue la carte du AW149. Enfin, lors de la tournée d’Emmanuel Macron au Moyen Orient, il a déjà engrangé pour 2022 une commande des Émirats Arabes Unis (12 Caracal), qui fait beaucoup de bien à Marignane.
Sur le Tigre Mark 3, le premier objectif d’Airbus Helicopters est de signer le contrat du programme de modernisation de l’hélicoptère de combat dans les prochains jours. Le ministère des Armées estime son montant à plus de 3 milliards d’euros. Selon les documents budgétaires, la commande française concerne 14 appareils (sur les 67) en tranche ferme. En Espagne, le conseil des ministres a approuvé le 21 décembre le financement de la rénovation à mi-vie de 18 hélicoptères de combat Tigre (sur une flotte de 24) pour un montant de plus de 1,18 milliard d’euros.
Le second objectif est de convaincre l’Allemagne de monter à bord du Tigre Mark 3. Outre-Rhin, il y a un certain nombre d’interrogations et clairement la proximité des élections fédérales, qui se tenaient en septembre, n’ont pas créé les conditions pour qu’elle puisse se joindre au Tigre Mark 3. La porte est encore ouverte à l’Allemagne. “Il faut qu’on garde l’objectif de rallier l’Allemagne au programme sur la première partie de l’année 2022”, avait expliqué en novembre Bruno Even. Les Allemands, qui ont une flotte de 53 Tigre opérationnels, ont jusqu’à mi-2022 pour monter à bord d’un hélicoptère de combat, qui “n’aura pas d’équivalent, y compris l’Apache, sur le champ de bataille en 2030 et 2040”, avait estimé Bruno Even en avril dernier dans une interview accordée à La Tribune.
La disponibilité des hélicoptères militaires est autant un dossier de long court que de court terme. Un dossier compliqué. Mais la disponibilité est en voie d’amélioration en dépit de quelques points noirs, dont fait partie le Caïman. Une embellie due notamment en grande partie par la mise en place des contrats verticalisés de la DMAé (Direction de la maintenance aéronautique), créée en avril 2018.Cela reste fragile et difficile. Il faut continuer à travailler”, avait estimé Bruno Even. La disponibilité est passée en l’espace de trois ou quatre ans de 25% à 30% environ, à 45% environ sur les flottes Cougar et Caracal. Sur le Tigre, la disponibilité est passée de 25% il y a quatre ans, à plus de 40% sur les derniers mois. Il y a donc une vraie dynamique qu’il faudra confirmer. Cela passe également par une réduction de la durée des chantiers de modernisation.
“Je considère que nous devons être capables de fixer 50% de disponibilité sur les flottes. Il n’y a pas de raison de ne pas y arriver”, avait-il affirmé à La Tribune.
Airbus Helicopters considère que l’Urban Air Mobility “s’inscrit parfaitement dans notre stratégie”, avait souligné dans La Tribune Bruno Even. Et Airbus Helicopters possède toutes les conditions pour y répondre avec CityAirbus NextGen, son nouveau prototype conçu pour offrir un vol zéro émission en milieu urbain : “notre expérience dans les hélicoptères, dans la certification, dans la sécurité aérienne, notre background technique et notre esprit pionnier d’innovations”. Dans cette bataille pour certifier un appareil, le constructeur européen doit être capable de faire partie des premiers qui apportent et qui créent les conditions d’ouverture du marché. D’autant qu’il ne peut pas laisser passer cette perspective de marché, qui va se développer. L’Urban Air Mobility est un vrai marché avec un développement de business pour Airbus.
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