«Le cinéma, c’est éprouver des émotions ensemble et les partager avec ceux qui regardent le même film que nous. » Quand il parle de son métier, Rémi Hussenot, directeur des cinémas de Millau, a la passion contagieuse. Convaincu que le septième art tiendra toujours une place à part dans la société, le professionnel a accepté de dresser le bilan des quinze derniers mois. Car c’est en juillet 2021 que la société GPCI est devenue le nouveau délégataire des salles millavoises. « Un bilan contrasté », nuance le directeur, comme il l’a fait quelques jours plus tôt lors du conseil municipal du 29 septembre, au moment de présenter aux élus le rapport d’activité de l’année 2021.
Côté projet culturel, l’équipe du cinéma a rempli toutes ses missions. « Nous avons répondu à toutes les demandes, même un peu plus, assure Rémi Hussenot. Nous sommes un cinéma de proximité, à vocation culturelle, pas mal de choses ont été mises en place du côté des animations, de la programmation. » Un nouveau logo et programme édité, des soirées débats plus nombreuses, des partenariats noués : autant d’éléments pour redynamiser l’image du cinéma.
Au volet financier, en revanche, le bilan est moins florissant. « On savait qu’on allait avoir des frais la première année mais pas autant, poursuit le directeur. La réalité, c’est que tout le secteur du cinéma souffre d’une baisse de fréquentation de 30 %. » Une baisse « ultrabrutale liée à la coupure Covid avec des spectateurs, dont les plus de 50 ans, qui n’ont pas repris leurs habitudes dans les salles ». Le professionnel note aussi « un déficit de “gros” films et certains distributeurs dans des situations économiques difficiles ».
Augmenter la fréquentation
Dans la cité du gant, les dégâts sont moins importants mais tout de même présents : – 20 % d’entrées en 2021, soit une perte de chiffre d’affaires de – 24 850 €. « On ne peut pas dire que 2022 s’annonce mieux, cette crise du secteur que l’on pensait conjoncturelle pourrait durer encore un à deux ans », ajoute Rémi Hussenot. À cette baisse de recettes s’ajoutent des problématiques plus récentes, comme la hausse des frais de transport, l’augmentation des prix de l’énergie : « On ne peut pas porter le projet culturel tel qu’il avait été pensé, c’est frustrant car on a démarré l’année en intensifiant les partenariats, en mettant en place de nouvelles choses », regrette le directeur. Un rendez-vous est pris dans les prochaines semaines entre le délégataire et la mairie pour « voir si l’on peut redimensionner le projet, on essaye d’être économe, de rentabiliser les séances, peut-être que certaines en journée en semaine seront supprimées », évoque Rémi Hussenot. Jusqu’à présent, le cinéma projetait un minimum de 10 films et 100 séances par semaine, soit 5 459 séances entre le 1er juillet 2021 et le 30 juin 2022 avec 426 titres programmés sur 12 mois. Un rythme qui pourrait être revu à la baisse. Pour autant, le directeur l’assure, « le cinéma n’est pas en danger, c’est un moment difficile à passer mais il y a toujours plein de choses à voir ». Aucune hausse des tarifs n’est prévue non plus sur le prix des billets, dont la fourchette se situe entre 5,50 € et 7,50 €. En attendant une éclaircie du côté de la fréquentation, les salles obscures espèrent pouvoir le rester encore longtemps.
1800
Comme le budget par école millavoise pour les photocopies. Ce budget s’additionne à l’enveloppe de la dotation financière que reçoit chaque établissement, dont le montant est déterminé en fonction du nombre d’élèves. Dans la cité du gant, chaque établissement a reçu une enveloppe de 51 000€ pour les dépenses pédagogiques, soit 35,20€ par enfants en classe élémentaire et 30,90€ en maternelle.
