Jusqu’à présent, l’investissement informatique reposait sur d’importants achats initiaux en matériels et logiciels, avec des réactualisations en moyenne tous les quatre ou cinq ans.
Avec le cloud, la donne a changé puisque désormais les organisations peuvent louer l’intégralité de leur informatique sous la forme d’un abonnement mensuel ou annuel, aussi bien les ressources techniques (serveurs, mémoire, CPU, etc.) que le stockage et les logiciels. La façon d’envisager l’informatique a donc radicalement changé.
Or, l’un des grands paradoxes du cloud, c’est que tout en promettant aux organisations de réduire leurs coûts de fonctionnement et de les rendre plus efficaces, le déploiement et l’usage se révèlent souvent plus complexes et plus onéreux que prévu. C’est surtout vrai pour les projets informatiques mal ficelés.
Nous avons identifié plusieurs gisements de coûts non prévus. Certains sont liés au Paas (platform as a service) et à l’Iaas (infrastructure), mais il existe aussi des coûts cachés du côté du Saas (software) :
Les administrateurs IT ont tendance à surestimer la demande des collaborateurs. Ils se retrouvent donc avec un provisioning des ressources mal adapté. Reste qu’il est toujours plus facile d’augmenter (allouer davantage de ressources : mémoire, puissance, espace disque, etc.) que de diminuer dans ce domaine. En attendant de trouver la bonne dimension de son cloud, l’organisation a tendance à payer pour un service plus “costaud” que nécessaire.
Cette sous-exploitation est aussi préjudiciable, mais plus facile à détecter (la performance des services est alors insuffisante) et à corriger que l’inverse. Encore faut-il l’avoir prévu dans le budget initial du projet.
Avoir trop d’administrateurs peut aussi être dommageable, surtout lorsque ceux-ci ne communiquent pas entre eux et n’assurent pas un audit régulier du système. Pour les fournisseurs de cloud, le fait de laisser tourner un serveur au ralenti pendant des semaines, voire des mois, ne coûte rien, mais pour l’organisation, c’est une ressource non exploitée et une perte sèche.
Si les fournisseurs proposent différentes formules de stockage en fonction du niveau d’accessibilité aux données exigé par l’organisation, il n’est pas toujours simple de choisir la bonne formule. Certaines optent d’emblée pour la formule la plus onéreuse, alors qu’elles n’ont pas besoin d’un accès immédiat aux données. D’autres choisissent la formule minimale par souci d’économie, pour ensuite se raviser et payer plus que prévu initialement.
Gare aux accès “gratuits”. La plupart du temps, ces services sont gratuits à condition de ne pas dépasser un certain seuil d’utilisation (en terme de stockage, de bande passante ou de niveau de service) ou de ne pas aller au-delà de la date d’expiration. La facturation à taux plein commence dès que l’un de ces deux seuils est franchi.
Certains fournisseurs proposent un large catalogue d’options, de réseau virtuel et d’instances de serveur susceptibles d’être loués. Load balancer, concentrateurs VPN, bases de données et d’autres ressources précalibrées peuvent, en effet, être activées à la volée. Mais sans savoir exactement comment et à quelle fréquence ces options vont être utilisées, le choix et la configuration constituent un vrai challenge. Et une surcharge financière peut-être inutile.
Si le coût de la formation des collaborateurs est généralement inclus dans le projet, le coût temps de la prise en main de l’outil et de son appropriation n’est pas vraiment mesurable. Pendant que les collaborateurs découvrent et cherchent à maîtriser l’outil et se demandent des conseils les uns aux autres, ils ne sont pas productifs. C’est aussi un coût pour l’organisation.
Cela peut être un vrai problème. Car changer de fournisseur cloud n’est généralement pas précisé au contrat et ce “take-out” n’est pas gratuit. Il faut donc y penser dès le départ, pour ne pas être pris au dépourvu le cas échéant et consacrer des sommes folles à l’extraction et à la migration des données d’un cloud à l’autre. “Free to enter, pay to leave”, disent les Américains.
Voici l’un des coûts les plus fréquemment négligés. Et pourtant, avec des systèmes de plus en plus complexes et des opérations de plus en plus chronophages, la maintenance et le SAV deviennent aussi des postes de plus en plus coûteux. D’autant que l’organisation n’a généralement pas une visibilité de bout en bout sur le cloud.
Dans le cas d’un service cloud en Saas, l’organisation se coule dans un moule pré-établi et son réseau doit être suffisamment performant pour que les temps de latence soient réduits et que tous les collaborateurs disposent de la même qualité de service. Ce qui peut engendrer des coûts de mise à niveau de l’équipement réseau. Ces coûts ne sont pas directement liés au cloud et peuvent être anticipés.
Dans bien des cas, le cloud est un moule dans lequel se coule l’organisation. Mais quand elle souhaite des choses bien spécifiques, la facture initiale peut vite grimper. Car les développements, les modules complémentaires ou achats de licence liés à ces besoins précis peuvent coûter cher. Certaines organisations pensent au départ que le service cloud auquel elles ont souscrit fait “ci” et “ça”, mais s’aperçoivent rapidement que ce n’est pas le cas. Or, si elles ont absolument besoin de ces fonctions spécifiques, elles n’ont d’autre choix que celui d’investir dans ces options payantes. “Dès qu’on fait du spécifique, c’est onéreux”, indique un consultant cloud. Bon nombre d’organisations affirment par ailleurs avoir payé plus cher que prévu afin de s’assurer de l’intégration du cloud au sein de leur environnement IT.
Vous ne pouvez évidemment pas prévoir les évolutions tarifaires de votre fournisseur de cloud, mais étant donné que vous êtes généralement engagés pour une durée allant de 1 à 5 ans renouvelable, mieux vaut border les contrats dès le départ.
Nous sommes dans une société où la législation bouge constamment. Or, ces changements de réglementation font partie des sources de dépenses imprévues, car les mises à jour liées à la conformité sont souvent payantes.
Ces abus contraignent l’organisation à mettre en place des dispositifs de sécurité ou de filtrage non prévus et multiplie aussi les demandes d’assistance technique.
In fine, malgré ces coûts cachés et la relative complexité de mise en place, le cloud permet incontestablement aux organisations de gagner en flexibilité et en efficacité.
“Pour nous, le retour sur investissement a été immédiat, indique le dirigeant d’une PME qui a souhaité garder l’anonymat. Nous avons gagné du temps, amélioré notre façon de travailler, éliminé toute une partie de nos soucis techniques et réduit les investissements matériels”.
Il constate également que si, sur cinq ans, le coût d’usage d’une solution Saas n’est que légèrement inférieur à celui de l’ancienne solution installée en local sur un serveur, la qualité de service, en revanche, est beaucoup plus élevée.
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