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Mis à jour le 11 août 2022 à 18:11
Les amitiés de jeunesse s’écrivaient autrefois dans les cours d’école ou sur les terrains de sport, lors d’un goûter d’anniversaire ou une colonie de vacances. Mais à coup de « tchats » et de « likes », les réseaux sociaux font bouger les lignes. Comment les enfants et les adolescents définissent-ils et considèrent-ils l’amitié aujourd’hui ?
Les amitiés de jeunesse s’écrivaient autrefois dans les cours d’école ou sur les terrains de sport, lors d’un goûter d’anniversaire ou une colonie de vacances. Mais à coup de « tchats » et de « likes », les réseaux sociaux font bouger les lignes. Comment les enfants et les adolescents définissent-ils et considèrent-ils l’amitié aujourd’hui ?
L’adolescence est une période de transformation de l’individu qui pose de nombreux défis d’adaptation à l’adolescent, mais aussi à son entourage. Elle s’étend sur environ une décennie qui débute à l’entrée au collège. Au cours de cette période où le temps passé avec les membres de la famille diminue progressivement au profit des relations entre pairs, l’amitié joue un rôle majeur.
Elle résulte d’un sentiment réciproque d’affection ou de sympathie qui ne se fonde ni sur les liens du sang ni sur l’attrait sexuel et se manifeste par une proximité volontaire entre deux personnes partageant des liens mutuels.
Au cours du développement, sa compréhension devient de plus en plus sophistiquée. Les adolescents définissent leur meilleur ami en fonction de la réciprocité et des compromis mutuels, en mettant l’accent sur le partage d’intérêts similaires, les efforts mis en œuvre pour se comprendre l’un l’autre, et l’engagement dans des révélations de soi intimes. Les comportements des adolescents avec leurs amis se manifestent par des actes altruistes, de générosité, de coopération, d’entraide et la résolution de conflits pour maintenir la relation.
Si les amitiés remplissent d’importantes fonctions adaptatives et protègent les adolescents des effets délétères du stress, les recherches suggèrent qu’elles peuvent également être dysfonctionnelles et produire des effets négatifs, nécessitant l’attention bienveillante des parents et des enseignants.
À cette période charnière marquée par la conquête de l’autonomie, les amitiés contribuent à la sécurité émotionnelle et au soutien des individus, elles fournissent de l’affection et l’opportunité de confidences, de même qu’elles les aident dans leur quête d’exploration de soi et de la formation de leur identité. Les expériences dyadiques (par deux) initiales permettent par ailleurs aux adolescents d’acquérir les habiletés sociales nécessaires pour être acceptés par leurs pairs.
Une fois que les adolescents sont acceptés par leurs pairs, une variété de différents groupes se forme, au sein desquels les membres ont l’opportunité d’explorer le fonctionnement d’une équipe. Ils apprennent ainsi les qualités requises pour un fonctionnement efficace dans un contexte collectif : les habiletés sociales dans un jeu d’interrelations plus complexes, le partage de but communs et la coopération.
Pour autant, les choses ne sont pas simples. Il s’avère en effet que 25 % des adolescents n’ont pas de pairs qui les déclarent comme amis. Les conséquences d’une absence prolongée de relations amicales chez les adolescents sont par ailleurs fréquemment associées au retrait et à l’agressivité.
Au regard des fonctions et des enjeux liés aux amitiés à l’adolescence, il importe de nous interroger sur les contextes et les déterminants favorisant l’émergence de liens amicaux.
Les relations d’amitié apparaissent dans un contexte socio-culturel qui fournit l’opportunité de contacts et de proximité. Ainsi les adolescents deviennent amis avec ceux qu’ils fréquentent régulièrement dans leur classe, leur voisinage, leurs activités périscolaires. À partir de là, ils sympathisent avec des pairs qui leur ressemblent en termes de centres d’intérêts et d’habiletés.
Bien que les adolescents s’exercent aux habiletés sociales pour construire et maintenir une amitié mutuelle satisfaisante, la maîtrise préalable de certaines habiletés facilite grandement les choses. En effet, les capacités à initier une relation, à produire des révélations de soi appropriées, à fournir un soutien émotionnel, et à s’engager dans la résolution de problèmes sont fortement associées avec la qualité de l’amitié durant l’adolescence.
La relation d’un adolescent avec ses parents est également déterminante à cet âge de la vie où le soutien parental influence la qualité des relations avec les pairs. La proximité entre parents et adolescents est notamment associée à une meilleure estime de soi et des relations sociales plus satisfaisantes. À l’inverse, le manque d’implication des parents est associé, chez les adolescents, à des relations déviantes avec les pairs.
De manière intéressante, Flynn et ses collaborateurs ont montré que la nature de l’amitié entre adolescents reflétait significativement l’image de leurs relations avec leurs parents pour trois types de comportements : hostiles, chaleureux et centrés sur la résolution de problèmes.
Pour mesurer ces comportements, les chercheurs ont interrogé les adolescents sur les fréquences des critiques, voire d’insultes de leurs parents envers eux, de comportements compréhensifs, et d’écoute des idées de l’adolescent sur la façon de résoudre les problèmes et d’une volonté de l’aider à résoudre les problèmes. Les résultats indiquent qu’une relation d’hostilité, chaleureuse et/ou centrée sur la résolution de problèmes avec les parents à l’entrée en cinquième prédit les interactions observées avec un ami proche l’année suivante.
Autrement dit, les adolescents recréent au cours de leurs interactions amicales les styles originaux d’hostilité, de soutien et de résolution de problèmes vécus avec leurs propres parents. Plus précisément, les adolescents dont la mère les soutient semblent imiter ce comportement avec leurs amis et ont finalement des amitiés plus satisfaisantes.
Les adolescents dont les pères sont coopératifs et constructifs dans la résolution de problèmes reproduisent ces compétences avec leurs amis et parviennent à nouer des relations d’amitié plus gratifiantes. Enfin, les adolescents dont les parents sont hostiles imitent également ce comportement négatif avec leurs amis et la qualité de leurs amitiés se détériore.
Les amitiés constituent une force puissante à l’adolescence, influençant de nombreuses dimensions de la vie des jeunes, telles que leurs résultats scolaires, leur santé mentale et leurs comportements prosociaux et antisociaux.
Les effets positifs de l’amitié sont multiples. Les relations amicales de qualité sont tout d’abord associées à l’estime de soi et au bien-être émotionnel. Elles protègent également les adolescents des effets négatifs des évènements stressants, diminuant ainsi les risques d’anxiété sociale et de dépression. Enfin, les amitiés de bonne qualité permettent d’amortir les effets délétères des problèmes familiaux.
Les caractéristiques de l’ami sont particulièrement importantes. Les attitudes et les styles d’interactions du ou des amis influencent en effet le cours du développement des adolescents. Ainsi, les amis avec des caractéristiques plus positives influencent les adolescents de manière vertueuse. Dans une récente étude, Miklikowska et ses collaborateurs (2022), ont montré, que les adolescents ayant des amis empathiques deviennent eux-mêmes plus empathiques avec le temps. D’autres chercheurs ont montré que les notes scolaires des adolescents s’améliorent s’ils débutent l’année avec des amis qui ont de bons résultats, sous réserve que la réciprocité de l’amitié soit bien présente.
À l’inverse, de nombreuses études ont mis en évidence que les adolescents dont les amis ont des comportements perturbateurs et agressifs deviennent, à leur tour, progressivement plus perturbateurs et agressifs au fil du temps.
Il est intéressant de noter que certaines amitiés peuvent être à double tranchant dans le sens où leurs effets peuvent s’avérer à la fois positifs et négatifs. Ainsi, en répondant au besoin d’acceptation et de camaraderie, l’amitié peut prévenir les sentiments de solitude et d’isolement même dans les situations où les amis exercent une influence sur le niveau de déviance de l’adolescent.
De manière similaire, dans les situations de co-rumination, le sentiment d’intimité et de soutien mutuel peut être bénéfique aux adolescents à court terme, mais avec une contrepartie négative à plus long terme. Lors de co-ruminations, les amis partagent leurs problèmes et les ressassent inlassablement avec de plus en plus de détails. Avec le temps, la fixation sur les problèmes est suivie d’une augmentation nuisible de l’anxiété et de la dépression.
Dans ces deux cas, les bénéfices de la satisfaction d’un besoin social à court terme s’associent au risque de prendre des habitudes mal adaptées au contact de ses amis.
En conclusion, les adolescents accordent beaucoup de valeur et de temps à leurs amis qui jouent un rôle déterminant dans leur évolution. Toutefois, l’implication attentive des parents reste encore pertinente dans ce contexte. Le soutien chaleureux et l’investissement des parents dans la résolution de problèmes contribuent notamment à l’émergence de relations amicales épanouissantes pour leurs adolescents.
Cet article a été publié dans The Conversation par Valérie Golly-Ledoux, psychologue du Développement, Ph.D, Post-doctorante au Laboratoire C2S-Cogntion, Santé, Société- (EA 6291), Université de Reims Champagne-Ardenne (URCA)
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