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Le répertoire des bonheurs improbables : J'aime les films de combat – L’actualité

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Les films de combat sont violents. Et foi de notre chroniqueur, franchement salvateurs. Comme dirait Arnold : « Hasta la vista, David. »
« Quand la noirceur envahit le monde, il faut juste ouvrir les yeux plus grands pour trouver la lumière qui donne ses couleurs à la vie », affirme notre chroniqueur David Desjardins. Dans cette série, il nous dresse une liste de personnes, de choses et d’endroits plus étranges les uns que les autres, qui lui servent de sources d’émerveillement.
Amenez-en, des vues avec du sang, des coups de pied, des jabs et des uppercuts, des dents cassées par un coude envoyé au visage, des tirs à bout portant, en pleine tête, des crayons de plomb plantés dans le cou et de la cervelle qui gicle sur les murs.
Donnez-moi un ballet d’ultraviolence. Parce que j’adore les films de combat depuis l’enfance, leurs scénarios bâclés et prévisibles, presque toujours ancrés dans les idéaux d’une justice à la morale élastique et dans le désir de vengeance qui autorise toutes les agressions.
Du corps à corps parfaitement chorégraphié, un creuset d’arts martiaux mixtes exécutés en accéléré où les os craquent et se rompent, où les articulations adoptent malgré elles des angles qui lèvent le cœur et où les corps tombent, se relèvent, puis retombent, enfin inertes. Et après 10 ou 15 minutes de dialogues oiseux, ça recommence. Lancer des roquettes sur des camions ou renverser des gens en moto. Pousser des opposants hors d’un avion en plein vol, avec-pas-de-parachute ou sauter en chute libre et chaparder le parachute à un « méchant », qui va s’écraser au sol pour mieux expier le mal qu’il a fait.
Vous pouvez me servir tous les arguments du monde concernant la banalisation de la violence. Je les admets tous. Puis je les range dans ma petite poche. J’ai beau savoir que les produits culturels sont à la fois un reflet et un carburant comportemental, c’est plus fort que moi. J’adore ces films. Je ne ralentis pas quand je vois un accident sur la route, mais je passe rarement mon chemin lorsqu’on offre la chance à mon regard de se perdre dans un bain de sang. Fictif.
Car c’est bien de cela qu’il s’agit : une évasion. Une décharge d’adrénaline. De l’humour, souvent, vu le ridicule de la chose. Mais c’est parfois aussi le miroir d’une humanité où les frontières entre le bien et le mal se floutent, où l’idée d’une justice réparatrice devient réalité… dans une fiction.
Et le fait que tout cela ne soit pas vrai ne rend pas la chose plus attrayante dans le réel. C’est un fantasme. Tout le monde en a. Des morbides. Des cruels. Ces films leur donnent corps et m’en délivrent.
Quand le quatrième volet de la série John Wick a été annoncé en novembre, j’ai littéralement frétillé de bonheur… et j’ai immédiatement texté ma fille de 18 ans pour le lui apprendre, avant qu’elle me réponde : on y va ensemble, promis, hein ? Bien sûr, ma grande.
Notre film de Noël favori à tous les deux (et nous ne sommes pas les seuls, vu son statut de film-culte) est Die Hard, avec Bruce Willis. Ma fiancée trouve ça complètement débile.
Je ne lui donne même pas tort. Une bonne part de l’attrait de ces films est justement le fait qu’ils sont totalement déconnectés de toute forme de réalité, leur qualité étant de n’en avoir aucune de tous les films que j’aime habituellement et qui brillent par leur subtilité, leur mystère, leur réalisme aussi.
Dans les films de violence (parce que c’est un sous-genre du film d’action, il me semble), le jeu est souvent caricatural et les personnages, archétypaux au possible. Il y a toujours de la rédemption, une revanche, une famille enlevée à aller sauver (le héros est généralement incarné par Liam Neeson), un tueur repenti que l’on oblige à reprendre du service (c’est le cas dans l’excellent Unforgiven, de Clint Eastwood, que l’on pourrait pourtant qualifier d’antiwestern), mais il y a aussi, la plupart du temps, un humour noir, décalé, des répliques assassines (scusez-la) parfois superbement écrites et qui font éclater de rire l’amateur. Voyez le tout récent Bullet Train, par exemple.
Il y a en même temps des notions d’honneur, de courage et de justice qui transpirent de ces films et qui contrebalancent le sentiment d’injustice qui anime souvent les gens par rapport à l’état du monde. C’est une des explications avancées par les différents chercheurs qui se sont penchés sur l’attrait généré par ce type de cinéma. Mais rien de ce que j’ai lu, d’une étude à l’autre, ne m’a réellement satisfait.
Je pense que ce qui me plaît, c’est d’être totalement subjugué par l’action, la vitesse des coups, les chorégraphies des poursuites en voiture, des combats, et les mille trouvailles que les créateurs de ces œuvres parviennent encore à dénicher pour renouveler le genre. Jackie Chan est le parfait exemple du modèle que j’apprécie : drôle et diablement habile, imprévisible dans ses mouvements, tout à fait ridicule dans ses répliques. J’ai récemment revu tous les vieux films de Steven Seagal : lui, c’est le contraire, c’est son sérieux et son humour pince-sans-rire complètement nul qui le rendent si distrayant. Ça, et la grâce de son exécution physique.
Peut-être que ce que j’aime aussi, c’est que la violence soit renvoyée à une idée bête. Alors qu’elle se manifeste sournoisement et cruellement dans la réalité, elle est ici toute nue, parfaitement stupide, souvent motivée par des desseins que d’aucuns qualifieraient de tirés par les cheveux, ou de totalement risibles. Comme je le disais : c’est l’expression d’un fantasme qui nous libère et nous soustrait à la vraie violence.
Personne ne me trouve débile de lire les journaux tous les jours, d’aller sur les réseaux sociaux, de regarder les bulletins d’informations à la télé. La haine, le racisme, la célébration de l’ignorance et la violence qu’on y trouve me paraissent toutefois assez troublants pour que des films qui n’en sont finalement qu’une salvatrice parodie puissent agir comme une sorte de soupape.
Parce que franchement, entre les deux, c’est de consommer le réel qui me semble le plus débilitant.
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