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La bibliothérapie, l'art de guérir par les livres – La Vie

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Bibliothérapeute, un métier à la fois tourné vers la littérature et les autres. • QUENTIN BASSETTI/HANS-LUCAS POUR LA VIE
« Bonjour, Françoise ! Comment allez-vous et où en êtes-vous de votre lecture ? » Dans son salon chaleureux situé non loin du parc du Thabor, à Rennes (Ille-et-Vilaine), Sandrine Lefevre et sa patiente se font face, toutes deux installées dans de confortables fauteuils gris. La décoration, aussi épurée que rassurante, se compose principalement d’une imposante bibliothèque pleine d’ouvrages en tout genre. Un meuble incontournable dans la vie personnelle et professionnelle de Sandrine Lefevre, qui pratique l’activité de bibliothérapeute depuis presque un an.
Stylo et carnet posés sur ses genoux croisés, elle hoche la tête et prend des notes. D’une voix douce, Sandrine pèse chacun de ses mots après la prise de parole de sa patiente. Au bout de 45 min, la thérapeute referme son carnet pendant qu’elle conseille un ouvrage : la séance est close.
« La bibliothérapie, c’est le fait de mettre en adéquation l’histoire d’une personne avec celle d’une œuvre littéraire : un récit, une autofiction, un poème », définit simplement Sandrine Lefevre. Il y a plus de un an, elle a lancé l’atelier « Lire délivre ». Bien qu’elle ait toujours ressenti un « amour inconditionnel pour les livres, l’écriture et l’art », le déclic intervient en mars 2020.
Alors bibliothécaire aux Champs libres (un espace qui héberge notamment un planétarium, le musée de Bretagne, une bibliothèque), elle répond à un appel au bénévolat pour accompagner des personnes dans la lecture d’ouvrages durant le confi­nement. Elle rencontre alors une femme ayant besoin d’évasion afin de supporter cet enfermement. « Je lui ai lu le recueil de nouvelles Mondo et autres histoires de J.M.G. Le Clézio. Cet échange a été très fort, autant pour elle que pour moi, confie Sandrine Lefevre avec un sourire ému. Je pense honnêtement que la littérature est un levier thérapeutique extraordinaire. »
Bouleversée par cette expérience, elle découvre la bibliothérapie, une pratique apparue après la Première Guerre mondiale et qui s’est développée dans les pays anglo-saxons. « Ces soins étaient appliqués aux soldats, notamment victimes de stress post-­traumatique. On leur apportait ainsi de l’attention via la lecture », détaille Sandrine.
La discipline a ensuite évolué, il existe même plusieurs courants, comme la bibliothérapie informative ou encore la bibliothérapie créative. Cette dernière approche, dans laquelle Sandrine s’est spécialisée, fait appel à différents procédés et se rapproche de l’art-thérapie, comme la lecture à voix haute ou la reformulation de phrase. Rapidement, Sandrine Lefevre décide de se former auprès de Régine Detambel, pionnière de la branche en France. Désormais, ses patients, mus par des problématiques différentes, la consultent grâce au bouche-à-oreille.
Sandrine Lefevre trouve la lecture adaptée à son patient pendant la séance ou plus tard.
• QUENTIN BASSETTI/HANS-LUCAS POUR LA VIE
Claire Delacotte, qui tient un atelier de broderie, est suivie par Sandrine Lefevre depuis plus d’une dizaine de séances. « Je me trouvais dans un moment de transition et j’avais besoin de trouver une thérapie qui ne consistait pas à être allongée sur un canapé. Je parle beaucoup mais j’ai plus de mal à m’exprimer lorsqu’il s’agit de choses intimes », raconte la jeune femme.
Après plusieurs discussions, Sandrine préconise un roman de Carole Martinez, Du domaine des Murmures, qui raconte la vie d’une femme au Moyen Âge, préférant s’emmurer plutôt que se marier. « Je suis actuellement en train de divorcer, mais ce n’était pas le cas lorsqu’elle m’a conseillé cette histoire. Celle-ci m’a permis de me libérer petit à petit car elle correspondait à un processus d’émancipation naissant. C’était alors très étrange de lire une situation semblable à une phase de ma vie très précise », poursuit Claire.
Une fois les premières pages tournées, les discussions avec Sandrine Lefevre ont été très fructueuses. « Nos échanges permettent de revenir sur certains points du roman tout en abordant des sujets auxquels je n’aurais peut-être pas réfléchi en temps normal, conclut la brodeuse. La lecture ouvre des portes que mon cerveau avait fermées inconsciemment. »
Françoise Tual, ancienne infirmière en cardiologie, a décidé de consulter une fois à la retraite. Comme Claire, elle en constate tout de suite les bénéfices. « Le but de ma démarche, c’était d’améliorer une problématique personnelle afin de me sentir bien ensuite, confie Françoise. Je suis à une période de ma vie où il est temps que je prenne soin de moi. Ces séances m’apportent beaucoup, je lis deux, voire trois romans en même temps, ce qui ne m’était jamais arrivé auparavant. »
Les séances de bibliothérapie ne sont pas une psychanalyse, mais le livre est « dépositaire des émotions ».
• QUENTIN BASSETTI/HANS-LUCAS POUR LA VIE
Pour autant, Sandrine Lefevre insiste sur le fait qu’elle ne réalise pas un travail de psychanalyse. « C’est très important de le préciser en amont. La bibliothérapie, c’est surtout prendre le livre comme dépositaire des émotions », indique cette dernière. Malgré tout, elle veille à conserver une certaine distance dans l’échange thérapeutique : « J’instaure un cadre qui aide à prendre du recul sur la situation. »
Si Sandrine Lefevre reçoit surtout les patients à son domicile, les ateliers de bibliothérapie, facturés à 45 € la séance, peuvent se dérouler en plein air ou dans un autre lieu, selon les envies de chacun. Choisir les ouvrages représente un aspect majeur du travail de Sandrine. Forte de 20 ans de lecture compulsive, elle consacre énormément de temps à décider quelles œuvres recommander à ses patients. « Le processus varie. Je peux avoir une idée durant les séances, mais il m’arrive aussi de proposer plus tard une quinzaine d’ouvrages, et d’affiner le choix final avec le patient. »
Ces séances individuelles ne sont pas sa seule source de revenu, elle propose aussi ses services auprès d’associations, de collectivités, d’écoles ou en milieu hospitalier. La pratique de la bibliothérapie, méconnue du grand public, n’est pas reconnue par l’État, pourtant la demande existe, selon Sandrine Lefevre : « Je ne sais pas pourquoi la bibliothérapie est aussi peu développée en France, mais il est clair qu’il y a une véritable envie de la part des gens. »
À savoir
Atelier Lire délivre, à Rennes : ateliersliredelivre.com
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