https://arab.news/c2mgy
BEYROUTH: Le président libanais a salué les progrès réalisés dans le différend avec Israël sur sa frontière maritime sud, affirmant que les efforts de médiation menés par les États-Unis étaient en passe de déboucher sur une solution.
Le bureau de Michel Aoun a annoncé que le dernier cycle de discussions s’était achevé et qu’Amos Hochstein, le principal négociateur américain, préparait un projet d’accord final.
«Parvenir à un accord sur la démarcation des frontières maritimes sud signifie le début du processus d’exploration du pétrole et du gaz dans les champs libanais situés dans la zone économique exclusive», a déclaré Aoun.
Il a ajouté que la signature d’un accord «marquerait le début du processus de redressement économique».
Hochstein a estimé auprès d’Aoun, lors d’un appel dimanche, que les discussions avaient été gérées avec sagesse par le Liban.
Le palais présidentiel a annoncé que le Liban étudierait attentivement la version finale de la proposition de Hochstein.
Ce retour positif intervient quelques jours après qu’Israël a rejeté les révisions de la proposition présentées par le Liban.
Un porte-parole du département d’État américain a déclaré lundi à Al-Arabiya que Hochstein s’efforçait de résoudre les différends en suspens, ajoutant que «nous pensons qu’un accord durable est à la fois possible et à portée de main».
Dimanche, la société énergétique israélienne Energean a commencé à pomper du gaz vers son unité flottante de production dans le champ gazier offshore de Karish, dans le cadre de tests «pour vérifier la sécurité des pompes qui seront utilisées pour extraire le gaz naturel de ce champ dans les semaines à venir, une fois les tests terminés».
Les États-Unis ont indiqué au Liban que les tests étaient effectués dans un souci de coordination et que la production effective de gaz n’avait pas encore commencé.
Le Hezbollah avait précédemment menacé d’empêcher Israël d’exploiter les champs contestés avant que le Liban n’obtienne ses pleins droits maritimes.
En juillet, le groupe a lancé trois drones vers le champ de Karish, qu’Israël a déclaré avoir intercepté. Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a mis en garde: «L’envoi des drones est un simple exemple de ce que nous pouvons faire si la situation atteint une conclusion négative.»
Selon le journal israélien Yedioth Ahronoth, des groupes de pirates informatiques pro-iraniens ont perturbé les sites web d’Energean et des gazoducs israéliens, ce qui a conduit à la suspension des tests.
La proposition de Hochstein adopte la ligne 23 pour délimiter les frontières maritimes libanaises, ce qui placerait l’ensemble du champ de Karish hors du contrôle libanais.
Une partie du champ de Cana se trouverait à l’intérieur des frontières libanaises, et les zones extérieures feraient l’objet de négociations avec le géant français de l’énergie Total, et non avec Israël.
Cette solution annexe une zone d’environ 5 km² du Liban au profit d’Israël, ce à quoi le Liban s’oppose, tandis qu’Israël la considère comme «nécessaire à des fins de sécurité».
Israël avait placé et adopté unilatéralement une ligne de bouées comme frontière lorsqu’il s’est retiré du sud du Liban en 2000. La semaine dernière, Israël s’est opposé aux réserves libanaises sur son utilisation continue comme ligne de démarcation.
Une source libanaise a déclaré que les données disponibles sur la version finale de l’accord semblaient positives. Le secrétaire général adjoint du Hezbollah, Cheikh Naim Qassem, a déclaré lundi que le groupe «attendait les résultats» du dernier cycle de négociations.
Parallèlement, le maire de la ville libanaise de Kafr Kila a démenti les allégations selon lesquelles les habitants recevraient de l’électricité d’une colonie israélienne située de l’autre côté de la frontière.
«Même si nous n’avons pas du tout accès à l’électricité, nous ne pouvons pas accepter de l’électricité de cette manière», a déclaré Kila Hassan Sheet.
Les Libanais ont souvent recours à des générateurs d’électricité privés ou à l’énergie solaire étant donné l’état lamentable du réseau du pays.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
https://arab.news/vhh7b
JERUSALEM: La police israélienne a arrêté dans la nuit de mercredi à jeudi plusieurs Palestiniens impliqués selon elle dans de violents affrontements à Jérusalem-Est entre forces de sécurité et émeutiers palestiniens.
Neuf suspects ont été arrêtés, indique la police dans un communiqué. Au total, “23 suspects, habitants de Jérusalem-Est” ont été arrêtés depuis mercredi “pour violations de l’ordre public, jets de pierres et cocktails Molotov et attaque sur des policiers”, selon la même source.
Les Palestiniens ont organisé mercredi des grèves et des manifestations à Jérusalem-Est et en Cisjordanie, territoires occupés par Israël depuis 1967, pour protester contre des mesures israéliennes imposées dans la foulée du meurtre de deux soldats dans des attaques ces derniers jours.
Samedi, la soldate israélienne Noa Lazar a été tuée à un barrage à Chouafat, un camp de réfugiés palestiniens à Jérusalem-Est, la partie orientale de Jérusalem occupée en 1967 par Israël puis annexée.
L’armée et la police ont lancé une chasse à l’homme pour retrouver l’auteur de l’attaque, et encerclent notamment le camp de Chouafat.
Des heurts ont éclaté mercredi dans le camp entre forces israéliennes, lourdement armées, et des Palestiniens qui ont lancé des pierres dans leur direction.
Selon Kazem Abou Khalaf, un porte-parole de l’agence de l’ONU pour l’aide aux réfugiés palestiniens (Unrwa), le contrôle renforcé aux entrées du camp et la violence ont entraîné la fermeture des écoles et des centres de santé de l’agence à Chouafat. “La situation sur place est vraiment tendue”, a-t-il dit à l’AFP.
“Nous avons de nombreux blessés par balles en caoutchouc et par inhalation de gaz lacrymogène”, a affirmé à l’AFP Munib al-Qutob, un secouriste à Chouafat.
Des affrontements se sont également produits dans les quartiers de Issawiya et Silwan et deux policiers ont été légèrement blessés, poursuit la police déclarant avoir réagi “avec des moyens de dispersion de manifestations”.
https://arab.news/57m9z
PARIS: Voici les principaux événements depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une jeune femme arrêtée à Téhéran par la police des moeurs, qui a déclenché des manifestations meurtrières en Iran.
L’ONG Iran Human Rights (IHR) basée à Oslo fait état d’au moins 108 morts dans la répression des manifestations.
Dans le coma
Le 15 septembre, des défenseurs des droits de l’Homme rapportent qu’une Iranienne de 22 ans est dans le coma après avoir été arrêtée le 13 à Téhéran par la police des moeurs pour non-respect du code vestimentaire strict pour les femmes en République islamique d’Iran, prévoyant notamment le port du voile.
Selon la police, la jeune femme a été “prise subitement d’un problème cardiaque”.
Le président iranien Ebrahim Raïssi demande l’ouverture d’une enquête.
Mahsa Amini décède le 16 à l’hôpital. Des militants assurent qu’elle a reçu un coup mortel à la tête.
La police assure, elle, qu’il n’y a “pas eu de contact physique” avec la jeune femme. La télévision d’Etat diffuse des extraits d’une vidéo filmée au commissariat pour appuyer cette version.
Manifestations
Mahsa Amini est inhumée le 17 dans sa ville natale de Saghez, dans la province du Kurdistan. Une manifestation est dispersée à coups de gaz lacrymogène.
De nombreuses personnalités expriment leur colère sur les réseaux sociaux.
De nouvelles manifestations ont lieu les jours suivants, notamment à Téhéran et à Machhad.
«Transférée tardivement à l’hôpital»
Le père de la victime déclare le 19 que la vidéo de la police a été “coupée” et affirme que sa fille a “été transférée tardivement à l’hôpital”.
Le 20, un parlementaire iranien, dans une prise de position inhabituelle, critique la “police des mœurs”, jugeant qu’elle “n’obtient aucun résultat, sauf causer des dommages au pays”.
Instagram et WhatsApp bloqués
Dans la nuit, les manifestations s’étendent à une quinzaine de villes. Des images sur les réseaux sociaux montrent des femmes mettant le feu à leur foulard.
Le 22, les autorités bloquent l’accès à Instagram et à WhatsApp, les deux applications les plus utilisées en Iran.
Washington annonce des sanctions économiques visant la police des mœurs et plusieurs responsables de la sécurité. Le Canada puis le Royaume-Uni en feront de même.
Contre-manifestations
A l’appel des autorités, des milliers de personnes défilent le 23, défendant le port du voile.
Le 25, le président Raïssi appelle les forces de l’ordre à agir “fermement” contre les manifestants. Le chef du pouvoir judiciaire menace de ne faire preuve d'”aucune indulgence”.
Le 26, les autorités indiquent avoir interpellé plus de 1.200 personnes qualifiées d'”émeutiers”, dont des militants, des avocats et des journalistes, d’après des ONG. L’ONU appelle Téhéran à “la plus grande retenue”.
Le 28, la famille de Mahsa Amini porte plainte contre les “auteurs de son arrestation”.
Les autorités annoncent l’arrestation de plusieurs étrangers en lien selon elles avec la contestation.
Khamenei accuse l’Amérique
De violents incidents éclatent le 2 octobre à Téhéran entre étudiants et forces de sécurité dans l’université de technologie Sharif, la plus importante du pays. Des écolières manifestent à leur tour la semaine suivante en retirant leur voile et en criant des slogans hostiles au régime.
Le guide suprême Ali Khamenei accuse les Etats-Unis, Israël et leurs “agents” d’avoir fomenté le mouvement de contestation.
Amini morte de maladie, selon les autorités
La mort de Mahsa Amini est liée à une maladie du cerveau et n’a pas été causée par des coups, selon un rapport médical publié le 7 par la République islamique.
Le 8, un groupe soutenant la contestation pirate une chaîne de la télévision d’Etat, affichant un message hostile à Ali Khamenei.
Grèves
Le 10, la contestation s’étend au secteur pétrolier, avec des grèves et des rassemblements dans l’usine pétrochimique d’Assalouyeh (sud-ouest), à Abadan (ouest) ou Bouchehr (sud), d’après l’IHR.
Le 12, des avocats rejoignent le mouvement, reprenant le slogan des manifestants “Femme, vie, liberté”, à Téhéran.
Les 27 pays membres de l’Union européenne s’accordent pour sanctionner les responsables iraniens impliqués dans la répression.
https://arab.news/4ar87
NEW YORK: L’ONU a salué mercredi l’annonce selon laquelle les autorités d’Israël et du Liban ont accepté d’établir une frontière maritime permanente et mutuellement acceptable, mettant officiellement fin à un différend de longue date entre les deux pays.
Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a qualifié l’accord de «développement positif» et il a déclaré à Arab News qu’il «bénéficiera clairement à la stabilité et à la prospérité de la région».
Dans le cadre d’une percée diplomatique majeure, les responsables israéliens et libanais ont annoncé mardi dernier qu’ils avaient accepté un projet d’accord négocié par les États-Unis qui résout le différend entre les deux nations au sujet du contrôle d’une partie orientale de la mer Méditerranée. L’accord accorderait au Liban des droits de forage sur un champ gazier potentiel et il confirmerait le contrôle d’Israël sur un autre. Il est destiné à fournir de nouvelles sources d’énergie et de revenus aux deux pays.
L’accord doit maintenant être ratifié par les deux gouvernements. Il entrera en vigueur lorsque le Liban et Israël enverront une confirmation écrite de l’accord au médiateur américain; puis Washington déclarera officiellement que l’accord est en place. Les deux pays enverront des coordonnées identiques à l’ONU, indiquant les détails exacts de la frontière maritime.
M. Dujarric a déclaré que l’ONU restait «étroitement engagée avec les parties» et qu’elle «se tenait prête à continuer à soutenir ce processus, comme demandé, en étroite coordination avec les États-Unis, qui ont été chargés d’agir en tant que médiateur par Israël et le Liban».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com