Pour 24% (1) des salariés français, la crise a été l’opportunité de remettre leur vie professionnelle en perspective. D’ailleurs, 30% (2) des cadres se disent « intéressés à l’avenir de travailler comme freelance », « 81,3% (3) des personnes souhaitent devenir freelance par choix » et non par défaut… En résumé, la crise sanitaire est le moteur d’une véritable mutation du marché du travail. Plutôt que de subir ce nouveau paradigme, de nombreux dirigeants et équipes RH profitent de cette évolution en s’appuyant sur le portage salarial.
Alors pourquoi faire le choix de privilégier le portage salarial au recrutement traditionnel ?
Avant la crise sanitaire, on estimait qu’en France, un processus complet de recrutement durait en moyenne 32 jours (4). Pour les embauches les plus stratégiques, ce délai pouvait s’étendre à 10 semaines.
Les recruteurs et chefs d’entreprise sont formels : la crise sanitaire a rendu le processus de recrutement plus long, rappelant à quel point les profils d’expert sont importants au sein des équipes. Ces lenteurs s’expliquent notamment par le retour au premier plan de la question du sens et de la Qualité de Vie au Travail (QVT). Les candidats souhaitent aujourd’hui exercer un emploi motivant et continuer à bénéficier de la flexibilité du télétravail. La dimension humaine a également pris de l’importance : il est essentiel de partager les valeurs de l’entreprise et de profiter d’interactions humaines de qualité avec ses collègues. En somme, le bon candidat au salariat est encore plus difficile à séduire !
En France, l’école du Recrutement estime le coût du recrutement d’un salarié entre 5 000 et 8 000€. Si le salaire du recruteur (ou les honoraires du prestataire) est facile à mesurer, les coûts indirects du recrutement sont nombreux et moins visibles : l’immobilisation des collaborateurs impliqués dans l’onboarding ou le tuilage des candidats, les frais de formation, le matériel dont le nouveau collaborateur a besoin mais aussi la durée réelle de son opérationnalité… Lorsque la nouvelle recrue se révèle à la hauteur de son poste, ce coût est vite rentabilisé. Toutefois, en cas d’échec, cette dépense explose avec les frais administratifs d’un départ, cumulés au coût d’une nouvelle embauche.
La conjoncture actuelle incitant plutôt à la prudence, les entreprises ont tendance à privilégier la réorganisation interne à l’embauche. Toutefois, pour bénéficier d’une expertise forte, un nouvel arrivant apparaît parfois indispensable. L’entreprise est alors contrainte de proposer une rémunération à la hauteur d’un marché qui se trouve actuellement être favorable aux candidats. Cette augmentation de la masse salariale paraît par ailleurs discutable dans une conjoncture incertaine comme celle liée à la crise sanitaire de ces dernières années.
Le portage salarial en tant qu’outil de flexibilité RH est l’opportunité de faire efficacement face à ces deux constats.
La définition du portage salarial peut se synthétiser en une relation entreprise / freelance riche en efficacité, flexibilité et sécurité.
L’entreprise de portage salarial (EPS) permet à un « porté » de réaliser des prestations auprès d’entreprises clientes tout en bénéficiant d’un statut salarié.
La société de portage dont le consultant est salarié, facture la prestation et lui verse son salaire. Elle aide parfois à l’optimisation de sa rémunération.
Le client peut alors bénéficier de l’expertise pointues d’entrepreneurs indépendants portés. Le cadre juridique, très sécurisé, favorise une gestion simple et rapide. Il limite par ailleurs les risques de prêt illicite de main d’œuvre et de sous-traitance.
Le consultant est, quant à lui, déchargé des tâches administratives. Il bénéficie de tous les avantages du salariat : une mutuelle, l’assurance chômage, la prévoyance et une assurance retraite complémentaire cadre… La société de portage salarial fait également profiter à ses entrepreneurs indépendants de sa Responsabilité Civile Professionnelle, lui faisant faire l’économie de cette assurance tout en lui offrant une couverture très sécurisante. À titre d’exemple, immoportage fait bénéficier aux conseillers et mandataires immobiliers d’une couverture à hauteur de 3 millions d’euros de dommages !
Cette relation tripartite permet à l’entreprise cliente comme aux freelances de bénéficier de multiples opportunités.
Le recrutement traditionnel étant de plus en plus complexe à réussir dans un délai raisonnable, l’entrepreneur indépendant en portage salarial se révèle une alternative particulièrement séduisante pour les entreprises. Ce consultant va mettre son expertise forte au service d’un projet spécifique de l’entreprise dans le cadre délimité d’une prestation de service.
Cette prestation de service est négociée entre l’entreprise cliente et le consultant porté. La société de portage salarial intervient simplement pour prendre en charge avec réactivité la gestion administrative et RH. Grâce au cadre de la prestation, la fin de contrat est également prédéfinie en amont. Il n’y a donc ni délai ni surprise lors de la clôture de la mission.
Le candidat idéal peut être connu par le dirigeant ou ses équipes. Toutefois, un gel des embauches ou une incapacité à effectuer les formalités administratives immédiatement, pourraient priver l’entreprise de cet expert et le candidat de cette mission. La société de portage salarial est alors un
allié réactif. Elle est en mesure d’embaucher le candidat dans les 24h en contrat CDD ou en CDI. Administrativement, le candidat est alors immédiatement en mesure de devenir consultant pour l’entreprise.
L’accélération de l’arrivée de cet expert permet à l’entreprise de garder le rythme de son projet. Autre atout, l’entreprise s’assure durant la prestation des qualités professionnelles du candidat avant d’impacter sa masse salariale. La période de pré-embauche de ce consultant n’est pas bridée par une période limitée. Dès lors, cette solution est particulièrement appréciée pour l’embauche de profils pénuriques confirmés au salaire important.
Le portage salarial se révèle être une solution très pertinente : en choisissant un freelance en portage, l’entreprise bénéficie de la compétence d’un expert, au moment opportun, pour le prix d’un CDD… sans la gestion. Et si le besoin se pérennisait, rien n’empêche l’entreprise de proposer à l’indépendant de l’embaucher à temps plein ou à temps partiel !
Les dirigeants ayant opté pour le portage salarial le font rimer avec transparence et clarté. L’entreprise s’acquitte d’un TJM négocié avec l’entrepreneur indépendant. Elle n’a à régler ni ses congés, ni un éventuel intercontrat et encore moins un arrêt maladie ou une prime de précarité. L’investissement est donc réalisé pour une compétence spécifique et sans alourdir sa masse salariale.
Outre ces avantages financiers, le portage salarial promet des avantages juridiques significatifs.
Entendons par là le cadre légal du portage salarial, combiné à la pratique rigoureuse de 2i Portage, adhérente du PEPS (syndicat majoritaire) et plus récemment sa labellisation PEPS/AFNOR qui protège l’entreprise du risque de requalification comme sous-traitant, mais aussi du délit de marchandage.
Autre avantage, celui de ne pas impacter ses équipes RH avec une surcharge de travail liée à la gestion administrative des contrats des indépendants sous-traitants.
En résumé, le portage salarial garantit un coût maitrisé pour un haut niveau d’expertise, sans engendrer de risques forts pour le dirigeant et son entreprise.
Le portage salarial répond à une double évolution : la flexibilisation du marché du travail ainsi que la maturité du secteur du portage.
En effet, si le portage salarial se pratique depuis 1988, il n’est inscrit dans le code du travail que depuis 2008. Il faudra attendre 2012 pour que le syndicat du portage salarial voit le jour et, 2017 pour la convention collective. L’activité de portage salarial est actuellement strictement encadrée. Cette structuration permet aujourd’hui de parfaitement maîtriser les enjeux juridiques et économiques du portage.
Concernant la flexibilisation du marché du travail, l’un des exemples flagrants est celui des métiers de l’immobilier. Alors que les agences immobilières ou réseaux de mandataires souhaitent se développer, les crises successives brident la prise de risque financière. Comme ailleurs, la gestion de la masse salariale et le besoin de sécuriser l’activité, inquiètent les dirigeants de l’immobilier. Du côté des conseillers et négociateurs immobiliers, l’envie d’indépendance se renforce sans renier le besoin de sécurité.
Le portage salarial immobilier a donc aujourd’hui tout son sens pour tester une activité sans s’engager dans des démarches de création d’entreprise. Le développement de l’activité de l’indépendant reste au cœur de son quotidien tout en s’appuyant sur la société de portage salarial pour assurer la facturation de ses clients.
La flexibilité offerte par le portage salarial permet donc aux agences immobilières comme aux mandataires, conseillers ou négociateurs immobiliers, de trouver le juste équilibre entre développement/accroissement de l’équipe et gestion des risques.
(1) : https://www.cadresenmission.com/blog/etude-statut-independant-2021/
(2) : https://www.ifop.com/wp-content/uploads/2021/03/CP-etude-IFOP-Vdef.pdf
(3) : https://www.cadresenmission.com/blog/etude-statut-independant-2021/
(4) : https://www.meteojob.com/emploi-actualites/actualite/131020201/quel-est-le-temps-moyen-dun-processus-de-recrutement
(Crédit photo : iStock)
Article écrit par
En tant que salarié porté, les indépendants doivent organiser leur vie professionnelle en totale autonomie pour tirer le plus d’avantages […]
Il est d’usage de dire que pitcher est un art, mais cela n’est pas tout à fait correct. Il faut […]
A l’heure où de plus en plus d’entreprises se dotent d’une raison d’être*, il est indispensable que cette dernière se […]
En remplissant ce formulaire, j’accepte que mes données personnelles soient utilisées aux fins d’être contacté(e) par les partenaires des Echos Solutions. Vous pouvez demander la modification, la rectification et la suppression de vos données en vous adressant à lesechos-solutions@solutions.lesechos.fr