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Près de 200 rassemblements sont prévus aujourd’hui dans toute la France pour les salaires et contre les réquisitions dans les raffineries. Aline Leclerc, journaliste au service Economie du « Monde », répond en direct à vos questions.
Le chef de file de LFI, Jean-Luc Mélenchon, est arrivé gare de Lyon à 11 heures pour assister à l’Assemblée générale (AG) des cheminots et afficher son soutien à la mobilisation intersyndicale et interprofessionnelle, 48 heures après la « marche pour la vie chère » organisée par la Nupes à Paris. « Souvent ce sont des luttes de salariés qui sont apparemment les plus vulnérables », a-t-il défendu au micro de BFM-TV au sujet des grévistes aujourd’hui mobilisés pour une hausse des salaires.
Souhaitant faire le lien entre la mobilisation de dimanche, à l’appel des partis de gauche, et celle d’aujourd’hui, à l’appel des syndicats, il a estimé que la mobilisation générale « est une forme de bras de fer avec le pouvoir, un mai-68 perlé ».
Ce matin, le député et secrétaire national du PCF Fabien Roussel s’est lui aussi rendu en soutien des grévistes. Estimant que tous « les salaires doivent évoluer à hauteur de l’inflation », ce dernier a fait savoir un peu plus tôt sur BFM-TV, qu’il allait déposer une proposition de loi en ce sens dans les 24 heures.
Près de 200 points de rassemblement sont prévus en France ce mardi, selon la CGT, qui organise cette journée de mobilisation interprofessionnelle avec les syndicats FO, Solidaires et FSU, ainsi que les organisations de jeunesse FIDL, MNL, UNEF et La Voix lycéenne.
A Paris, la manifestation s’élancera à 14 heures de la place d’Italie (13e arrondissement), en direction de la place Vauban (7e). Un autre cortège, pour protester plus spécifiquement contre la réforme des lycées professionnels, défilera dès 14 h 30 du métro Saint-François-Xavier (7e) au métro Sèvres-Babylone (6e et 7e). La police anticipe pour ces cortèges respectivement 15 000 et 2 000 participants.
La précédente journée de mobilisation interprofessionnelle, le 29 septembre, avait rassemblé 118 500 personnes sur l’ensemble du territoire, dont 13 500 à Paris, selon la police (250 000 et 40 000 selon les organisateurs).
Premier syndicat de France, la CFDT a en revanche décidé de rester à distance du mouvement, ne croyant pas en l’efficacité des manifestations interprofessionnelles pour obtenir des augmentations salariales dans les entreprises.
Au bord des quais de la gare Saint-Charles, une cinquantaine de conducteurs de trains et d’administratifs sont réunis, mardi 18 octobre, pour une Assemblée générale (AG) organisée au débotté. « On savait qu’on ne serait pas très nombreux : avec la pénurie d’essence, beaucoup de salariés sont coincés chez eux », relativise Rémy Hours, délégué CGT. A ses côtés, les représentants FO et SUD-Rail affichent l’union de leurs syndicats en cette journée d’action.
Ici, tout le monde pointe la réquisition des salariés des raffineries comme un déclencheur de la grève. « J’ai été choqué en entendant ça. C’est une remise en cause insupportable du droit de grève. Le gouvernement veut nous priver de notre liberté d’expression », gronde Adam Laynet, 34 ans, depuis douze ans à la SNCF. Même colère chez Charlotte Marin, 34 ans également, conductrice depuis trois ans sur les lignes régionales. « C’est une attaque inédite, constate-t-elle. Mais je suis aussi en grève pour des motifs liés à mes conditions de travail et à mon salaire. » Ce mardi matin, on parle beaucoup ici des 1,4 % d’augmentation concédés par la direction de l’entreprise au mois de juillet. « Après huit ans de gel de mon salaire et avec une inflation de 6 %, c’est loin d’être suffisant », note Adam Laynet.
En haut des marches des bureaux des conducteurs, tribune improvisée, Rémy Hours évoque la lettre reçue la veille de la direction, qui annonce une hausse rétroactive lors des prochaines négociations salariales. « Aujourd’hui, ce n’est pas qu’une grève de solidarité avec les raffineurs, c’est une grève pour nos salaires également », assure-t-il.
« Si Farandou [président de la SNCF] a déjà écrit une lettre, c’est qu’il a peur de la contagion. Aujourd’hui, nous montrons que nous sommes réactifs, soyez prêts à répondre dès demain à des grandes mobilisations », enchaîne Bernard Borgialli, représentant du syndicat SUD-Rail.
Ce mardi, la question d’une reconduction du mouvement plane dans les esprits mais ne sera pas soumise au vote. « Une grève de vingt-quatre heures ne fait pas plier la direction, mais une reconductible, ça se prépare », conclut Adam Laynet. « C’est une journée qui a été organisée dans l’urgence », reconnaît-on parmi les cheminots.
Comment expliquer que la mobilisation des salariés de TotalEnergies et Esso-ExxonMobil se soit élargie à d’autres secteurs ? Dans quelle mesure les revendications salariales couvaient-elles ? Comment l’inflation a-t-elle secoué la question des salaires ces derniers mois en France ?
Posez toutes vos questions sur le sujet à Aline Leclerc, journaliste au service Economie du Monde, elle y répondra ici dès 11 h 30. Merci de mentionner le mot « tchat » dans votre question, pour être sûr qu’on ne passe pas à côté !
Bonjour Audrey,
Impossible pour nous de vous donner une date, mais plutôt des tendances. Outre le mouvement social dans les dépôts et raffineries de pétrole et les centrales nucléaires qui devrait se poursuivre au-delà d’aujourd’hui, l’appel à la grève pourrait être notamment reconduit à la SNCF, ainsi que dans les lycées professionnels.
Les cheminots entendent en effet profiter de la fenêtre ouverte jusqu’aux vacances de la Toussaint, vendredi soir, pour négocier des hausses de salaires. Erik Meyer, secrétaire fédéral de SUD-Rail, favorable, comme la CGT, à cette idée, a affirmé ce matin sur Franceinfo que « ce sont les assemblées générales qui vont se réunir ce matin, en début d’après-midi au maximum » pour décider d’un éventuel prolongement de la grève au sein de la SNCF ces prochains jours. A la question de savoir si la grève pourrait s’étendre sur la période des vacances, M. Meyer a répondu : « Tout dépendra des propositions qui seront posées sur la table par la direction », après qu’elle a envoyé hier un courrier qui « acte un calendrier de discussions pour déboucher sur les négociations salariales de décembre », une proposition jugée pour l’instant « insuffisant[e] » par les syndicats.
Dans les lycées professionnels, l’appel à la grève, pour une hausse des salaires mais qui mobilise également contre la réforme de l’enseignement professionnel poussée par Emmanuel Macron, prend une ampleur rarement vue, en rassemblant la quasi-totalité des organisations syndicales du secteur et pourrait aussi se poursuivre au-delà de ce mardi. Le SNETAA-FO entend en tout cas prolonger le mouvement les 19, 20 et 21 octobre.
Quant au mouvement dans le secteur pétrolier, Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, a précisé ce matin au micro de RTL que la grève prendrait fin « dès qu’une négociation pourra avoir lieu pour corriger une proposition d’accord qui ne correspond pas aux attentes des salariés », plaidant ainsi pour que l’accord trouvé entre TotalEnergies, la CFDT et la CFE-CGC la semaine passée, que la CGT a refusé de signer, soit revu. Or « pour l’instant, il n’y a pas de solution parce qu’il n’y a pas de perspective de rouvrir une négociation », a-t-il ajouté.
« Des niveaux records » d’utilisateurs des plates-formes de covoiturage : entre pénuries de carburants et annonces de grève des transports en commun, les Français s’organisent de plus en plus collectivement pour les trajets du quotidien. Lundi, les grèves ont été reconduites dans trois raffineries sur sept et cinq gros dépôts de TotalEnergies, aggravant les tensions sur l’approvisionnement en carburant.
« Pour beaucoup de Français, l’essence est devenue un produit de luxe », estime Nicolas Michaux, porte-parole de la plateforme de covoiturage Blablacar, auprès de l’Agence France-Presse (AFP). Le réseau Blablacar Daily, qui propose des trajets quotidiens courts, observe une hausse de 30 % des demandes pour être passager depuis les grèves dans les raffineries françaises et les pénuries de carburants qui en découlent. Un phénomène toutefois « visible depuis l’an dernier. Les Français se mettent de plus en plus au covoiturage, mais avec l’inflation et la pénurie de carburant, on a atteint des niveaux records d’utilisateurs », explique M. Michaux.
Même son de cloche du côté de Karos, qui compte 600 000 utilisateurs en France. La plate-forme a constaté un pic d’inscription le week-end du 8 octobre, explique à l’AFP son porte-parole, Tom Attias. Elle a même constaté 44 % de nouveaux utilisateurs lundi 10 octobre au matin, des « personnes qui ne trouvaient plus de carburant » ou d’autres, qui en avaient toujours « et voulaient en faire profiter les autres, par élan de solidarité », explique le porte-parole. L’entreprise a d’ailleurs lancé une campagne de communication par SMS, courriels et notifications, « pour inciter les conducteurs qui ont de la place dans leur véhicule à prendre des passagers », relève-t-il.
Le transilien H est une des lignes les plus perturbées par la grève : plusieurs trains ont été annulés et il est annoncé que seul un train sur trois circulera. Pourtant, d’après les médiateurs SNCF, « c’est plutôt tranquille, il n’y a pas tant de monde que ça ». Hier, le trafic était « plus chamboulé » selon eux.
Anaïs, une comédienne de 27 ans qui se rend à une audition à Enghien-les-Bains (Val-d’Oise), patiente sur un quai de la gare du Nord. Le prochain train arrive dans vingt-cinq minutes. La jeune femme est partie une heure et demie plus tôt que prévu en prévision de retards liés à la grève. Peu d’usagers attendent à ses côtés.
Le ministre de l’intérieur a appelé mardi une « partie du patronat à augmenter les salaires quand c’est possible », reconnaissant qu’il y avait « un problème de salaires » en France, au micro de RTL. Une stratégie d’incitation à la négociation en entreprise, plutôt qu’une hausse des salaires générale, que le gouvernement défend depuis plusieurs mois.
« Un ouvrier, un employé qui travaille, doit être rémunéré au juste salaire », a affirmé Gérald Darmanin, rappelant que « les gens constatent que leurs salaires n’ont pas suivi l’augmentation des prix » et qu’« ils constatent qu’une partie des patrons se rémunère et que cette rémunération est disproportionnée par rapport à ce qu[’ils] touche[nt] ».
Les négociations salariales annuelles dans la fonction publique seront ouvertes au début de l’année 2023, a confirmé mardi le ministre de la fonction publique, Stanislas Guerini, au moment où plusieurs syndicats ont appelé à la grève pour une augmentation du point d’indice.
« La question des salaires, d’un commun accord avec les organisations syndicales, nous avons décidé de l’ouvrir en janvier 2023, mais après les élections professionnelles [de décembre]. C’était la demande des organisations syndicales », a-t-il déclaré sur Public Sénat.
Le ministre a rappelé le dégel du point d’indice, la base de rémunération commune aux 5,7 millions d’agents publics, revalorisé de 3,5 % au début de l’été. Une hausse qui s’ajoute « aux augmentations moyennes de 1,5 % », ce qui « correspond à peu près au niveau d’inflation constaté sur 2022 », a-t-il ajouté. Les syndicats CGT, FO, FSU, Solidaires de la fonction publique, qui ont appelé à la grève mardi, réclament, eux, l’indexation « automatique » du point d’indice sur l’inflation.
« Nous n’avons pas réglé la question de l’attractivité dans la fonction publique (…) et l’attractivité se joue sur la fiche de paie », a par ailleurs reconnu M. Guerini, promettant de « mettre à plat cette question des salaires et des carrières dans l’administration » au début de 2023 tout en tenant compte de la « conjoncture » à ce moment-là.
Venu la veille à Marseille pour hisser le drapeau arménien sur la façade de la mairie en geste de solidarité avec un pays en guerre, le réalisateur Robert Guédiguian était de passage par la gare Saint-Charles mardi matin, où il a témoigné de son soutien aux grévistes :
J’ai la chance que mon train ne soit pas annulé, mais même s’il l’avait été, je n’aurais pas ôté mon soutien à ce mouvement. Il est juste et traduit une lutte qui nous concerne tous. Nous sommes face à un président des riches qui touche à l’âge de la retraite mais ne veut pas rétablir l’impôt sur la fortune, devant des entreprises qui refusent d’augmenter les salaires, alors qu’elles font des bénéfices exceptionnels. Tout le monde devrait se réjouir d’être dans un pays où l’on manifeste, où l’on fait grève, car c’est un gage de démocratie. C’est cette mobilisation qui nous protégera peut-être d’une dérive à la Bolsonaro ou à la Melloni, qui frappent le Brésil ou l’Italie. Vive les manifestations, vive les mouvements de grève !
Partout en France se tiennent des assemblées générales (AG) de cheminots – 254 au total, selon Laurent Brun, secrétaire général de la CGT-Cheminots – c’est à elles de décider de la reconduction ou non de la grève. Juridiquement, elle peut l’être.
L’appel pour la journée de mardi 18 octobre a été lancé sur la base d’un préavis datant de novembre 2019, qui portait sur les retraites, était signé CGT, SUD et UNSA et n’a jamais été levé. « Dans la précipitation, les organisations syndicales sont allées chercher ce préavis dormant », explique François Nogué, directeur des ressources humaines (DRH) de la SNCF, qui le déplore.
La SNCF a contesté cette pratique en justice, mais ses démarches n’ont pas abouti. La pratique des préavis dormants est devenue courante « pour détourner la loi sur le service garanti », selon M. Nogué. Celle-ci impose, quinze jours avant un conflit, de déclencher une alarme sociale (une DCI, démarche de concertation immédiate), puis de déposer cinq jours avant le mouvement un préavis, si les discussions n’ont pas abouti. « Dans les faits, nous avons plusieurs préavis dormants. SUD-Rail en dépose un tous les deux mois par précaution. Nous en avons même reçu un de FO qui court jusqu’en 2050. » C’est ce qui a permis à SUD-Rail et à la CGT de lancer rapidement ce mouvement et de laisser ouverte la porte d’une grève reconductible.
La mobilisation d’aujourd’hui à la SNCF doit être équivalente à celle du 6 juillet. C’est ce que prévoyait en tout cas le groupe à la veille de la grève. Il y aurait donc 20 % de grévistes, avec des perturbations fortes en Ile-de-France et dans les TER. Pour M. Nogué, DRH de la SNCF, les discussions sur le pouvoir d’achat n’ont jamais cessé, y compris la semaine dernière, mais les négociations formelles ne peuvent avoir lieu avant les élections professionnelles, à la fin de novembre (du 17 au 24).
Lundi 17 octobre, le DRH a donc écrit aux délégués syndicaux pour leur assurer que les négociations commenceraient très vite après les élections et qu’elles comprendraient bien une clause de revoyure sur le pouvoir d’achat en 2022. Si les 5,8 % de hausses en deux fois déjà prévues ne suffisent pas, compte tenu de l’inflation en fin d’année, des mesures complémentaires pourront être prises et « donner lieu à une application rétroactive sur le dernier trimestre 2022 », écrit-il. Des rencontres bilatérales auront lieu au début de novembre.
Comme d’habitude, les allées de la gare du Nord grouillent de monde. Sur le quai du RER D, les usagers attendent patiemment. Seulement un train sur trois est en circulation sur cette ligne. Thomas, 22 ans, qui se rend à la station Châtelet pour prendre le RER A, compte les minutes. Au quotidien, il n’attend pas plus de cinq minutes son train ; aujourd’hui, c’est douze minutes. « Ce n’est pas un souci, j’arriverai un tout petit peu plus tard au travail », dit-il, imperturbable.
En face, Josée et Patrice, valises à la main, ont pris le RER B depuis l’aéroport Charles-de-Gaulle pour rejoindre la gare Saint-Lazare. Le couple revient de Bali et doit se rendre à la gare de l’Est pour prendre le TGV qui les ramènera à Strasbourg, où ils habitent. « On s’est fait du souci, on regardait TV5Monde en vacances, les journalistes ne parlaient que des grèves. On s’est dit qu’on allait peut-être devoir passer une nuit à Paris », témoignent-ils. Finalement, le couple n’a connu aucune perturbation : le RER B fonctionne quasiment normalement et leur TGV n’est pas annulé.
Erik Meyer, secrétaire fédéral de SUD-Rail, a estimé ce matin sur Franceinfo qu’il s’agissait d’« une journée de mobilisation plutôt réussie » à la SNCF, avec, selon lui, « plus d’un conducteur de train sur deux qui est en grève », « à peu près la même chose en contrôleurs », et « environ 30 % des agents de la production et de la maintenance au niveau national ».
Selon lui, la situation des salariés chez TotalEnergies a été « l’étincelle » du mouvement interprofessionnel de ce mardi, décidé il y a cinq jours, après l’annonce de réquisitions de personnels par le gouvernement. « On a des négociations salariales dans les entreprises qui ne démarrent pas. Dans le même temps, les entreprises ne jouent pas le jeu et le gouvernement décide de procéder à des réquisitions quand on a des salariés qui demandent des réévaluations de salaires », a-t-il regretté.
« Ce n’est pas nous qui décidons de la reconduction de la grève. Ce sont les assemblées générales qui vont se réunir ce matin, en début d’après-midi au maximum », a-t-il ajouté au sujet du possible prolongement de la grève au sein de la SNCF ces prochains jours. A la question de savoir si la grève pourrait s’étendre jusqu’aux vacances de la Toussaint, qui débutent vendredi soir, M. Meyer a répondu : « Tout dépendra des propositions qui seront posées sur la table par la direction », après qu’elle a envoyé hier un courrier qui « acte un calendrier de discussions pour déboucher sur les négociations salariales de décembre », une proposition jugée pour l’instant « insuffisant[e] » par les syndicats.
A Marseille, le réseau de transports publics, la Régie des transports métropolitains (RTM), fonctionne normalement mardi 18 octobre. Tramways, bus et métros assurent leurs services selon la RTM. A la gare Saint-Charles, l’ambiance est calme, les voyageurs semblent avoir anticipé les annulations de trains.
Ici, elles touchent principalement les lignes régionales vers Avignon et la Côte bleue, pour lesquelles un train sur deux est annulé. Entre Marseille et Nice, la SNCF annonce un trafic normal. Les syndicats FSU, SUD-Rail et Force ouvrière appellent à un rassemblement interprofessionnel à 10 h 30 en centre-ville, alors que la CGT manifestera à Martigues, où elle tient son congrès départemental.
Bonjour Arno,
Les sept fédérations (CGT, FO, FSU, CFDT, UNSA, SUD Solidaires, Syndicat national des lycées et collèges) qui appellent à la grève dans les lycées professionnels ce mardi se mobilisent contre la réforme du lycée professionnel voulue par Emmanuel Macron, afin de demander « son retrait ». Notre journaliste Sylvie Lecherbonnier décrypte dans l’article ici-bas cette mobilisation.
Si le lycée professionnel – fort de ses 600 000 élèves – va mal, tous s’accordent à le dire, les mesures envisagées par le président de la République ne conviennent pas aux personnels de ces lycées, éreintés par plusieurs réformes de la voie professionnelle ces quinze dernières années sans qu’aucun bilan n’en ait été tiré.
C’est notamment l’augmentation du nombre de périodes de stage de 50 %, annoncée par Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle, qui est au cœur de l’opposition à la réforme. Selon l’intersyndicale, cette mesure fait courir « le risque de centaines d’heures d’enseignement en moins pour les jeunes qui en ont le plus besoin ».
Autre point de la réforme qui s’attire les foudres des professionnels : l’adaptation de la carte des formations aux réalités économiques, souhaitée par le gouvernement dans le but d’améliorer l’insertion professionnelle des diplômés. Les syndicats d’enseignants refusent que « les ouvertures et fermetures de filières soient décidées uniquement au prisme des besoins locaux et immédiats des entreprises de proximité ». Se pose également la question de l’avenir des enseignants qui verraient leur filière fermée.
« Qu’il y ait des demandes de négociations salariales dans les entreprises, je le comprends, qu’il y ait des grèves préventives, des grèves pour aller mettre la pression dans un contexte déjà compliqué par la guerre en Ukraine, par la situation économique au sens large, je pense qu’il faut être prudent et, encore une fois, le temps du dialogue, ce n’est pas le temps du blocage », a déclaré le ministre de la transition écologique, Christophe Béchu, ce matin sur Europe 1.
Il a affirmé que le gouvernement allait continuer à « réquisitionner à chaque fois que c’est nécessaire », comme il l’a déjà fait à treize reprises, afin d’assurer les livraisons en carburant dans les régions où c’était le plus tendu ces derniers jours. Au sujet de la CGT, il s’est offusqué qu’« un syndicat, minoritaire [chez TotalEnergies], refuse de respecter des accords majoritaires, signés par d’autres organisations syndicales ».
« Comme beaucoup de Français, il y a un jugement sévère sur une forme de détournement d’un droit d’action syndical pour obtenir autre chose », a-t-il fait valoir, arguant que, après avoir obtenu des « hausses salariales qui sont conséquentes », « on n’a aucune raison de rester dans une grève qui se poursuit au-delà de ces accords et de ces négociations ».
Sur le RER E, la perturbation est un peu plus importante que sur les autres lignes. Le trafic est estimé à environ deux trains sur trois. « Il y a énormément de monde », confirme Stéphanie, 57 ans, secrétaire dans une agence d’auxiliaires de vie, sur le quai de la gare de Val-de-Fontenay, à Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne). Malgré tout, les trains « semblent être à l’heure », répond-elle gaîment. Les usagers ne sont pas stressés, leurs yeux trahissent un rude réveil, mais sur le quai le calme règne.
Loïc, un jeune homme de 26 ans qui travaille à l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), ne s’est pas réveillé plus tôt que d’habitude. Il commence à 9 h 30, il est à l’heure. « Le trafic est perturbé mais j’ai connu pire », assure-t-il. Lui qui commence son trajet à Villiers-sur-Marne s’est arrêté à Val-de-Fontenay pour prendre un RER sans arrêt jusqu’à la gare d’Haussmann-Saint-Lazare.
Live animé par Marie Pouzadoux
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