Officiellement remis ce jeudi 3 novembre au major général par la ministre déléguée chargée des personnes handicapées, le label « Cap’Handéo – Entreprise engagée pour ses salariés aidants » vient reconnaître l’exemplarité de la gendarmerie et les actions conduites en faveur de l’accompagnement du handicap et du soutien aux proches aidants.
La cérémonie de remise du label « Cap’Handéo – Entreprise engagée pour ses salariés aidants » au général de corps d’armée Bruno Jockers, major général, s’est déroulée ce jeudi 3 novembre, à Issy-les-Moulineaux, en présence de la ministre déléguée chargée des personnes handicapées, Mme Geneviève Darrieusecq, de la secrétaire d’État à la citoyenneté, Mme Sonia Backès et de M. Julien Paynot, directeur général de Cap’Handéo.
Le label Cap’Handéo, soutenu par le ministère délégué aux personnes handicapées, est attribué en reconnaissance des actions conduites par la gendarmerie, qui a fait de l’accompagnement du handicap et du soutien aux aidants un projet d’entreprise, porté par le directeur général dans le cadre de la stratégie « GEND 20.24 », et plus particulièrement de son pilier n°2 « Agir ensemble et en confiance ». La gendarmerie devient ainsi la première institution publique à se voir décerner le label.
« Je suis très heureux, parce que cette remise de label est pour nous l’aboutissement d’un engagement sociétal que nous portons et que dorénavant vous portez. Ce n’est pas la fin d’un processus, plutôt le démarrage d’autre chose. Vous allez rejoindre un réseau d’autres entreprises, vous allez devoir maintenir des exigences de préférentiel. Mais je ne suis pas très inquiet vous concernant », a confié Julien Paynot, qui s’est, à cette occasion, dit « très impressionné » par tout ce que la gendarmerie nationale a d’ores et déjà su mettre en œuvre en son sein.
Le général Jockers s’est lui aussi dit doublement heureux de cette cérémonie, « parce que dans cette actualité qui n’est pas toujours facile, et qui n’est pas toujours heureuse, avoir un moment où l’on parle de don de soi pour les autres, où l’on parle d’aide, d’accompagnement, d’attention aux autres, cela fait du bien. Doublement heureux, parce que c’est aussi pour nous l’occasion de saluer une belle aventure qui ne fait que commencer et dans laquelle nous allons mettre toute notre énergie. » Soulignant la culture de la solidarité et de l’entraide qui façonne depuis toujours l’identité de la gendarmerie, le major général a insisté sur l’exigence du métier de gendarme au quotidien, « un métier difficile, où la mort et la blessure sont des hypothèses de travail ; et l’actualité vient encore malheureusement de nous le rappeler », et sur la nécessité primordiale de « s’occuper de nos blessés. De tous nos blessés. De nos blessés en mission, de nos blessés en service, mais aussi de nos blessés de la vie. Et il est tout aussi important de veiller sur ceux qui se donnent et se sont donnés pour les autres. »
Des propos corroborés par Mme Geneviève Darrieusecq, qui a à son tour insisté : « Pour protéger les populations, vous devez aussi vous protéger vous-même, protéger vos gendarmes et protéger les familles. Cela fait partie de votre ADN et l’on retrouve cet engagement aujourd’hui. »
Avec ce label, la gendarmerie se voit non seulement confortée dans sa démarche, mais elle pourra désormais également bénéficier de l’accompagnement, des ressources et du réseau de partenaires de l’organisme porteur du label, Cap’Handéo.
Cap'Handéo
Si le rôle de Cap’Handéo est généralement d’aider en premier lieu les entreprises qui partent de zéro à structurer leur démarche de soutien aux aidants, afin d’atteindre le niveau suffisant pour candidater au label, la gendarmerie avait d’ores et déjà effectué ce travail en autonomie au cours des deux dernières années, en capitalisant sur sa politique R.H. et sur sa culture de solidarité et d’accompagnement. Il s’est donc passé très peu de temps entre les premiers contacts en février 2022, la réalisation de l’audit, courant juin, et l’attribution du label, le 7 juillet dernier. Une labellisation avec les honneurs, puisque sur les différents thèmes étudiés, la gendarmerie atteint des scores très supérieurs aux seuils requis.
« La remise du label valide notre plan d’action qui s’inscrit dans la démarche RSE (Responsabilité Sociale et Environnementale des entreprises) de la gendarmerie. Il nous amène une belle reconnaissance et une plus grande visibilité en interne comme en externe et nous offre de nouvelles perspectives au profit de nos familles, grâce au réseau des entreprises et des organisations labellisées », présente le lieutenant-colonel Grégoire Charle, chef de la Mission d’accompagnement du handicap (MAH).
Depuis l’été 2020 en effet, l’accompagnement du handicap et le soutien en aidants ont pris une nouvelle dimension pour venir notamment en aide aux 2 000 familles de gendarmes en situation d’aidance. La création d’une Mission d’accompagnement du handicap (MAH) au sein de la sous-direction de l’accompagnement du personnel a permis d’engager un plan d’action volontariste autour de trois axes : 1/ le soutien aux aidants dans leur parcours professionnel ; 2/ la facilitation du quotidien des aidants ; 3/ le développement de partenariats utiles aux aidants.
Composée d’un officier et d’un gradé supérieur et appuyée par un réserviste citoyen, la MAH s’engage sur le traitement de situations individuelles. « Il n’y a pas deux situations semblables, explique le lieutenant-colonel Charle. Nous apportons à chaque fois notre expertise et notre connaissance sur le sujet du handicap pour valider ou expliciter les besoins qu’un individu ou sa famille peut exprimer. Il s’agit, in fine, de trouver la meilleure solution, quel que soit le problème abordé. Nous avons un rôle de coordinateurs, voire de facilitateurs avec les différents acteurs. »
En deux ans, la MAH a accompagné plus de 300 situations individuelles dans les domaines de la mobilité, de l’avancement, de l’adaptation des logements ou encore de l’aptitude statutaire. Elle a également conduit un sondage auprès des proches-aidants, afin de recueillir leurs attentes et leurs besoins. Un guide très complet du proche-aidant a ainsi été rédigé et un réseau de pairs aidants s’est développé pour faciliter l’entraide et l’échange de bonnes pratiques.
Une campagne de sensibilisation au sujet de l’aidance familiale a également été diffusée en interne, sous la forme de trois planches de bande dessinée. Enfin, la MAH a également développé, avec succès, un concept innovant de séjours « Bulles de répit » à Palavas-les-Flots, avec plusieurs partenaires, dont la fondation Saint-Pierre, la CNMSS, la Caisse nationale du gendarme et l’association « Gendarmes de cœur », pour permettre aux familles concernées, parents aidants comme enfants aidés, de souffler et de sortir d’un quotidien difficile et très prenant.
« Nous avons encore beaucoup de projets en gestation, comme les « cafés aidants », un concept mis en place par l’association française des aidants, qui viendrait compléter le dispositif de pair-aidance et étoffer notre logique d’aide par la mise en place de temps d’échanges et de formation des aidants sur des thématiques spécifiques, en s’appuyant sur une mallette pédagogique fournie par l’association. Nous avons aussi pour objectif de continuer à enrichir nos outils de sensibilisation, notamment à travers un guide spécifique à destination des managers. Il s’agira d’une sorte de boîte à outils, sous la forme de fiches pédagogiques traitant des différentes situations », anticipe le lieutenant-colonel Charle.
La labellisation Cap’Handéo ouvre ainsi des perspectives prometteuses d’échange et de collaboration avec le réseau des entreprises et des organisations labellisées, en matière d’accompagnement à l’emploi et d’insertion professionnelle des conjoints en situation d’aidance et des membres de familles de gendarmes en situation de handicap.
Par ailleurs, la MAH apporte aussi son expertise à la direction des opérations et de l’emploi pour l’adaptation des dispositifs de prévention et de sécurité publique au profit des populations fragiles et en situation de handicap. Elle a ainsi contribué à la rédaction « à quatre mains » d’une note-express sur le traitement par les unités opérationnelles des disparitions de personnes autistes.
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