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La COP27 en direct: le dernier voyage de Simonetta Sommaruga pour le climat – Heidi.news

Le journalisme de précision qui répond à vos questions
La conférence mondiale de l'ONU sur le climat a ouvert ses portes à Charm el-Cheikh, en Egypte, ce dimanche. Jusqu'au 18 novembre, des dirigeants du monde entier se rassemblent autour d'un objectif: sortir de la crise climatique. Suivez les négociations avec Heidi.news.
Le texte de la COP se dessine. Tôt ce matin, aux alentours de 6 heures 30, un second jet — d’une vingtaine de pages — des intentions principales pour l’accord de Charm el-Cheikh a été publié. Ce texte n’est ni l’ébauche de l’accord final, ni le le fruit d’une délibération préalable avec les délégations. Il comprend essentiellement des éléments recueillis par l’Egypte lors des consultations et sera largement édité d’ici le gong final de la COP27. Dans les grandes lignes, le document:
comprend l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C,
réitère la nécessité de réduire l’utilisation du charbon,
encourage les pays riches à augmenter leur soutien aux pays en développement et à aligner leurs flux financiers à l’objectif du 1,5°C,
mentionne le besoin de doubler le financement de l’adaptation de 40 milliards de dollars par an d’ici 2025,
«accueille» le soutien octroyé par des pays riches pour compenser les dégâts climatiques dans les pays vulnérables, sans pour autant prévoir un accord.
La COP27, dernier voyage pour Sommaruga. La conseillère fédérale chargée de l’environnement Simonetta Sommaruga est présente en Egypte cette fin de semaine. Il s’agira de sa dernière apparition au sommet pour le climat, avant avant de tirer sa révérence. Le 31 décembre, la ministre de l’Environnement quittera le Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC), après quatre ans d’engagement au chevet de la planète.
«La Suisse a une délégation compétente et nous allons faire notre maximum pour relever le défi. Même si cela doit nous mettre dans une position inconfortable», a-t-elle déclaré au Temps. Le chrono est lancé: il ne reste que 48 heures à la ministre de l’environnement pour décrocher un ultime succès pour le climat.
Ich habe hunderte Mails 📧 erhalten mit der Bitte: Setzen Sie sich in Ägypten 🇪🇬 für das Klima 🌍 ein. Genau dafür ist unsere Delegation hier. Wichtig ist, dass sich auch in der 🇨🇭 alle einsetzen. Bei uns können alle mitgestalten und mitreden. Das ist leider nicht überall so. pic.twitter.com/dH93I2yvl8
L’an dernier, elle fut l’une des rares représentants politiques à s’être opposée, lors de la dernière ligne droite de la négociation de l’accord de la COP26 de Glasgow, à la proposition de la Chine et l’Inde de retirer une mention du texte qui concernait la sortie du charbon et l’arrêt des subventions aux énergies fossiles.
Lula appelle à la création d’un fonds pour réparer les dégâts. Dans un discours prononcé mercredi, le nouveau président brésilien a appelé à la création «urgente» d’un fonds pour couvrir les dégâts causés par le changement climatique dans les pays en voie de développement. De nombreux pays riches — dont la Suisse — rechignent à l’idée de créer un fonds séparé pour compenser financièrement les pertes et dommages. L’Union européenne suggère de lancer une année de discussions à ce sujet, selon Frans Timmermans, vice-président de la Commission européenne. Pour les Vingt-sept, la Chine — qui est devenue la deuxième puissance économique mondiale — devrait également contribuer à un éventuel mécanisme de financement.
O Brasil também sentia saudades do mundo. Estamos de volta, para ajudar no combate à fome e a crise climática. Confira trecho do discurso de Lula na #COP27. #EquipeLula

🎥: @ricardostuckert pic.twitter.com/68ja35NZL3
Quand le lobby des énergies fossiles s’invite dans la recherche. La ruée vers le gaz contamine même les recherches académiques – et souvent au détriment des énergies renouvelables. C’est ce que suggère une récente étude publiée dans Nature Climate Change, grâce à des algorithmes ayant passé au crible le langage utilisé dans les rapports scientifiques. Verdict: les centres de recherche disposant de financements connus provenant du lobby des énergies fossiles parlent du gaz en des termes plus élogieux que les autres. Ou quand les biais transparaissent dans les choix lexicaux…
La guerre en Ukraine et la crise énergétique qui en découle ont ravivé la flamme pour le gaz naturel. Et ce, jusqu’au sommet onusien pour le climat. Depuis des mois, l’Egypte et les Emirats arabes unis, respectivement hôtes de la COP27 et de la COP28, laissent entendre leur volonté de réhabiliter l’image du gaz.
Lors d’une réunion des principaux exportateurs de gaz en octobre (incluant des dirigeants du Caire et d’Abu Dhabi), la COP27 était qualifiée de «grande opportunité pour plaider en faveur du gaz naturel dans la transition énergétique». L'Égypte a d’ailleurs conclu des nouveaux accords gaziers en marge de la COP.
Pourquoi il faut prendre le «budget carbone» pour rester sous 1,5°C avec des pincettes. Les dernières estimations du Global Carbon Project (GCP) montrent que les émissions mondiales totales de CO2 en 2022 ont atteint des niveaux proches des records. Quatre chercheurs, dans une tribune originalement publiée sur CarbonBrief, et traduite de l'anglais vers le français par Heidi.news, expliquent ce que cela signifie pour les politiques climatiques.
Les pays du G20 réaffirment l’objectif de 1,5°C. Ce début de semaine, les délégués à la COP27 avaient leurs regards braqués vers Bali, en Indonésie, où se tenait le sommet du Groupe des vingt (G20), dont fait partie l’Union européenne, mais pas la Suisse. Ce mercredi matin, le G20 a accepté de poursuivre les efforts pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C.
The #G20 have sent an important signal – to #COP27 and the world: the 1.5 degree goal is the guiding star of all our climate ambitions and actions. The G20 stand by the Glasgow climate pact and there cannot be any rollback on this in Sharm El-Sheick. 🇩🇪 will be vigilant on that.
We just got this letter. Alaa has broken his hunger strike. I don’t know what’s happening inside, but our family visit is scheduled for Thursday and he’s saying to bring a cake to celebrate his birthday. #FreeAlaa pic.twitter.com/tEk02T5hcW
La fondation qui compense les émissions suisses répond aux critiques. Klik, c’est ainsi que s’appelle la fondation chargée de compenser les émissions suisses à l’étranger. Le système de compensation carbone suisse a récemment été critiqué à l'international, notamment par le New York Times, pour qui le pays «rémunère des pays pauvres pour réduire les émissions pour son compte». Les explications de Marco Berg, directeur de la fondation qui gère ce mécanisme, en interview avec Heidi.news.
Le squelette d’un accord se dessine, difficilement. Tard lundi soir, une première ébauche provisoire des décisions importantes qui pourraient figurer dans l’accord final a été publiée. Celle-ci inclut, entre autres, l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, un engagement en faveur des énergies renouvelables ainsi que l’enjeu de doubler le financement de l’adaptation pour atteindre 40 milliards de dollars par an d’ici 2025. A l’heure actuelle, il s’agit davantage d’une liste de souhaits qu’un plan d’actions concrètes.
#COP27 cover text latest

A doc on “possible elements” is circulating (tho not published by Egyptian pres despite making much of need for a transparent process yday)

It’s a list of the different stuff Parties want eg

☑️1.5C “urgency”
☑️Loss&damage funding arrangements “need” <a href="”>[pic.twitter.com/P9rvm7r3LY](http://pic.twitter.com/P9rvm7r3LY)
Des pays tentent de balayer la cible des 1,5°C. D’autant plus qu’une crainte grandissante se cristallise dans les salles de négociations: celle de voir l’objectif de limiter le réchauffement planétaire à 1,5°C être remplacé par une cible à 2°C — ce qui aurait des conséquences désastreuses pour la planète, qui s’est déjà réchauffée en moyenne de 1,1°C. Certaines grandes économies tenteraient ainsi d’effacer l’objectif du 1,5°C de l’accord final, comme l’a souligné le chef de la délégation suisse Franz Perrez, dans une interview avec Le Temps:
«[La COP27] a mal commencé, puisque la proposition suisse de discuter d’actions concrètes afin de maintenir la hausse des températures en dessous de 1,5 degré a été rejetée par les nouveaux pays industrialisés (dont font notamment partie l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud).»
Pour l’ambassadeur de la Suisse pour l’environnement, les discussions s’attardent trop longuement sur la question de la compensation des pertes causées par le dérèglement climatique dans les pays en voie de développement.
Pour Alok Sharma, l’ancien ministre du cabinet britannique qui a présidé à la COP26 à Glasgow, il pourrait même s’agir de la COP où la cible du 1,5°C sera définitivement manquée. Respecter la limite des 1,5°C devrait être une «ligne rouge» à ne pas franchir, affirme-t-il. Et d’appeler:
à définir clairement comment chaque pays compte réduire ses émissions de gaz à effet de serre conformément à l’objectif de 1,5°C — en exhortant en particulier les dirigeants mondiaux du G20 (réunis actuellement à Bali) à réaffirmer leurs engagements,
les pays qui n’ont pas encore soumis de plans nationaux de réduction des émissions à les élaborer en toute urgence,
et à une élimination plus rapide du charbon et des subventions aux combustibles fossiles.
Il a rappelé que le maintien de l’objectif 1,5°C est crucial pour d’autres questions clés comme la finance climatique ainsi que la lutte contre les pertes et dommages:
«La réalité est que sans progrès sur [la réduction des émissions], nous allons au-delà de notre capacité d'adaptation et bien sûr je veux voir des progrès réalisés sur les pertes et dommages ici, mais à moins que nous ne nous en tenions à [1.5C] tout cela va être beaucoup plus difficile.»
Allemagne sous surveillance. La délégation allemande présente à la COP27 a porté plainte après s’être sentie surveillée par les services égyptiens. L’ONU a annoncé enquêter sur des «violations du Code de conduite» par la police égyptienne. Depuis plusieurs semaines, des défenseurs des droits humains alertent contre la mise en place d’un système de surveillance destiné à opprimer les rassemblements de la société civile durant la conférence onusienne. Le pays compte plus de 60’000 prisonniers d’opinions.
En quoi le CO2 est-il problématique? Avant d'être un problème diplomatique et politique, la crise climatique est un problème de géophysique. Alors que la COP27 bat son plein, Heidi.news refait le point, à travers plusieurs graphes. L'occasion de tordre définitivement le cou à plusieurs idées reçues.
La concentration moyenne de dioxyde de carbone (CO2) dans l'air augmente régulièrement depuis la révolution industrielle. En cause, les activités humaines qui ont exploité massivement des énergies fossiles comme le charbon ou le pétrole, dont l'extraction et la combustion produisent du CO2.
Le lien avec le réchauffement? Plus les molécules de CO2 sont nombreuses, plus l’atmosphère piège le rayonnement solaire réfléchi par la Terre: il s’agit d’un gaz à effet de serre (GES). On la mesure en parties par million (ppm), ce qui représente un milligramme de CO2 par kilogramme d'air.
Le gaz et le solaire en Egypte. Les autorités égyptiennes ambitionnent de produire près d’un quart de l’électricité du pays grâce à l’énergie solaire, un objectif qui se heurte à la surcapacité des centrales à gaz dans le pays.
De l’autre côté du mur d’enceinte de Charm el-Cheikh, au pied des montagnes du Sinaï, se trouve l’un des trois nouveaux parcs solaires construits à la hâte avant la COP27 pour tenter de transformer la cité balnéaire en ville verte modèle. «Les travaux n’ont duré que trois mois», se félicite Mohamed Khaled, chef concepteur de l’entreprise égyptienne Infinity. L’électricité produite sur le site, d’une capacité de 6MW, sera revendue en totalité à l’entreprise publique de transmission électrique (EETC). Les différents projets lancés permettent de répondre à une grande partie des besoins énergétiques de la ville.
Bonnet d’âne pour la stratégie climatique suisse. Sept places en moins. C’est la dégringolade connue par la Suisse dans le Climate Change Performance Index (CCPI), un classement dévoilé ce lundi par plusieurs ONG à l’occasion de la COP27. Depuis 2005, il est publié chaque année pour évaluer les efforts des pays en matière d’atténuation du changement climatique. La Suisse fait partie des pays dont la performance s’est le plus détériorée en un an, après la Chine (13 places perdues), la Thaïlande (11) et la France (11 aussi). Le pays se trouve désormais derrière l’Egypte, le Maroc et même l’Inde, relève ArcInfo.
⚠️ #CCPI2023 is finally out! ⚠️

This year, the Climate Change Performance Index compares #ClimateAction implementation of 59 countries & EU.

Full Results: https://t.co/qVS2b80xUj

You can find the full ranking below and some key findings in the next tweet. 👇 #COP27 pic.twitter.com/OtbwP4BnuM
Combien de jets privés à la COP27? Près de 100 dirigeants ont fait le déplacement en Egypte pour la COP27. A combien de jets privés cela correspond-il, pour quel impact climatique? Certains militants avançaient des estimations pouvant aller de 400 — un nombre déjà avancé l’an dernier pour la COP26 — jusqu’à 1500.
Cette année, la BBC a compté les avions à l’aide du site de traçage de vols FlightRadar24, et en a dénombré une centaine. Certains vols privés pourraient toutefois ne pas avoir été pris en compte. Une source proche des dirigeants égyptiens avait pour sa part évoqué le nombre de 300 jets privés accueillis sur l’aéroport. Les passagers de jets privés produisent beaucoup plus d’émissions de CO2 par personne que ceux des vols commerciaux, en raison du moindre nombre de passagers par appareil, rappelle le média canadien La Presse.
Simonetta Sommaruga présente mercredi. La cheffe du DETEC, qui avait annoncé sa démission le 2 novembre — celle-ci n’étant toutefois effective qu’à compter du 31 décembre — sera présente à Charm El-Cheikh mercredi, selon SwissInfo, qui fait état d’un bilan en demi-teinte pour les ambitions portées par la délégation suisse lors des négociations.
Joe Biden de passage. Le président américain n’avait pas pu être présent au début de la COP27 en raison des élections de mi-mandat aux Etats-Unis. Ces dernières ont trouvé une issue favorable pour le camp démocrate, qui garde finalement le contrôle du Sénat d’une très courte avance. En Egypte, le président démocrate a défendu un relèvement des «ambitions climatiques» mondiales, tout en restant prudent sur l’aide à apporter aux pays pauvres, rapporte Le Temps.
L’ONU ouvre la chasse au méthane. L’an dernier, plus de 100 Etats avaient ratifié un pacte global pour le méthane, dont l’ambition est de réduire de 30% les émissions de méthane d’ici à 2030. Pour aller plus loin, le programme environnemental des Nations unies a annoncé la création d’un réseau satellitaire pour traquer les émissions de méthane à la source.
Le système, baptisé MARS, pour Methane Alert and Response System, se basera sur les instruments de satellites déjà en orbite. Il devra identifier rapidement les nouvelles fuites et inciter les responsables à en endosser la responsabilité: après une période de 45 à 75 jours, les sources seront consignées dans une basse de données publiques, explique l’agence Reuters.
Il va d’abord se concentrer sur le secteur de l’oil and gas avant d’être progressivement étendu aux infrastructures de traitement des déchets (par exemple les décharges), puis l’industrie du charbon, puis enfin l’élevage et l’agriculture.
C’est d’autant plus important qu’une molécule de méthane contribue plus de 25 fois davantage au réchauffement qu’une molécule de CO2, et qu’actuellement, les fuites ne sont pas décomptées par les inventaires de gaz à effet de serre des pays. C’était par exemple le cas pour la fuite majeure qui s’était déclarée sur le gazoduc Nord Stream en septembre.
Les émissions mondiales de CO2 à leur plus haut. Global Carbon Project a publié son bilan annuel des émissions de gaz à effet de serre, à l’occasion de la COP27. Loin de chuter comme elles le devraient pour respecter les engagements de l’accord de Paris, elles ont continué de grimper en 2022 de 1% par rapport au niveau de 2021. Si les niveaux d'émissions actuels persistent, il y a désormais 50% de risque que le réchauffement planétaire de 1,5°C soit dépassé dans neuf ans, alerte l’organisation scientifique. A lire sur Le Temps.
Un nombre record de lobbyistes du fossile. Le lobby des énergies fossiles n’a jamais été aussi bien représenté à la COP. Selon les calculs de trois ONG, ils sont pas moins de 636 à être présents à la COP27. C’est plus que toutes les délégations nationales, à l’exception de celle des Emirats arabes unis, et cela représente aussi une hausse de 25% par rapport à la COP26 de Glasgow, qui s’était tenue en 2021, rapporte Le Monde.
La Suisse réagit aux critiques, et renvoie la patate chaude. La première de la COP27 aura été pour le moins chaotique pour la Suisse, qui a essuyé des reproches du New York Times pour une stratégie climatique jugée insuffisante, et peu exemplaire. L’ambassadeur helvétique à la COP27 Franz Perrez a répondu aux critiques dans une interview avec Le Temps
Concernant le manque d’ambition des objectifs suisses, le haut fonctionnaire Franz Perrez s’en justifie:
«C’est malheureusement le cas de la plupart des pays, c’est une critique générale.»
Pour le chef de la délégation suisse, les objectifs climatiques helvétiques sont «robustes» et «au-dessus du minimum demandé par le GIEC», à savoir une réduction des émissions de 43% d’ici à 2030.
Switzerland, one of the world’s richest nations, has an ambitious climate goal: to cut its greenhouse gas emissions in half by 2030.

But instead of reducing emissions by much within its own borders, the country is paying poorer nations to cut theirs. https://t.co/4XvXjqtEIn
Autre reproche adressé à la Suisse par le média américain: une aide insuffisante aux pays en développement. Là aussi, l’ambassadeur suisse s’en défend: «Sur l’objectif des 100 milliards annuels destinés à financer la transition écologique des pays les plus pauvres, la Suisse a contribué équitablement. Nous sommes dans le haut du panier mondial.»
Les accords conclus avec des pays en voie de développement pour comptabiliser des réductions d’émissions à l’étranger dans les objectifs suisses ont aussi été vivement critiqués — autant par le New York Times que par des experts suisses en la matière. «[Ces projets] ne remplacent pas pour autant les mesures prises en Suisse», a répondu Franz Perrez. Dans une interview avec Heidi.news en amont de la COP27, il avait précisé:
«A terme, ces projets que nous finançons à l’étranger ne remplaceront pas notre obligation à réduire nos émissions territoriales. Car une fois que tous les pays auront atteint la neutralité carbone en 2050, il n’y aura plus besoin de compenser des émissions à l’étranger.»
Il quitte tout pour inscrire le climat dans la loi suisse. Pour la première fois, l’objectif de la neutralité carbone pourrait être inscrit dans la loi. C’est à Marcel Hänggi, ancien journaliste scientifique et auteur de plusieurs ouvrages, qu’on doit cette avancée. Alors que la COP27 se poursuit en Egypte, il revient sur les prémices de l’initiative pour les glaciers, qui pourrait donner à la Suisse sa première loi pour le climat.

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Devant le Palais fédéral à Berne lors du dépôt des 113’000 signatures pour l’initiative pour les glaciers, le 27 novembre 2019.| Keystone/Niklaus Schneider

Traquer les émissions de CO2 grâce à l’IA. Combien de CO2 émet l’aéroport de Genève, celui de Zurich, la cimenterie d’Eclepens ou bien encore la raffinerie de Cressier? Climate Trace apporte la réponse en une carte interactive, alimentée par des images satellites et des logiciels d’apprentissage machine. Jusqu’à présent, il était très difficile de connaitre les émissions de gaz à effet de serre des grandes installations. D’autant plus qu’il n’existe pas d’obligation légale de les rendre publiques dans les détails.

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Climate Trace estime les émissions de CO2 des 80 000 principaux émetteurs du monde.|Climate Trace

Toujours plus de lobbys du pétrole dans l’arène. Le sommet sur le climat n’attire pas seulement les âmes écologistes… Un rapport de l’ONG Global Witness publié ce jeudi 10 novembre révèle que 636 délégués participant aux négociations sur le climat seraient affiliés à l’industrie des énergies fossiles. C’est une centaine de personnes de plus que l’année précédente — soit une hausse de 25% depuis la COP26. Le lobby des énergies fossiles serait ainsi davantage représenté que les dix pays les plus impactés par le réchauffement climatique, souligne le média britannique BBC.
🔴BREAKING

Over 600 #FossilFuel lobbyists have been granted access to the #COP27 climate talks – that’s 25% more than last year.

The UN needs to kick big polluters out if it’s serious about delivering #ClimateAction. #PeopleNotPolluters https://t.co/buqqv3rq0i pic.twitter.com/42VOk56tZl
Des timides avancées pour les pertes et dommages. Des déclarations ces premiers jours du sommet suggèrent un élan favorable au dédommagement des dégâts climatiques dans les pays les plus vulnérables, selon *The Guardian. *Après l’Ecosse et le Danemark, c’est au tour de l’Autriche, de l’Allemagne, de la Belgique et de la Nouvelle-Zélande de proposer un financement pour compenser les dommages engendrés par les catastrophes climatiques dans les pays pauvres.
Porteuses d’espoir, ces contributions demeurent néanmoins souvent symboliques, et largement insuffisantes pour rattraper l’énorme perte qu’engendre déjà le réchauffement climatique. En 2022, on estime que les pertes économiques mondiales dues aux catastrophes climatiques s’élevaient déjà à 227 milliards de dollars, selon l’assureur AON.
L’ONU trace une ligne rouge contre le greenwashing. La journée des négociations dédiées à la finance débute à Charm el-Cheikh, dans un contexte tout particulier: la veille, l’ONU a publié un rapport qui délimite les «lignes rouges» contre le greenwashing des acteurs non-étatiques. Sont concernés: les nouveaux investissements dans les énergies fossiles, la déforestation, mais aussi la compensation carbone — un des principaux chevaux de bataille de la stratégie climatique suisse.
«Nous ne devons avoir aucune tolérance pour le greenwashing sur la neutralité carbone», a martelé le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, qui avait commandé le rapport pour analyser la crédibilité des engagements climatiques des entreprises, des institutions financières, des villes et des régions. Certains engagements «ont des failles assez grandes pour y faire passer une citerne de diesel», note-t-il. Si ces lignes rouges ne sont pour le moment que des recommandations, les experts de l’ONU appellent à la mise en place de règles plus strictes concernant les activités qui peuvent être qualifiée de respectueuses de l’environnement.
A growing number of governments, businesses, cities & regions are pledging to be carbon-free – and that’s good news.

My Net-Zero Expert Group’s report is a how-to guide to ensure these pledges are credible & accountable. https://t.co/tvMrDff7Ae
L’Ecosse et l’Autriche financeront les pertes et dommages. Suivant les pas du Danemark qui a alloué un fonds de 14 millions de dollars à la compensation des dégâts climatiques en septembre dernier, l’Ecosse et l’Autriche pourraient aussi compenser financièrement les dégâts climatiques générés dans les pays en voie de développement, respectivement à hauteur de 5,7 millions et de 50 millions de dollars.
First Minister @NicolaSturgeon confirmed a further £5m to tackle #lossanddamage at #COP27 and urged other countries to follow suit.

The FM also published a @scotgov report on the issue during a panel with @SaleemulHuq and @hlcchampions representatives.

➡️https://t.co/31kBjzvnQJ pic.twitter.com/ay0v9jaCXM
Un élan positif, qui reste une goutte d’eau dans l’océan — les pertes économiques mondiales dues aux catastrophes climatiques en 2022 s’élèveraient déjà à 227 milliards de dollars, selon l’assureur AON. L’Alliance des petits Etats insulaires (AOSIS) — composée de 39 petits particulièrement vulnérables à la montée des eaux — espère voir découler des négociations de la COP27 un fonds de réparation des dégâts climatiques, qui serait établi d’ici à 2024. Une idée soutenue par le président du Ghana, notamment à la tête du Forum sur la vulnérabilité climatique (CVF) — qui comporte 58 nations. La position — encore inconnue — des pays en développement du G77, ainsi que de la Chine pourrait s’avérer décisive.
Des arbres pour cacher notre paresse climatique? Un an après la promesse faite à Glasgow de mettre fin à la déforestation d'ici 2030, 25 pays et l’Union européenne ont lancé le 7 novembre le Partenariat pour la forêt et le climat dans le cadre de la COP27. Ils ont promis des milliards pour planter ou replanter, avec des relais comme une émission spéciale à la télévision française hier soir.
Mais planter des arbres ne sauvera pas le climat. L’idée de planter des arbres pour capturer du CO2 est déjà à la mode dans les entreprises privées, les montants investis ayant quadruplé en deux ans. Leader en Europe, Reforest’Action est passé de 10’000 hectares plantés en 2019 à un rythme de croisière de 5000 hectares… par mois. Sous les frondaisons, se profile une question qui fâche: et si la reforestation était surtout en train de devenir une bonne excuse pour éviter de réduire ses émissions?
La carte des responsables et victimes du climat. Hausse du niveau de la mer, pluies diluviennes, inondations, glissements de terrain, feux de forêt, vagues de chaleur… Les pays les plus vulnérables face au réchauffement climatique sont souvent ceux qui y ont le moins contribué. Dans la station balnéaire de Charm el-Cheikh, en Egypte, les pourparlers sur le climat se poursuivent, et sont pimentés d’une question toujours plus pressante: qu’en est-il de la responsabilité des pays pollueurs vis-à-vis des pertes engendrées par le dérèglement du climat? Heidi.news fait le point en cartographie.
La société civile persona non grata en Egypte? Les manifestations, happenings — et même l’accès au Wifi — sont très strictement encadrés par les autorités égyptiennes durant la conférence. Une situation qui prive la société civile de l’un de ses principaux outils pour mobiliser le grand public et faire pression sur les dirigeants.
📍 We at @amnesty @AmnestyMENA are attending COP27 in Sharm El-Sheikh. Civil society participation in #COP27 is severely threatened by the Egyptian authorities’ years-long crackdown on the rights to freedom of expression, association, and peaceful assembly.
Le New York Times dénonce l’approche suisse. Un article du New York Times, paru lundi 7 novembre, remet en cause la stratégie climatique de la Suisse. Et tout particulièrement les accords de compensation carbone conclus entre la Confédération et huit pays en développement pour financer des projets de diminution des émissions de gaz à effet de serre sur leur territoire — qui seront comptabilisés en Suisse. Le quotidien craint que «l’une des nations les plus riches du monde» donne un mauvais exemple:
«Ces accords font craindre que d’autres pays ne suivent l’exemple, retardant ainsi les réductions plus difficiles des émissions de gaz à effet de serre dans les pays riches».
Ignazio Cassis évoque le principe de pollueur-payeur. Dans un discours prononcé lundi, en début de la COP27, le président de la Confédération Ignazio Cassis a appelé chaque pays à adopter «un calendrier concret de désinvestissement des énergies fossiles». Le Tessinois a notamment souligné la responsabilité des économies développées envers les pays vulnérables:
«Sans efforts renforcés des pays membres du G20 — qui représentent 80% des émissions globales — nous ne pouvons pas limiter le réchauffement climatique en dessous de 1,5°C.

Les plus pauvres qui contribuent le moins aux émissions, sont ceux qui vont souffrir le plus.
Nous ne pouvons pas accepter ces conséquences.»
Ignazio Cassis a rappelé la nécessité de trouver des sources de financement additionnels pour financer des solutions climatiques — en prenant pour exemple le «principe de pollueur-payeur.»
Les objectifs de la Suisse n’ont néanmoins pas été rehaussés depuis la COP26 à Glasgow. Qui restent:
de couper de moitié les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030,
et d’atteindre la neutralité carbone en 2050.
Le #changementclimatique est le plus grand défi de notre époque : ne perdons pas de vue l’objectif des 1,5°C ! Au sommet des dirigeants de la #COP27, j’ai réaffirmé l’engagement de la #Suisse 🇨🇭:

👉 réduction de moitié des émissions d’ici 2030
👉 neutralité climatique d’ici 2050 pic.twitter.com/iWPmCfz09D
2000 milliards par an pour les pays du Sud. Justement, la finance climatique — et tout particulièrement l’aide aux plus vulnérables — est au coeur des négociations sur le climat. D’ici 2030, les pays du Sud auront besoin de plus de 2000 milliards de dollars par an pour financer leur action climatique, selon un rapport commandé par la présidence de la COP. Ces investissements comprennent la réduction des émissions, le renforcement de la résilience (adaptation), la prise en compte des pertes et dommages causés par le changement climatique et la restauration de l’environnement.
Si la Suisse alloue des fonds à l’aide à l’adaptation et à l’atténuation du changement climatique, elle ne prévoit aucun dédommagement financier pour compenser les pertes engendrées par les catastrophes climatiques dans les pays en voie de développement.
Comme évoqué par Ignazio Cassis lors de son discours, les financements climatiques suisses comprennent — «sous réserve de l’approbation du Parlement»:
155 millions de francs suisse au Fonds pour l’environnement mondiale,
12 millions au Fonds spécial pour le changement climatique et
16 millions au Fonds pour les pays les moins avancés au cours des quatre prochaines années. Ces deux derniers fonds se concentrent sur les mesures d'adaptation.
13 millions à l’initiative CREWS pour le développement de systèmes d’alerte précoce pour tous,
8 millions supplémentaires au programme de financement et d'assurance contre les risques de catastrophe de la Banque mondiale.
La Suisse, plaque tournante du négoce du charbon. A l’heure où la délégation suisse s’est envolée pour Charm el-Cheikh, une enquête de l’ONG Public Eye, publiée lundi 7 novembre, est venue questionner la crédibilité du pays en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Quelque 40% du commerce mondial du charbon serait négocié en Suisse, où résident 245 sociétés actives dans la production et la commercialisation du combustible fossile — principalement à Genève, Lugano et Zoug. Elles seraient responsables de l’extraction d’environ 500 millions de tonnes de charbon par an, générant davantage d’émissions de CO2 que les Etats-Unis. Lesquelles ne seraient par ailleurs pas intégrées dans la politique climatique de la Suisse.

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Un travailleur prépare des sacs de charbon de bois près du parc national de Mantadia, à Madagascar. | Keystone / Jérôme Delay

La Suisse est climatiquement «ignorante», selon Greenpeace. L’organisation environnementale Greenpeace ne mâche pas ses mots, en jugeant les engagements climatiques de la Suisse qu’elle qualifie, dans un communiqué, de «largement insuffisants»:
«[La COP27] est marquée par l'ignorance affichée par des pays comme la Suisse, qui sont coresponsables du fait qu'après 27 conférences des parties, les émissions qui déstabilisent le climat continuent d'augmenter.
Pour que la COP27 contribue réellement à la réalisation des objectifs de l'Accord de Paris, la Suisse et les autres pays riches doivent rompre avec leurs stratégies climatiques largement insuffisantes et assumer leurs responsabilités.»
40 heures pour fixer l’agenda. Il aura fallu pas moins de 40 heures pour convenir de l’agenda pour la COP27. Et le dénouement est pour le moins inédit et prometteur: pour la première fois, l’épineux dossier des pertes et dommages causés par le réchauffement climatique figure à l’ordre du jour. Les pays les plus vulnérables aux effets du dérèglement climatique demandent des réparations aux pays riches et pollueurs.
For the first time since the adoption of the UN climate convention, Parties agreed to introduce #LossAndDamage funding as an agenda item at the climate conference. (1/2) #COP27 pic.twitter.com/Ct8Q6WVnd0
Antonio Guterres, mascotte du climat? Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres serait-il devenu la Greta Thunberg des Nations unies? C’est ce que suggère son portrait, dressé par France Info ce dimanche, à l’occasion de l’ouverture de la COP27. L’ancien Premier ministre portugais de 73 ans aurait troqué le langage diplomatique pour adopter celui de l’urgence:
«Les pays et les entreprises les plus polluants ne se contentent pas de fermer les yeux [face à la crise climatique]: ils jettent de l'huile sur le feu. Ils étouffent notre planète au service de leurs intérêts particuliers.»
Allant même jusqu’à détourner parfois les paroles du groupe de rock AC/DC: «We are on a highway to climate hell» («On est sur une autoroute pour l’enfer climatique», ndlr.), a-t-il partagé sur Twitter ce lundi 7 novembre.
I have just warned global leaders at #COP27:

We are on a highway to climate hell with our foot on the accelerator.

Our planet is fast approaching tipping points that will make climate chaos irreversible.

We need urgent #ClimateAction.
Première COP sur sol africain. C’est la première fois que le continent africain accueillera le sommet onusien sur le climat. Après une année marquée par des vagues de chaleur et des inondations extrêmes, c’est l’occasion d’aborder la brûlante question de la responsabilité des pays développés vis-à-vis des plus vulnérables au changement climatique.
Limiter le réchauffement à 1,5°C. Encore une COP? Celles-ci se suivent avec une régularité de «coupes du monde du climat», et pourtant: malgré les promesses des dirigeants, en particulier en 2015 lors de la signature de l’accord de Paris, la planète continue de perdre et de se réchauffer…
La responsabilité des pays riches. Quelle est la responsabilité des pays pollueurs à l’égard des catastrophes climatiques qui touchent les régions vulnérables de manière disproportionnée? La question des pertes liées au dérèglement climatique sera un enjeu phrase à la COP27. Du côté de la délégation suisse, on n’est pas prêt à mettre la main à la poche.
La finance climatique. La promesse manquée d’allouer 100 milliards de dollars par an, dès 2020, pour aider les pays en voie de développement à lutter contre et s’adapter au réchauffement climatique reste un enjeu en suspens. D’autant plus que lors de la COP26 à Glasgow, les Etats développés se sont engagés à doubler le financement de l’adaptation.
La place limitée de la société civile. L’attribution de la COP27 à l’Egypte — qui compte plus de 60’000 prisonniers d’opinions — suscite de vives controverses auprès des défenseurs des droits de l’homme, qui mettent en garde contre la mise en place d’un appareil de sécurité pour museler la société civile. Greta Thunberg ne participera pas à la COP27 car elle estime que l’espace accordé à la société civile est trop limité.
Ce dont il faut se souvenir de la COP26:
COP26: de réelles avancées, mais un accord imparfait
La COP26 a enfin éclairci les règles de la compensation carbone
COP26: «La Suisse fuit ses responsabilités climatiques avec la compensation carbone»
Les promesses suisses sur la déforestation partent en fumée
«On pourra bientôt s'aider de satellites pour savoir qui respecte l'accord de Paris»
7-8 novembre: Sommet accueillant les dirigeants du monde
9 novembre: Finance
10 novembre: Science, jeunesse et générations futures
11 novembre: Décarbonisation
12 novembre: Adaptation, agriculture et systèmes alimentaires
13 novembre: Action pour l'autonomisation climatique et Société civile
14 novembre: Genre
15 novembre: Energie
16 novembre: Biodiversité
17 novembre: Solutions, habitations
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