Le chantier est immense. Créée au mois de février dernier, l’association Contre vents et marées s’est donné pour ambition de lutter contre les situations de violence en Pays bigouden. Mais l’ampleur de la tâche impressionne : « On est au pied de la falaise. C’est vertigineux ». L’association n’a pourtant pas chômé et a fait, ce week-end, un premier bilan de son activité.
Sur le plan de la communication, plusieurs outils ont été créés : flyers, affiches, page Facebook. Au niveau de l’événementiel, trois séances de ciné-débats ont été organisées en mars dernier. Et pour l’accompagnement des victimes, un système de permanences a été mis en place.
Ces permanences ont lieu tous les samedis matin, de 10 h à midi. Elles sont organisées selon un système tournant, dans quatre communes du Pays bigouden : Plomeur, Pont-l’Abbé, Penmarc’h et Pouldreuzic. Deux bénévoles de Contre vents et marées sont présentes pour accueillir toute personne victime de violences, qu’elles soient physiques, psychologiques, de l’ordre du harcèlement ou de la discrimination.
Pour le moment, l’association a reçu une dizaine de femmes, de 18 à 83 ans, de tous les milieux sociaux : « Elles viennent nous dire qu’elles sont perdues, en errance. Elles se sont adressées à plusieurs services, mais elles ne sont pas suivies. On les aide à clarifier leur demande. On prend du temps, on les reçoit une heure. Souvent, c’est une demande juridique qui est sur le devant de la scène mais, derrière, la souffrance est là », explique Isabelle, une bénévole. Les violences subies ne sont pas qu’intrafamiliales. Elles peuvent venir du milieu professionnel, du milieu sportif, d’internet…
Pour leur venir en aide, l’association peut proposer un accompagnement, une fois par mois. Mais ses membres sont préoccupés par l’absence de solutions institutionnelles : « On voit des femmes cabossées qui auraient besoin de voir un psy. Mais il y a très peu de possibilités de suivi. Pas de prises en charge, peu de structures. Pour être suivie par le centre médico-psychologique, il y a entre 6 et 18 mois d’attente ».
Toutes les femmes en difficulté n’ont, par ailleurs, pas les moyens financiers de payer un psychologue privé. « On occupe un vide, explique l’une des bénévoles, on pallie l’absence des services publics. En Espagne, l’État a mis 1 milliard d’euros pour lutter contre les violences faites aux femmes. En France, c’est 130 millions… ». « On veut construire avec les institutions en place », tempère une autre bénévole, qui explique que l’association travaille avec une trentaine de partenaires (mairies, CCAS, gendarmerie…).
Plusieurs projets verront le jour dans les prochaines semaines. Un groupe de parole sera constitué, avec une première séance organisée le samedi 5 novembre, à 10 h 30, à Plomeur. Le groupe est ouvert aux femmes victimes de violences. Une réflexion est aussi engagée pour venir en aide plus spécifiquement aux jeunes, notamment face aux problématiques de cyber harcèlement. Une nouvelle séance de ciné-débat est par ailleurs programmée, le 25 novembre au cinéma L’Eckmühl de Penmarc’h, avec la diffusion du documentaire « Riposte féministe ».
Pour tout renseignement, sur les permanences ou sur le groupe de parole, contacter Contre vents et marées au 07 61 69 42 25 ou à hello@contre-vents-et-marées.fr