Sous couvert d’une réforme de l’enseignement professionnel, le gouvernement entend développer le modèle de l’apprentissage, présenté comme capable de résoudre l’ensemble des problèmes. Ce modèle s’avère en réalité bien moins pertinent que la formation en lycée et particulièrement pour les jeunes qui rencontrent des difficultés.
Le projet gouvernemental cible les besoins immédiats des entreprises vers des métiers particulièrement pénibles et peu valorisants exercés dans le cadre d’emplois précaires et peu rémunérés. Il privilégie l’intérêt immédiat des entreprises au mépris d’une valorisation de la formation professionnelle fondée sur l’intérêt général.
Le lycée professionnel est pourtant le lieu essentiel pour former à des métiers capables de répondre aux défis de la période : transition environnementale, révolution énergétique, réindustrialisation ou encore de tous les métiers de services à la personne. Il le pourrait à condition de lui en donner les moyens. Il est le seul lieu qui permet une formation générale indispensable, une culture commune, apte à développer les capacités de jugement raisonné et les connaissances nécessaires à l’exercice des droits et de la citoyenneté.
En affirmant un développement conjoint du temps de formation générale et du temps de stage en entreprises laissé à l’arbitrage local, le gouvernement ne peut ignorer qu’au vu des moyens d’enseignement dont ils disposeront, les établissements seront contraints à diminuer davantage encore l’enseignement général. De plus, la réduction du temps scolaire de l’élève risque de fortement réduire les projets culturels, artistiques et sportifs.
Elle nuira à la réussite de toutes celles et ceux qui ont besoin d’accompagnements importants pour dépasser leurs difficultés et contribuera donc à augmenter les inégalités.
Enfin, la réforme gouvernementale est celle d’une libéralisation qui, à terme, livrera progressivement les cartes de formations, la définition des contenus d’enseignement et la responsabilité de la diplomation aux volontés des seuls employeurs.
Le PCF soutient le mouvement des personnels et des lycéens, des 7 fédérations syndicales de l’enseignement professionnel, mobilisés ce 18 octobre.
Nous proposons à l’inverse des mesures gouvernementales de le renforcer dans ses finalités éducatives et émancipatrices. Il en va de la capacité de ces jeunes à pouvoir exercer leur citoyenneté par l’exercice d’un jugement raisonné et l’appropriation d’une culture commune. Il en va aussi de leur capacité à défendre leurs droits tant comme citoyennes et citoyens que comme travailleuses et travailleurs.
Le lycée professionnel est un outil majeur pour l’avenir.
Les besoins sont immenses. Ils appellent à la formation de travailleuses et travailleurs capables d’accompagner une transformation des modes de production et en capacité de transformer les pratiques dans l’entreprise et le monde du travail.
Le lycée professionnel a besoin d’être renforcé dans son rôle. Il nécessite davantage de professeures et professeurs et pour cela des mesures capables de renforcer l’attractivité vers cette profession par l’amélioration des salaires et des conditions de travail.