Le troisième rapport du comité scientifique de l’évaluation du PIC, Plan d’investissement dans les compétences signé par Alejandra Arbeláez Ayala, Anne Bucher, Pauline Givord, Léa Lima et Makiko Morel examine le bilan et les effets du PIC au terme de la quatrième année de mise en œuvre, en 2021.
Outre une partie importante consacrée à l’intégration professionnelle des réfugiés, ce rapport confirme une significative progression quantitative de la formation des demandeurs d’emploi (malgré les perturbations causées par la crise sanitaire) avec une différente significative entre les Régions, le “bon élève” étant les Hauts-de-France, alors qu’Auvergne Rhône-Alpes peut être qualifié de “mauvais élève”.
Mais cette augmentation n’a pas été centrée sur les publics les plus éloignées de l’emploi qui étaient pourtant sa cible prioritaire, puisque “La part des peu diplômés et des jeunes dans les entrées en formation n’a pas augmenté depuis 2018”
L’enseignement principal tient dans le décalage entre l’investissement public en matière de formation et la réponse aux attentes des employeurs dans les métiers en tension, qui confirme que le manque de compétences est loin d’être le seul facteur explicatif de ces déficits “Si la formation est un instrument adapté pour répondre à des difficultés de recrutement provenant d’un manque de compétences, elle ne peut répondre au manque d’attractivité de certaines professions liées par exemple à des conditions de travail difficiles ou à de faibles rémunérations”
Les enseignements de ce rapport mettent à mal la conception adéquationniste, fondées sur la croyance qu’il suffirait de former en fonction des besoins pour répondre aux besoins des employeurs, en particulier parce que “seulement la moitié des personnes ayant trouvé un emploi dans les 12 mois suivant la fin de la formation occupent un métier cible de la formation”
Notons enfin que le rapport met en évidence l’augmentation du coût moyen des parcours de formation, constat qui met à mal la croyance des gestionnaires selon laquelle l’augmentation quantitative permet l’abaissement des coûts unitaires.
En résumé un rapport sérieux, qui serait utile si les décideurs voulaient bien le lire.
Quelle est la capitale de la France ?