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Par rapport à un ciel bleu, les “phénomènes naturels éphémères” – en particulier les levers et les couchers de soleil – augmentent le sentiment d’émerveillement suscité par un paysage. Une conclusion qui n’a rien d’étonnant, mais qui se voit pour la première fois quantifiée scientifiquement.
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Les effets de la nature sur la santé mentale font déjà l’objet d’un grand nombre d’études scientifiques, dont la plupart ont mis en avant des bénéfices pour notre bien-être psychologique. Mais il se pourrait bien que ces travaux de recherche aient en partie sous-estimé cet impact. C’est ce que suggère une étude publiée dans la revue Journal of Environmental Psychology, relayée dans un communiqué.
Les auteurs sont partis du constat suivant : la plupart de ces travaux ont été menés sous un ciel bleu et calme, laissant de côté les paysages marqués par des “phénomènes éphémères” – une expression qui désigne à la fois les variations météorologiques et le rythme quotidien du soleil.
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Pourtant, “nous connaissons tous l’envie de prendre en photo un splendide coucher de soleil ou un arc-en-ciel inattendu – et le terme ‘coucher de soleil’ (sunset en anglais, NDLR) compte plus de 300 millions de tags sur Instagram“, souligne Alex Smalley, titulaire d’un doctorat à l’université d’Exeter (Royaume-Uni) et auteur principal de l’étude, cité dans le communiqué.
Pour combler cette lacune, les chercheurs ont fait appel à des technologies de pointe en matière de graphisme informatique afin de montrer à plus de 2.500 participants des images – aux paramètres visuels soigneusement contrôlés – d’environnements urbains et naturels.
Résultat : lorsque les scènes comportaient des phénomènes éphémères tels que le lever et le coucher du soleil, les participants avaient tendance à considérer ces environnements comme nettement plus beaux que lorsque ceux-ci étaient vus à d’autres moments de la journée, dans des conditions ensoleillées. De même, des événements plus rares – tels qu’un arc-en-ciel, un orage, ainsi qu’un ciel étoilé ou illuminé par la lune – ont modifié l’émerveillement ressenti par les volontaires.
D’un point de vue quantitatif, l’article révèle que le lever et le coucher du soleil déclenchent une augmentation significative du sentiment de fascination – awe, en anglais, ou “facteur waouh” – chez les participants, réduisant l’écart entre un paysage naturel et un paysage urbain. Considérée comme difficile à susciter, la fascination aurait le potentiel non seulement d’améliorer l’humeur, mais aussi de favoriser un comportement social positif et d’accroître les émotions positives – autant de facteurs précieux pour améliorer le bien-être global, remarquent les auteurs.
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Pour estimer de manière plus précise la valeur accordée à ces environnements, les chercheurs ont ensuite demandé aux participants combien ils seraient prêts à payer pour vivre chaque scène dans le monde réel. Bilan : les volontaires étaient prêts à payer près de 10 % de plus pour visiter un paysage naturel au lever du soleil. Une “valeur ajoutée” qui, selon les auteurs, est normalement attribuée à des éléments de nature plus constante – tels que des lacs ou des bâtiments historiques par exemple.
Malgré les limites de l’étude – notamment la représentativité des participants (profil culturel et socioéconomique) et surtout le fait que soit pris en compte uniquement l’aspect visuel, et non les autres sens tels que l’ouïe et l’odorat, les auteurs estiment que leur quantification précise des effets émotionnels liés aux phénomènes éphémères pourrait faire évoluer les modalités de la “prescription verte” ou “nature sur ordonnance”. Une pratique de soin qui consiste à faire jouer à la nature un rôle thérapeutique dans le cadre d’un traitement pour la santé mentale.
“Nos travaux indiquent que le fait de se lever un peu plus tôt pour le lever du soleil – ou de chronométrer une promenade pour saisir un coucher de soleil – pourrait en valoir la peine (…) en termes d’impact positif sur le bien-être mental“, juge ainsi Alex Smalley. “Les gens nous ont confié qu’ils seraient prêts à payer un supplément pour vivre ces phénomènes – mais bien sûr, nous pouvons tous les vivre gratuitement“, note-t-il. Tous… ou presque.
Ce conseil se heurte toutefois à des inégalités d’accès à ces phénomènes éphémères, comme le reconnaissent les auteurs. Est-il utile de préciser que les personnes vivant sur le littoral avec une orientation à l’est peuvent admirer plus facilement le lever du soleil, tandis que celles vivant à l’ouest verront davantage le coucher du soleil ? On en oublierait presque que les orages peuvent être plus fréquents en été, alors que les arcs-en-ciel, eux, apparaissent plus souvent… en hiver.
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“La plupart des phénomènes que nous avons testés peuvent être fugaces et imprévisibles, et nous pensons que cette particularité est en partie à l’origine des effets que nous observons“, interprète Alex Smalley. “Étant donné que ces phénomènes peuvent transformer l’expérience des gens dans les paysages naturels et urbains, il pourrait être très utile de mettre en évidence comment et où ces événements peuvent être vécus, en particulier dans les villes“, entrevoit-il.
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Yoshiyoshi Hirokawa via Getty_Images
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