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Crédit visuel : Université d’Ottawa – Courtoisie
Article rédigé par Dawson Couture – Chef du pupitre Sports et Bien-être
La Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa (U d’O) a conclu une entente de partenariat cet été pour améliorer la représentation de professionnel.le.s de la santé inuit.e.s et non-inuit.e.s du Nunavut, ou Nunavummiut. Désormais, deux places seront réservées dans le programme d’études médicales pour des étudiant.e.s autochtones du territoire.
Ces deux étudiant.e.s seront supporté.e.s financièrement par le gouvernement du Nunavut et par l’entreprise Nunavut Tunngavik Incorporated, deux entités partenaires. En collaboration avec ses associé.e.s, la Faculté de médecine appuiera également les étudiant.e.s prometteur.se.s au cours de leurs études postsecondaires, soit durant le processus d’admission et pendant leurs quatre années à l’U d’O, certifie la directrice du Programme autochtone, Dre Darlene Kitty.
Problème de représentation
Alors que le Programme autochtone de la Faculté de médecine existe depuis 2005 pour appuyer les étudiant.e.s autochtones, Kitty rapporte la difficulté de recruter des étudiant.e.s inuit.e.s. Le programme a formé 76 professionnel.le.s de la santé depuis sa création, selon la médecin de famille, professeure et membre de la Première Nation crie. Les sept sièges réservés aux personnes autochtones ont été comblés par des étudiant.e.s Métis et Premières Nations cette année, ajoute Kitty, mais sans aucune représentation inuite.
Le nombre de professionnel.le.s de la santé inuit.e.s stagne depuis maintenant 20 ans, selon un rapport du ministère de la Santé et des Services sociaux du Nunavut. Ceux.celles-ci représentent entre 11 et 17 % de la main-d’œuvre au sein du ministère. Le territoire a dû fermer temporairement deux centres de santé communautaire l’an dernier en raison du manque de personnel.
Le manque de représentation des personnes inuites aurait plusieurs sources, selon les intervenantes. « Nous savons que les personnes inuites du Nunavut continuent à faire face à des obstacles systémiques en matière d’éducation et de santé », souligne Dre Claire Kendall, vice-doyenne de la responsabilité sociale de la Faculté de médecine. L’impact intergénérationnel du système des pensionnats, le racisme systémique ainsi que le manque d’accès aux besoins et aux soins essentiels sont quelques exemples énumérés par Kitty qui ont un impact considérable sur les populations autochtones du Nord.
Les étudiant.e.s inuit.e.s en médecine peuvent être confronté.e.s à des défis encore plus prononcés, atteste-t-elle, en raison du manque de personnel enseignant et des difficultés liées à l’éducation dans les communautés éloignées. Il est donc nécessaire, selon la médecin de famille, d’encourager et de soutenir les étudiant.e.s qui montrent un intérêt pour le domaine.
« Supporter, sans mener »
Ce partenariat pour appuyer les spécialistes-aspirant.e.s en santé du Nunavut est le premier de son genre au Canada, informe Kendall. L’initiative est d’ailleurs considérée par Kitty et Kendall comme étant une façon pour la Faculté de médecine de répondre aux appels à l’action énumérés par la Commission de vérité et réconciliation du Canada. L’appel à l’action 23 vise spécifiquement à « l’accroissement du nombre de professionnel.le.s autochtones travaillant dans le domaine des soins de santé ».
L’objectif de l’initiative, comme le conçoit Kendall, est d’appuyer, sans diriger, les étudiant.e.s intéressé.e.s afin de pouvoir alléger la pénurie de professionnel.le.s de santé au Nunavut. Pour que le projet atteigne son but, elle estime que « le leadership doit être placé dans les mains des communautés du Nord ».
Cela est essentiel pour Kitty afin d’obtenir les résultats espérés. Les étudiant.e.s issu.e.s des communautés autochtones du Nunavut ne sont pas seulement plus susceptibles d’y retourner, mais ils.elles ont les compétences, connaissances et connections nécessaires pour comprendre les besoins de la population nunavummiute.
Un accompagnement continu
Le soutien qu’apporte le Programme autochtone commence par son programme de sensibilisation et de développement auprès de jeunes issu.e.s de communautés du Nunavut. Lors d’événements organisés par le Programme autochtone, en collaboration avec des acteur.ice.s locaux.ales, les participant.e.s apprennent des possibilités de carrières en santé et rencontrent des modèles de rôle dans le domaine, raconte Kitty. Elle exprime une fierté spécifique à l’égard des « mini-écoles de médecine », des ateliers de formation clinique où les participant.e.s font du travail de diagnostic ainsi que du moulage et de la suture.
Pour les étudiant.e.s intéressé.e.s à poursuivre des études en médecine, Kitty et son équipe chercheront également à promouvoir l’obtention des cours préalables et aideront au processus d’application. C’est pour cette raison que la Faculté de médecine prévoit de travailler en étroite collaboration avec le Collège de l’Arctique du Nunavut, qui offre un programme de soins infirmiers, souligne Kendall.
Le Programme autochtone a aussi mis en place un processus d’admission spécifique pour les applicant.e.s inuit.e.s prêt.e.s ou presque prêt.e.s à s’inscrire à l’école de médecine, selon Kitty. La Faculté de médecine accordera une attention particulière aux exigences non-académiques, comme le bénévolat, note-t-elle.
Le partenariat permettra également d’assurer que les étudiant.e.s disposent du soutien nécessaire pour réussir, ajoute Kendall, « qu’il s’agisse de soutien et de mentorat par le biais de notre Programme autochtone, ou de financement pour les frais de scolarité, les déplacements et les autres besoins financiers ». Pour Kitty, il sera surtout nécessaire de favoriser l’engagement communautaire chez les Premières Nations environnantes afin que les étudiant.e.s se sentent soutenu.e.s à travers leurs études.
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