Mais le prix de l’absence d’une vraie décentralisation va se payer au prix fort
La chronique de Jean-Michel Lamy
Une paix des braves et un enterrement. Voilà la feuille de route tracée à l’issue du Congrès des maires de France qui s’est clôturé le 24 novembre. D’un côté, l’exécutif et les élus locaux ont signé un protocole de décrispation avec sur le bordereau des gratifications financières – des accommodements raisonnables. De l’autre, la “vraie” décentralisation promise par Emmanuel Macron n’effarouche plus personne. Autant dire que c’est l’enterrement annoncé d’une refonte sérieuse du “millefeuille” – surnom donné à l’empilement des différents échelons territoriaux. Pouvait-il en aller autrement en ce moment de grands craquements des relais politiques au cœur même de la nation ? Sans doute pas, le récit collectif est devenu trop inflammable.
Ce nécessaire apaisement entre l’Élysée et le “terrain” se déroule sans le traitement préalable d’une excessive accumulation de frais généraux de la part des collectivités locales. Au cours du précédent quinquennat, les relations houleuses avec les trois institutions représentatives – assemblée des départements, des régions, des mairies – n’ont débouché sur aucune avancée concrète portant une restructuration efficace de l’ensemble territorial. En cette période de choc énergétique, la facture de l’impréparation sera d’autant plus douloureuse.
“Sans la preuve d’un l’État central capable de réforme, impossible de faire avancer l’efficacité de la décentralisation. Or la preuve n’existe pas”
Les élus ont beau jeu de renvoyer la balle de l’impéritie managériale au niveau gouvernemental. Sans la preuve d’un l’État central capable de réforme, impossible de faire avancer l’efficacité de la décentralisation. Or la preuve n’existe pas. En cinq ans, les équipes macronistes, dépourvues au demeurant de toute implantation géographique, l’ont appris à leurs dépens. Aujourd’hui, la grande différence se niche dans la méthode. Un CNR (Conseil national de la refondation) dédié à l’aménagement territorial sera mis en chantier à partir de janvier 2023.
La concertation impliquera gouvernement, élus, partenaires sociaux et citoyens, de l’école à la santé. Inévitablement, la […]
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