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Trois Québécois se rendront début septembre dans la ville d’Antsirabe, à Madagascar, afin d’aider le centre professionnel Sarobidy à développer un programme de pâtisserie et à donner des ateliers aux élèves issus des communautés défavorisées. Ce stage de trois mois s’inscrit dans le programme de solidarité internationale Nouveau Québec sans frontières de l’organisme Aide à l’enfance internationale (AMIE).
Cédrik Lalande, enseignant au DEP Pâtisserie à l’École hôtelière et d’administration de Laval, a répondu à l’offre de stage qui a été envoyée dans les écoles hôtelières du Québec et publiée sur les réseaux sociaux de l’AMIE. « Ce qui m’a intéressé, c’est de vivre une nouvelle expérience et de mettre à profit les connaissances que j’ai acquises dans mon métier pour aider des gens dans le besoin », explique le professionnel qui partira pour la première fois dans une destination aussi éloignée et pour une durée aussi longue.
Celui, qui vient de terminer sa cinquième année d’enseignement et termine son baccalauréat d’enseignement en formation professionnelle à l’Université du Québec à Montréal, aidera le centre à créer une formation de dix mois pour des adultes âgés de 18 à 35 ans. Il appuiera donc les formateurs dans la conception d’ateliers pour que les apprenants découvrent de nouvelles recettes et techniques de pâtisserie, tout en s’appuyant sur les ressources locales. Le but est de développer leur autonomie alimentaire.
Un apprentissage à double sens
Cédrik Lalande s’attend à travailler avec des produits locaux tels que des gousses de vanille, du cacao, des épices – comme la cannelle – , ou encore des fruits exotiques – comme la mangue. « Je suis vraiment curieux : c’est par exemple intéressant de savoir que la muscade vient de là-bas, mais est-ce que les locaux l’utilisent dans les pâtisseries ? J’ai cru comprendre que ce n’était pas vraiment le cas. Je voudrais donc voir comment ils s’en servent et potentiellement le reproduire ensuite au Québec. De mon côté, je pourrais aussi leur montrer quel est notre usage dans la province. » Dans sa valise, il apportera d’ailleurs du sirop d’érable et de la sauce à poutine ou encore des recettes de gâteau aux bananes, de gâteau aux carottes et de pouding chômeur.
« Il est important de prendre conscience qu’en mission internationale, ce n’est pas moi, le Québécois, qui s’en va à Madagascar leur dire quoi faire, insiste l’enseignant. Je vais voir leurs besoins, puis les aider à développer une formation. » Quant aux deux autres Québécois qui l’accompagnent : l’un a une expertise en entrepreneuriat et l’autre aura un rôle de responsable d’équipe qui fera notamment le lien avec le partenaire. Sur place, ils rejoindront deux Malgaches : l’un va apporter ses connaissances à la filière secrétariat et l’autre va amener l’expertise sur le bâtiment.
Une préparation au voyage
Les Québécois ont commencé en juillet une formation de pré-départ de 50 heures durant lesquelles différents sujets sont abordés comme la communication interculturelle, les enjeux de genres, le choc culturel, la gestion de crise, l’éthique en coopération internationale ou encore les enjeux environnementaux. Une formation de retour de 10 heures les attendra en fin d’année pour connaître l’expérience qu’ils ont vécue.
« Toutes les connaissances que je vais acquérir là-bas me serviront pour enseigner ici, affirme Cédrik Lalande. Personnellement aussi, je pense que ça va me faire grandir en tant qu’humain et changer ma perception sur le monde et l’enseignement. »
Nouveau Québec sans frontières est une extension du programme Québec sans frontières qui a vu le jour l’an dernier. La différence est qu’il n’y a plus de limite d’âge, il suffit d’être un adulte ; la mobilité n’est plus limitée au Nord-Sud, il y a également la possibilité d’avoir une mobilité Sud-Sud. L’AMIE collabore avec le centre professionnel Sarobidy depuis 2010 à travers trois programmes : stage, parrainage et projets.