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En plein essor dans les entreprises désireuses de valoriser le capital humain, le coaching propose un accompagnement personnalisé visant au développement professionnel des compétences d’un individu, d’une équipe, d’une organisation. Passage en revue de ce qu’il est et de… ce qu’il n’est pas, pour bien choisir ses intervenants.
Francis COLNOT Coach de dirigeants et superviseur ESQA, à Hossegor (European Supervision Quality Award)
Soyons clairs, depuis une bonne vingtaine d’années, le coaching est devenu la grande tendance du management. Difficile de ne pas entendre ce mot, mis à toutes les sauces, dans des assemblées de chefs d’entreprise, de directeurs de ressources humaines, de consultants en tous genres. Autant dire que ce terme très à la mode bénéficie d’un nombre phénoménal d’interprétations douteuses, voire de contresens, qui relèvent à la fois de fantasmes tous azimuts, de craintes infondées et d’espoirs insensés. Certains se piquent de coaching comme M. Jourdain de la prose, d’autres s’y opposent de facto, par principe, un point c’est tout.
Commençons par expliciter ce que le coaching n’est pas, précisons-en donc le cadre, le champ d’application, la pratique contextualisée, la pertinence en réponse à une demande de plus en plus fréquente, à tous les niveaux hiérarchiques, individuellement ou en équipe. Bref, dissipons le flou ambiant, voire les prises de tête inutiles, d’autant que – nous le savons – ça ne rigole pas en entreprise, mais ça bosse, et si possible, ça performe !
D’emblée le coaching n’est ni de la psychothérapie, ni de la formation, ni du conseil, encore moins de l’audit ou de l’outplacement pour se repositionner sur le marché de l’emploi.
Qu’est-ce donc que ce gadget-là ? Un processus d’accompagnement personnalisé visant au développement professionnel des compétences d’un individu, d’une équipe, d’une organisation. Un accompagnement au changement, s’agissant de problématiques managériales, communicationnelles, comportementales des individus, mais dans le respect et l’écoute de leurs propres besoins, de leurs ressources spécifiques dans l’environnement complexe qu’est l’entreprise.
Un coach n’est pas un consultant, il ne donne ni ne prescrit de solutions toutes faites et pas davantage de conseils. Sachant que le monde professionnel a envahi de très nombreux espaces de la vie des individus, beaucoup en ont payé ou en paient un prix personnel élevé. Trop de cadres, de managers vivent pour leur travail au lieu de travailler pour vivre et sacrifient ainsi le peu de temps libre qui pourrait leur rester. Certains perfectionnistes en arrivent même à dénier toute fatigue, tout signal d’alerte que leur envoie pourtant leur corps juste avant l’écroulement. Le coach permet – mieux encore, autorise – de percevoir, d’entrevoir, de sentir par soi-même d’autres choix possibles. D’aucuns parlent ici de maïeutique…
Les demandes de coaching sont diverses, émanant en général du supérieur hiérarchique en accord total (absolument nécessaire) avec la personne à accompagner : difficile gestion du stress, repli sur soi ou sur son équipe, comportements inadaptés aux conflits réguliers, manque de prise de recul, mauvais résultats et communication managériale dysfonctionnelle.
Il s’agit aussi de difficultés d’adaptation aux changements générés par la croissance (défis technologiques, évolution rapide des organigrammes), motivation à canaliser, perte de créativité, inconfort dans le positionnement, etc. Il est indéniable que le monde est en transformation accélérée, que les évolutions y sont de plus en plus rapides, l’information surabondante voire tyrannique. La stabilité dans l’entreprise comme dans la vie privée s’est précarisée, les environnements deviennent de plus en plus complexes. L’on observe aujourd’hui dans les organisations une réelle perte/ quête de sens, induite par la crise sanitaire récente qui a imposé de nouvelles normes de travail, d’organisation managériale, familiale.
Le questionnement est la porte ouverte vers le changement
L’on voit par ailleurs et parallèlement monter dans nos sociétés – la vie des gens -, un très fort climat d’anxiété, généré par les conflits mondiaux, les questions écologiques, les pénuries énergétiques, les difficultés économiques au quotidien. Or, les gens sont aussi des salariés confrontés à de nouveaux défis, quelle que soit leur position hiérarchique dans la complexité des organisations et de la vie tout court.
Le coach en entreprise est un professionnel de l’accompagnement, pouvant attester d’une solide formation à sa pratique et aux outils qu’il utilise, possédant non seulement une véritable connaissance du monde des organisations, mais aussi une sérieuse expérience de son métier, pouvant témoigner d’un parcours de recherche personnelle pour éviter certains écueils dans sa pratique, tels que transferts, projections, résistances. Il est souhaitable qu’il soit par ailleurs instruit aux bases de la psychopathologie (savoir détecter chez son client les signes d’une problématique n’entrant pas dans son champ de compétences) et qu’il soit régulièrement supervisé. Accompagner une personne dans sa complexité n’est pas un acte anodin. Il importe que le cadre du dispositif soit clairement posé, déontologiquement d’abord, que le coach en soit le seul garant tout au long du processus, qu’il se positionne lui-même à la bonne distance de son client dans le face à face singulier des séances.
Le coach est un catalyseur, pas un entraîneur. Il aide le client à démêler sa situation problématique et à poser son objectif. Son questionnement stratégique, ses silences, son écoute, ses techniques de confrontation, de recadrage, invitent le client à la réflexion sur ses croyances, sa vision du monde, ses valeurs, ses peurs, ses besoins, ses ressources, ses choix… Le questionnement est la porte ouverte vers le changement. Le nombre de séances varie habituellement, et en fonction de la demande, de six et 10 sur une durée de quatre à six mois.
Contrairement au coaching, où le client est réputé ne souffrir d’aucune pathologie, mais se trouve confronté à une forme d’empêchement, la psychothérapie, quant à elle, a pour finalité de soigner et/ou de réparer une souffrance, un mal-être, une angoisse du patient. Elle répond à la souffrance ou aux questions existentielles du sujet. Elle explore le plus souvent l’histoire familiale, l’inconscient, les émotions, la dimension somatique, voire médicale de la personne. Il importe urgemment de ne pas confondre les deux cadres d’intervention, ce qui pourrait s’avérer extrêmement dangereux pour la personne accompagnée. À l’entreprise d’être très vigilante sur le référencement de ses coachs.
Les métiers du conseil ont pour leur part vocation d’apporter des solutions, guidant les dirigeants dans leurs prises de décisions. En cela ils sont des experts, notamment dans des domaines techniques. Ils apportent des avis quant à l’amélioration des performances, le recrutement de collaborateurs, la recherche de solutions dans des situations de crise notamment. Ils jouent aujourd’hui un rôle prépondérant dans le domaine de la transition numérique, celui des changements de mode de travail depuis la crise sanitaire, celui du respect de l’environnement, la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE), la parité, etc.
Pour mémoire, le coach ne donne aucun conseil ni ne propose de solutions, étant entendu que la solution n’appartient qu’à la personne accompagnée dans l’exercice de sa fonction.
L’art ou la technique du questionnement en la matière a pour objet de permettre au client de trouver ses propres réponses. Le coach favorise la réflexion et l’ouverture de son client à d’autres éclairages pour lui permettre de passer ensuite à l’action.
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