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Avec "Contractions", pièce de l’Américain Mike Bartlett, la compagnie de l’Echo lance dès jeudi soir, la saison du théâtre Denis à Hyères.
Le bureau d’une grande entreprise. Deux femmes face à face. La manager reçoit Emma, l’un des derniers recrutements dans l’entreprise. La jeune recrue est soupçonnée d’avoir une relation sentimentale avec un de ses collègues, et ça ne se fait pas dans la firme. Au fil de leurs échanges – la pièce se déroule en quatorze tableaux –, le rapport hiérarchique évolue, s’immisce dans l’intime.
Contractions, pièce de Mike Bartlett, est portée pour la deuxième fois à la scène, après l’avoir déjà jouée en 2015, par la compagnie de l’Echo. “Quand ce texte a été écrit, en 2002-2003, on avait l’impression que c’était de la science-fiction en France, mais aujourd’hui, c’est complètement d’actualité”, souligne Xavier Hérédia, le metteur en scène.
L’auteur s’est inspiré de faits qui se sont déroulés aux États-Unis pour écrire ce texte social et engagé. Un théâtre comme l’aime cette compagnie hyéroise née d’une rencontre “quand on était au conservatoire”, explique Peggy Mahieu, le personnage d’Emma dans Contractions.
“C’est là que nous nous sommes tous rencontrés, poursuit Peggy. Dès notre formation, nous avons eu envie d’essayer des choses, de monter notre propre compagnie dès notre sortie du conservatoire en 1996. On s’est essayé dans les salles de la région, etc.” Jusqu’à ce que l’adjoint à la culture d’Hyères d’alors, François Carrassan, qui les suivait depuis quelques années, leur propose en 2003 cette résidence qui donne lieu chaque année à de nouvelles créations.
Depuis sa création, la compagnie de l’Echo s’intéresse à un théâtre contemporain, “qui raconte notre monde”, un théâtre qui cherche à être le révélateur d’éléments de notre société.
“ On a toujours cherché à raconter comment faire entendre, faire voir la férocité, la violence du monde, depuis le prisme de l’individu qui, d’une certaine manière, incarne le collectif.” Un théâtre qui trouve écho en chacun, un laboratoire des sens qui vient tout bousculer, “par l’humour parfois, ou la beauté de la langue”.
Contractions en est le parfait exemple. Dans sa mise en scène, Xavier Hérédia a aussi choisi d’utiliser la partition musicale pour traduire l’affrontement de ces deux femmes.
“Je me permets de prendre du recul, je pense”, explique la violoncelliste Véronique Olivier de Sardan pour qui les morceaux choisis, “à l’encontre de ce qui se passe sur scène, permettent de gagner en profondeur.”
“La musique crée un décalage mais aussi un langage non explicable par les mots, poursuit Xavier Hérédia, une sorte de répit aussi dans leur explosion émotionnelle…” Un témoin également, un trait d’union entre ces deux femmes “ comme une sorte d’esprit qui comprend toutes les tribulations et les complexités de l’être humain”.
Dans le rôle de la manager, Hélène Megy, pour qui se glisser dans le rôle a été complexe par moments. “On a travaillé scène par scène et, du coup, c’est vraiment lors des premiers filages que je me suis rendu compte de l’entièreté du personnage que je devais porter sur scène. Xavier m’a fait travailler le personnage à partir de tout ce qui n’est pas écrit dans la pièce…” Ce qu’elle vit en dehors de l’entreprise et pourquoi elle en est là. “Tout ce travail d’exploration a complètement nourri mon jeu pour, non pas accepter qui elle est, mais la comprendre.”
Face à elle, Emma a “l’insolence car elle est jeune dans l’entreprise, elle n’a pas tous les codes, elle a quelque chose de moins façonné”, explique Peggy Mahieu. “ Même si, d’une certaine manière, elle va devenir le jouet d’un système…”, ajoute Xavier Hérédia. “Les faits traités de manière empirique rendent plus facile l’acceptation de l’horreur, la soumission, l’impensable…”, ajoute encore le metteur en scène pour qui “cette situation pourrait arriver à n’importe qui d’entre nous, dans l’un ou l’autre des rôles sans même s’en rendre compte…”. Cette pièce est aussi un double portrait de femmes. Dans toute leur complexité.
Contractions, de Mike Bartlett par la compagnie de l’Echo. Jeudi 12, vendredi 13 et samedi 14 janvier à 20h30. Théâtre Denis (12, cours de Strasbourg), à Hyères.
Tarifs: de 10 à 16 euros. Rens. et résa. 04.94.35.48.77. www.compagniedelecho.fr
En marge des représentations de la compagnie de l’Echo, le service culture d’Hyères propose une programmation complémentaire riche au théâtre Denis mais aussi à l’église anglicane. Pour ce premier trimestre, ce sont quatre concerts/spectacles et deux propositions pour le jeune public qui sont programmés.
> Lula Pena, d’abord, s’emparera de la scène intimiste de l’église anglicane vendredi 3 février. Cette artiste portugaise au chant profond, parfois planant, envoûtant. Ses textes et son jeu de guitare ne font qu’un et nous transportent avec émotion.
Vendredi 3 février, à 20h30. église anglicane. 10 euros.
> Changement de registre avec la jeune Leïla Huissoud. Auteure-compositrice, la jeune femme a débuté par l’écriture de poèmes. Bercée par l’univers de Brassens, Moustaki et Barbara, Leïla chante avec son cœur et propose de virevoltantes chansons, parfois tristes, parfois audacieuses et cocasses, et toujours avec une fougue pétillante.
Vendredi 10 février, à 20h30. Théâtre Denis. 10 euros.
> Moins connue du grand public, la guitariste Carmen Martinez a créé l’émoi du public lors de son dernier passage au théâtre Denis. Formée par les grands maîtres italiens, la guitariste livre, cette année, une retranscription à la guitare de La Suite espagnole op.47 d’Isaac Albéniz, à l’origine écrite pour piano. Une prouesse technique et musicale.
Vendredi 31 mars, à 20h30. Théâtre Denis. 10 euros.
> Enfin, à découvrir absolument: Fred Radix, comédien devenu musicien. Mais pas n’importe quel musicien puisque son talent c’est… le sifflement! Un spectacle hybride, un humour décalé, une conférence burlesque à vous couper le sifflet!
Vendredi 10 mars, à 20h30. Théâtre Denis. 10 euros.
Côté jeune public
> Le jeune public n’est pas en reste avec mercredi 18 janvier, racontée par le duo Gobi Rhapsodie, fruit de la rencontre entre une pianiste classique, Susanna, et un virtuose de la vièle et du chant diphonique, Mandaakhai. L’histoire, contée au piano et à la vièle mongole, est celle d’un jeune berger du désert de Gobi qui, en suivant une étoile, va connaître un destin extraordinaire…
Mercredi 18 janvier, à 16h. Théâtre Denis.
À partir de 6 ans. 2,50 euros.
> Et si la maison était un être vivant. On la pense pour vivre dedans mais si, finalement, on vivait “avec”? C’est toute l’interrogation qui guide ce rendez-vous d’une trentaine de minutes, , accessible au plus jeune (dès 1 an). Avec la compagnie La Clinquaille, on oscille entre rêve et réalité, dans une maison pas tout à fait comme les autres.
Mercredi 22 février, à 11h et à 16h. Théâtre Denis. 2,50 euros.
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