Pièces complète 2 euro commémorative et accessoires protection pièces

Le Vietnam bannit le pesticide le plus utilisé au monde – Alternatives Économiques

[Ils l’ont fait] Ils n’ont pas forcément du pétrole mais ils ont des idées pour réussir leur transition écologique. En s’appuyant sur des décisions judiciaires et des travaux scientifiques qui ont mis en évidence la toxicité du glyphosate, le Vietnam a décidé de l’interdire en 2019. Un premier pas dans la lutte contre les pesticides.
En avril 2019, le Vietnam a interdit le glyphosate. Impossible, désormais, de l’importer, de le vendre ou de l’utiliser dans ce pays du sud-est asiatique. Une décision prise à la suite de la condamnation de Monsanto par la justice californienne, le 18 mars de cette année-là, le Roundup (le plus célèbre désherbant à base de glyphosate) ayant, selon elle, largement contribué au cancer du plaignant, Edwin Hardeman.
Ce jugement confirmait un premier verdict contre l’entreprise agrochimique américaine, en août 2018…
En avril 2019, le Vietnam a interdit le glyphosate. Impossible, désormais, de l’importer, de le vendre ou de l’utiliser dans ce pays du sud-est asiatique. Une décision prise à la suite de la condamnation de Monsanto par la justice californienne, le 18 mars de cette année-là, le Roundup (le plus célèbre désherbant à base de glyphosate) ayant, selon elle, largement contribué au cancer du plaignant, Edwin Hardeman.
Ce jugement confirmait un premier verdict contre l’entreprise agrochimique américaine, en août 2018, condamnée à verser 289 millions de dollars à une autre victime, Dewayne Johnson, atteint du même lymphome non hodgkinien. Sans compter les dizaines de milliers de plaintes déposées contre Monsanto et son herbicide, entraînant de multiples procès aux Etats-Unis.
Le ministère de l’agriculture et du développement rural vietnamien a également invoqué des recherches scientifiques démontrant la toxicité du produit pour la santé et l’environnement. Ainsi, en 2015, le centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une agence de l’organisation mondiale de la santé (OMS), a classé le glyphosate dans la catégorie « cancérogène probable », en particulier pour les utilisateurs réguliers, jardiniers et agriculteurs. Un avis qui, étant rendu par des chercheurs indépendants, sur la base d’une analyse de la littérature scientifique, a eu un grand retentissement.

Une interdiction bien acceptée

Au Vietnam, l’entrée en vigueur de l’interdiction du glyphosate a été confirmée par des circulaires, en 2020. « D’après les visites de nos partenaires sur le terrain, aucune utilisation de glyphosate par des agriculteurs n’a été constatée », rapporte Alia Diyana, responsable du programme pesticides de PAN (Pesticide action network) Asia Pacific, un vaste réseau militant qui s’appuie sur les travaux scientifiques pour contester l’usage de ces intrants industriels qualifiés de « hautement dangereux ». Il confirme aussi que « l’interdiction semble avoir été bien acceptée », et que « la production agricole n’aurait pas été affectée ».
L’herbicide, connu pour être le plus utilisé au monde, dominait largement le marché vietnamien. Il représentait 30 % des pesticides et 60 % des herbicides au moment de son interdiction par Hanoï, soit un total de 30 000 tonnes utilisées en 2018, d’après les services gouvernementaux de protection des plantes, cités par PAN Asia Pacific.

Remplacé par d’autres pesticides

Mais, regrette Alia Diyana, « le gouvernement vietnamien a suggéré de remplacer le glyphosate par 54 autres herbicides, une liste mise à jour chaque année. » Et, « alors qu’il a mis en place un programme de techniques agricoles sans usage d’intrants chimiques, il ne promeut pas spécifiquement l’agroécologie ».
Seuls trois autres Etats ont décidé de bannir le glyphosate : le Sri Lanka, le Luxembourg et le Mexique
Selon PAN Asia Pacific, seuls trois autres Etats ont décidé de bannir le glyphosate : le Sri Lanka, le Luxembourg et le Mexique. Non sans difficultés dans ce grand pays d’Amérique latine. Par un décret du 31 décembre 2020, il a prévu l’interdiction complète de l’herbicide, ainsi que du maïs transgénique, d’ici à 2024.
Une décision qui a suscité la colère des lobbys agricoles et agro-chimiques. Ceux-ci ont exercé de fortes pressions sur le gouvernement mexicain, d’après une enquête publiée dans Le Monde en 2021, faisant craindre des reculs, faute d’investissements d’ampleur dans des programmes agricoles alternatifs.
Aux Etats-Unis et en Europe, il semble que les enjeux économiques freinent les velléités d’interdiction. « Les ventes de glyphosate ont augmenté au même rythme que les OGM », explique François Veillerette, porte-parole de l’association Générations Futures et co-auteur de Pesticides : révélations sur un scandale français (Fayard, 2007).
L’emploi à grande échelle de maïs et soja génétiquement modifiés, tolérants au glyphosate, a permis une gestion industrielle, rentable, de la production agricole dans des exploitations de plus en plus grandes, très économes en main-d’œuvre.

Dangerosité

Pourtant, depuis l’avis du Circ, d’autres travaux scientifiques ont montré la dangerosité du glyphosate et celle des autres pesticides.
En 2021, une expertise collective de l’Inserm « confirme la présomption forte d’un lien entre l’exposition aux pesticides et six pathologies : lymphomes non hodgkiniens (LNH), myélome multiple, cancer de la prostate, maladie de Parkinson, troubles cognitifs, bronchopneumopathie chronique obstructive et bronchite chronique. »
De même, pour certains risques de cancer chez l’enfant. Mais, comme aux Etats-Unis, « les agences réglementaires de l’Union européenne ne tiennent pas compte de ces travaux scientifiques, en raison de biais dans leurs analyses », proteste François Veillerette.
Un avis récent de la Commission nationale de la déontologie et des alertes en matière de santé publique et environnement (CNDASPE) a mis en évidence le manque de transparence ou de dispositifs internes suffisants de certaines agences nationales, à qui sont confiées les expertises concernant les pesticides, sur la gestion de leurs liens d’intérêt.
 
Retrouvez les autres épisodes de notre série « Ils l’ont fait : 17 initiatives pour réussir la transition écologique »
 
Sur les réseaux sociaux
En recevant notre newsletter
Alternatives Economiques est une coopérative 100% indépendante qui appartient à ses salariés et qui ne vit que grâce à ses lecteurs. Nous avons besoin de vous pour faire vivre ce projet.
Pékin a saisi le prétexte de la visite de Nancy Pelosi dans l’île pour se livrer à une démonstration de force. Mais, à court terme, les conséquences économiques et politiques d’un conflit seraient massives pour le régime communiste.
[20 romans pour l’été] Dans Les Filles d’Egalie, best-seller de Gerd Brantenberg, on suit les aventures renversantes du jeune Petronius au reinaume des femmes et autres êtres fummains.
Testez vos connaissances en économie d’une façon originale, en faisant un petit croquis. Saurez-vous reproduire la courbe de la croissance ? Attention à ne pas gommer ni raturer la réalité…
Dans son travail sur les sociétés coopératives et participatives, la sociologue Anne-Catherine Wagner distingue la génération historique des Scop ouvrières militantes d’une nouvelle génération de Scop, motivées par des projets à finalité éthique.
Testez vos connaissances sur l’énergie avec notre quiz. C’est parti !

source
https://netsolution.fr/gestion-de-la-production/

A propos de l'auteur

Avatar de Backlink pro
Backlink pro

Ajouter un commentaire

Backlink pro

Avatar de Backlink pro

Prenez contact avec nous

Les backlinks sont des liens d'autres sites web vers votre site web. Ils aident les internautes à trouver votre site et leur permettent de trouver plus facilement les informations qu'ils recherchent. Plus votre site Web possède de liens retour, plus les internautes sont susceptibles de le visiter.

Contact

Map for 12 rue lakanal 75015 PARIS FRANCE