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L'émotion engendrée par un souvenir peut-elle être modulée ? ⋅ Inserm, La science pour la santé – Inserm

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Selon des travaux qui s’appuient sur des mesures des activités cérébrale et cardiaque, l’oubli motivé de souvenirs négatifs permettrait de s’accoutumer à leur impact émotionnel. Cependant, ce mécanisme ne serait pas toujours efficace et la nature de l’émotion initialement engendrée semble déterminante pour que cette « stratégie » fonctionne.
Les souvenirs sont intimement associés à des émotions, qui ne reposent pas uniquement sur les pensées que nous y associons – tristesse, peur, dégoût… –, mais aussi sur une cascade de réactions physiologiques. Un souvenir effrayant peut par exemple accroître la fréquence cardiaque ou la sudation. Dans les troubles du stress post-traumatique ou les troubles obsessionnels compulsifs, des images ou des pensées émotionnellement puissantes perturbent la conscience de façon intrusive et déclenchent des réactions fortes, à la fois physique et psychique, qui altèrent profondément la vie des personnes concernées. Afin de les aider, il est nécessaire de comprendre pourquoi et comment ces souvenirs s’imposent à la conscience, avec pour objectif de trouver des traitements adaptés. 
On a longtemps pensé que les tentatives répétées mais inefficaces de suppression de ces images intrusives renforçaient leurs survenues ultérieures. Toutefois, de plus en plus de travaux suggèrent que ce modèle n’est pas parfait. C’est notamment le cas de ceux conduits depuis plusieurs années par l’équipe de Pierre Gagnepain*. « Il est probable que le problème à l’origine des intrusions ne soit pas les efforts de suppression de souvenirs en tant que tels, comme on pouvait le croire. En revanche, le dysfonctionnement des mécanismes de contrôle sous-jacents serait impliqué : il empêcherait la suppression correcte du souvenir, diminuant son rôle protecteur, et conduisant à sa surutilisation. Un peu comme une voiture dont les freins seraient inefficaces : moins le système de freinage répond, plus il faudra le solliciter souvent et appuyer fort sur la pédale », explique le chercheur. 
Dans une nouvelle étude parue dans Scientific Reports, Pierre Gagnepain et son équipe ont exploré ces mécanismes de suppression et apporté un élément supplémentaire à leur compréhension : maîtriser la résurgence du souvenir permettrait de limiter les émotions qu’il déclenchait préalablement. À terme, ce phénomène pourrait aider à trouver des pistes thérapeutiques. 
L’originalité de ce travail réside dans le fait que les chercheurs se sont intéressés à l’impact de la suppression des souvenirs non pas sur la mémoire mais sur la réponse cardiaque normalement provoquée par la présentation de scènes émotionnelles. 
Pour être en mesure de décrire le contrôle de l’émotion associée à un souvenir, trois types d’images ont été utilisés durant l’étude : des scènes émotionnellement neutres, des scènes évoquant le dégoût et d’autres la tristesse. Leur impact émotionnel cardiaque a été évalué par électrocardiogramme (ECG) au début du protocole. Lorsque les images neutres étaient observées pour la première fois, elles ne modifiaient pas l’ECG des volontaires qui ont participé à ce travail, alors qu’une petite dépression transitoire de la fréquence cardiaque était observée avec les images tristes et celles évoquant le dégoût. 
Une expérience nommée Think/No-Think (penser/ne pas penser) a ensuite été proposée aux volontaires, afin de modéliser la façon dont on peut ou non contrôler la résurgence d’un souvenir. Dans un premier temps, les participants devaient apprendre par cœur des associations entre un objet et l’une des scènes présentées précédemment, les deux n’ayant aucun rapport entre eux (par exemple l’image d’une chaise avec la photo d’une rue de New York). Ces couples objets-scènes étaient ensuite répartis en deux groupes afin d’être utilisés en condition Think ou en condition No-Think. Dans le premier cas, les participants étaient invités à penser à la scène associée à l’un des objets appris précédemment (condition Think). En condition No-Think, on leur demandait au contraire de rester concentré sur l’objet qui leur était cité, sans laisser la scène associée se réactiver et s’imposer à eux, en vidant leur esprit. L’activité cérébrale durant cette phase de contrôle de la mémoire était suivie par électroencéphalogramme (EEG). Ensuite, la capacité des participants à se souvenir des différentes scènes était testée en leur citant chacun des objets associés. Dans une dernière étape, la mesure de l’impact émotionnel cardiaque était à nouveau réalisée pour l’ensemble des scènes à contenu émotionnel, qu’elles aient ou non été oubliées. 
Deux constats ont été tirés de cette expérimentation : le premier est que la maîtrise de la résurgence des souvenirs (No-Think) se traduit plus souvent en un oubli des associations lorsque celles-ci impliquent des images liées au dégoût que lorsqu’il s’agit d’images tristes. Par ailleurs, le fait d’avoir oublié les scènes dégoûtantes s’accompagnait d’une réaction émotionnelle amoindrie : ces images ne provoquaient plus l’émotion qu’elles déclenchaient initialement au niveau cardiaque. Cela suggère que la suppression du souvenir désagréable provoque une forme d’accoutumance émotionnelle à sa vision. À l’inverse, la tentative de suppression d’images tristes, moins souvent réussie, renforçait la réaction émotionnelle initiale provoquée par ces images. « Une image triste, comme celle d’un enterrement, ne l’est pas d’emblée, elle impose une interprétation sociale, contrairement à une image dégoûtante », précise Pierre Gagnepain. C’est sans doute la raison pour laquelle les participants oublient moins souvent les images tristes que les autres. Ainsi, si la suppression efficace des souvenirs peut avoir un effet bénéfique sur les émotions, les tentatives infructueuses peuvent en revanche renforcer la valeur émotionnelle de l’image. « Dans cette étude, nous observons également que tous les participants, de jeunes adultes sans problèmes particuliers, ne sont pas égaux face à leur capacité à moduler leurs émotions et leur mémoire. Ces mécanismes de suppression pourraient constituer un facteur de vulnérabilité en cas de traumatisme. » 
Ces travaux indiquent qu’il existe bien une connexion entre la conscience et certains mécanismes physiologiques, comme la fréquence cardiaque. Sur un plan plus clinique, ils montrent que si la suppression efficace des souvenirs peut avoir un effet bénéfique sur les émotions, les tentatives infructueuses renforcent le maintien de la valeur émotionnelle de l’image. La suppression de certains souvenirs, comme ceux liés au dégoût, permet de faire disparaître l’impact émotionnel qu’ils déclenchaient auparavant. À l’inverse, pour d’autres souvenirs plus difficiles à oublier, comme ici ceux liés à la tristesse, l’incapacité à les supprimer reste associée au maintien de la réaction physiologique qu’elle induit. Aussi, travailler à mieux contrôler la résurgence des souvenirs pourrait aider à mieux éviter leurs conséquences émotionnelles, en travaillant par exemple sur des exercices inspirés de l’expérience Think/No-Think. Ces résultats ont plusieurs implications, notamment pour la prise en charge des troubles du stress post-traumatique ou les troubles obsessionnels compulsifs : « Sans avoir à revenir directement sur les idées obsédantes ou les souvenirs douloureux de ces patients, on peut imaginer qu’il soit possible de développer des exercices d’entraînement des mécanismes de contrôle qui pourraient indirectement bénéficier aux pensées douloureuses intrusives. »
Note :
*unité 1077 Inserm/Université de Caen Normandie/École pratique des hautes études, Neuropsychologie et imagerie de la mémoire humaine, équipe Mémoire et oubli, Caen
Source : N. Legrand et coll. Long-term modulation of cardiac activity induced by inhibitory control over emotional memories. Sci Rep, 14 septembre 2020. DOI : 10.1038/s41598-020–71858‑2
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