La Bourse de Paris recule en ouverture après le message « hawkish » de la Réserve fédérale américaine. La Banque d’Angleterre et la BCE doivent rendre leurs décisions monétaires ce jeudi.
Par John Wiburg
La Bourse de Paris poursuit son recul dans les premiers échanges. Le message « hawkish » de la Réserve fédérale américaine a donné le ton avec des taux d’intérêt plus élevés pendant plus longtemps que prévu et une économie en net ralentissement. La BCE et la Banque d’Angleterre, qui sont sur les rangs ce jeudi, sont prévenues.
A 9h15, le Cac 40 perd 1,06% à 6.659,33 points.
La Fed a, comme prévu, annoncé un relèvement de 50 points de base de ses taux directeurs dans une fourchette de 4,25% à 4,5%. La banque centrale américaine a également indiqué que le rythme des resserrements allait ralentir, tout en tablant sur un taux des Fed funds à 5,1% fin 2023, contre 4,6% prévu en septembre, selon l’estimation médiane des membres du FOMC (dot plot), qui serait un niveau inédit depuis la crise de 2007, et à 4,1% fin 2024, un taux supérieur de 1% aux anticipations pré-FOMC.
Jerome Powell a annoncé que d’autres hausses suivront l’an prochain, même en cas de récession, ajoutant que le coût pour l’économie pourrait être encore plus élevé si la banque centrale ne se montre pas ferme face à l’inflation. « Je pense que personne ne sait si nous aurons une récession ou pas, a-t-il déclaré lors de sa conférence de presse. Et si c’est le cas, il est impossible de savoir si elle sera profonde ou non ».
Les nouvelles projections économiques ont également surpris, avec une inflation « core » estimée à 3,5% fin 2023, contre 3,1% précédemment et une croissance du PIB limitée à 0,5% l’an prochain, contre 1,2% auparavant et un taux de chômage revu de 4,4% à 4,6%.
« Ce qui est intéressant, c’est que certains investisseurs ont continué d’ignorer les commentaires hawkish de la Fed en achetant à la baisse, parce que la nouvelle façon de trader la Fed n’est plus de savoir jusqu’où les taux vont monter, mais à quel horizon elle va recommencer à baisser ses taux », note Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote, avant d’ajouter que « ce raisonnement a ses limites, dans la mesure où il ignore la douleur supplémentaire que les marchés devraient endurer du fait d’une récession, qui déclencherait des anticipations de baisse des taux, ce qui pourrait entraîner une nouvelle vague de « selloff ».
La Banque d’Angleterre et la BCE annonceront leur décision monétaire à respectivement 13 heures et 14h15 et, là encore, une hausse des taux de 50 points de base, à 3,5% pour le repo britannique et à 2,5% pour le refi dans la zone euro, est attendue. Christine Lagarde entamera sa conférence de presse à 14h45. Les prévisions économiques devraient être abaissées et celles concernant l’inflation relevées. La présidente de la BCE pourrait également fournir un calendrier concernant le resserrement quantitatif, ce qui serait une bonne chose. Et si tout se passe bien, la hausse de l’euro qui en découlerait « pourrait permettre de maîtriser une partie des pressions inflationnistes, ce qui rendrait les coûts des matières premières et de l’énergie plus abordables pour les entreprises et les foyers européens », prédit Ipek Ozkardeskaya.
Le secteur du luxe est généralement en baisse, affaiblie par le ralentissement plus marqué que prévu de la production industrielle en Chine, ressortie à 2,2% sur un an en novembre, contre 3,5% estimé, tandis que les ventes au détail ont diminué de 5,9%. LVMH perd 1,5%, Hermès 2,2% et Kering 3,6%. JPMorgan a abaissé son objectif de cours sur la maison mère de Gucci de 690 à 620 euros.
Biomérieux prend 0,4%. Le spécialiste des diagnostics in vitro a annoncé relever ses perspectives 2022 et la version préliminaire de ses perspectives de résultats pour 2023.
Sanofi gagne 0,9%. Le laboratoire pharmaceutique a indiqué que la Commission européenne avait approuvé son médicament Dupixent (dupilumab) pour le traitement du prurigo nodulaire modéré à sévère de l'adulte candidat à un traitement systémique.
TotalEnergies baisse de 1,3%. Exane BNP Paribas a dégradé la valeur de « surperformance » à « neutre ».
Pernod Ricard plie de 0,8%.Credit Suisse a relevé son opinion sur le groupe de spiritueux de « neutre » à « surperformance ».
John Wiburg
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