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Par : Oliver Noyan | EURACTIV.com | translated by Charles Szumski
21-04-2022
La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, lors d’une conférence de presse à Riga, en Lettonie, le 20 avril 2022. [TOMS KALNINS/EPA]Langues : English
Le chancelier allemand Olaf Scholz étant de plus en plus pris entre deux feux en raison de son hésitation à aider l’Ukraine, la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock a indiqué, mercredi 20 avril, que l’envoi d’armes lourdes serait désormais sur la table.
Mardi, M. Scholz a déclaré qu’il était favorable à la livraison d’armes lourdes à l’Ukraine par les alliés de l’OTAN, mais s’est abstenu de confirmer toute livraison d’armements lourds — comme des chars ou des véhicules blindés — par l’Allemagne elle-même. La ministre des Affaires étrangères, Mme Baerbock, souligne désormais que cette hésitation n’est pas due à un manque de volonté, mais à l’état désolant de la Bundeswehr.
« D’autres partenaires fournissent maintenant des véhicules blindés. Je tiens à préciser que ce n’est pas non plus un tabou pour nous, même si cela semble parfois être le cas dans le débat allemand », a déclaré Mme Baerbock mercredi lors d’une conférence de presse en Lettonie.
D’autres États membres de l’UE, comme la République tchèque, la Belgique et les Pays-Bas, ont déjà annoncé la livraison d’armes lourdes à l’Ukraine déchirée par la guerre. Tout en soulignant que l’Allemagne « agirait de concert » avec ses partenaires de l’OTAN, Mme Baerbock a indiqué que les stocks de la Bundeswehr étaient épuisés et qu’il n’existait pas d’armement lourd prêt que « nous puissions maintenant livrer très rapidement et sans délai ».
Au lieu de fournir à l’Ukraine les équipements de la Bundeswehr, l’Ukraine sera autorisée à acheter des équipements militaires auprès de fabricants d’armes allemands — comme Rheinmetall — et le gouvernement allemand fournira un milliard d’euros pour payer ces livraisons.
Si elle est élue le 24 avril prochain, Marine Le Pen arrêtera tous les programmes d’armement communs avec l’Allemagne et propose ainsi un changement radical dans les relations franco-allemandes.
Questions ouvertes
Cependant, de nombreuses questions restent en suspens concernant la volonté de l’Allemagne d’aider l’Ukraine en matière d’armement lourd.
La promesse de M. Scholz d’aider l’Ukraine avec des livraisons d’armes de l’industrie allemande a été notée dans la capitale ukrainienne, Kiev, « avec beaucoup de déception et d’amertume », a déclaré hier l’ambassadeur ukrainien à Berlin, Andriy Melnyk. L’annonce de M. Scholz a laissé plus de questions que de réponses, a-t-il ajouté.
M. Melnyk a également réfuté l’argument selon lequel les stocks de la Bundeswehr allemande sont épuisés.
« La thèse selon laquelle la Bundeswehr ne serait plus en mesure de livrer quoi que ce soit à l’Ukraine n’est pas compréhensible », a déclaré M. Melnyk. Selon lui, l’Allemagne disposerait de plus de 100 chars Marder, ainsi que de 800 véhicules blindés qui pourraient être livrés immédiatement.
Toutefois, au lieu de livrer directement des armes lourdes à l’Ukraine, l’Allemagne prévoit d’aider les États membres de l’Est de l’UE à fournir à l’Ukraine des armements d’origine russe et soviétique, affirmant que les militaires ukrainiens seraient plus familiers avec ces types d’équipements. En retour, le gouvernement allemand souhaite combler les lacunes qui se font jour dans l’équipement militaire de ses partenaires de l’Est de l’OTAN avec des armes allemandes modernes.
« Les équipements et les armes qui peuvent être rapidement livrés par d’autres pays seront livrés à l’Ukraine, et l’Allemagne enverra rapidement des remplacements à ces pays », a déclaré le ministre de l’Economie Robert Habeck à Reuters mercredi.
Les critiques sur cette approche se sont également multipliées au sein de la coalition allemande. « Je pense que c’est un peu paternaliste de dire à l’armée ukrainienne, que vous ne pouvez pas gérer cela », a déclaré Anton Hofreiter, président de la commission pour l’Europe du Bundestag allemand, à la chaîne ZDF mercredi.
Si cette approche consistant à opter pour la livraison d’équipements soviétiques et russes est « bonne » en général, le gouvernement allemand devrait maintenant se concentrer sur la formation des militaires ukrainiens à l’utilisation d’équipements modernes pour le moment « où le matériel russe et soviétique sera réduit en pièces », a-t-il ajouté.
La ministre des Affaires étrangères, Mme Baerbock, a déjà abordé cette question. Elle a déclaré que « nous avons débloqué un milliard d’euros pour que l’Ukraine puisse également acquérir des systèmes plus complexes », ajoutant que l’Allemagne fournira « les systèmes, mais aussi la formation correspondante. »
Cependant, il n’est pas clair si le milliard d’euros d’aide financière de l’Allemagne peut également être utilisé pour l’achat d’armes lourdes. Mardi, M. Scholz n’a fait référence qu’aux missiles antichars, aux équipements de défense aérienne, aux munitions et à « ce qui peut être utilisé dans un engagement d’artillerie », sans préciser ce qu’impliquerait un engagement d’artillerie.
L’industrie allemande serait en mesure de livrer certains types d’armements lourds dans un délai court. Le fabricant d’armes allemand Rheinmetall, par exemple, a déjà annoncé la semaine dernière qu’il pourrait livrer des chars Leopard 1 en quelques semaines.
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source
https://netsolution.fr/piece-de-monnaie-commemorative-lettone-de-2-euros
