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INTERVIEW – Nicolas Sarkozy : « Il faut savoir avancer » – Gala

Matthias Gurtler | à 07h47
@Aurélien Morissard/Panoramic/Bestimage
Rompu aux meetings et aux salles combles dès ses 20 ans, l’ancien Président vient d’enregistrer une version audio de son dernier livre. Il a voulu cette fois prendre l’auditeur par la main, et se raconter comme en tête à tête. Il nous en parle.
L’ancien président de la République crée l’événement en interprétant une lecture de son best-seller le plus intime sorti en 2019. Passions, une exclusivité Audible, fait partie de la nouvelle sélection de plus de 1 100 titres à écouter en illimité, sur la plateforme de livres audio d’Amazon.
GALA : Ce livre, Passions (éd. de l’Observatoire), est paru il y a plus de trois ans. En l’enregistrant dernièrement, avez-vous eu la tentation de le modifier ?
NICOLAS SARKOZY
: Je crois beaucoup en l’avenir du livre audio. Selon moi, de plus en plus de gens auront besoin de trouver des émotions de façon différente. Tout le monde n’a pas le loisir de lire un livre. Je voulais aussi l’enregistrer moi-même, cela aurait été comme une forme de trahison qu’une autre personne le fasse à ma place. Cela a nécessité des dizaines d’heures d’enregistrement. C’est un effort important, puisqu’en réalité il ne s’agit pas de lire mais d’interpréter le livre, un exercice beaucoup plus difficile. Cela signifie qu’il ne faut pas le changer, mais lui mettre des couleurs, tout en gardant les mots et phrases d’origine. L’enjeu est aussi de rester totalement concentré. L’implication nécessaire est telle que les séances d’enregistrement ne duraient pas plus de trois heures, afin que cela ne soit pas mécanique. Lire comme si chaque page était la première : tel était mon objectif.
GALA : Y a-t-il eu des moments plus difficiles que d’autres à interpréter, comme vos souvenirs du début, autour de Jacques Chirac, de Carla Bruni ?
N. S.
: Bien sûr, j’essaye toujours de donner de l’émotion dans ce que je dis ou ce que je fais. Par conséquent, les passages plus personnels comme ma rencontre avec Carla ou mon divorce, on les lit différemment. C’est une belle expérience pour moi.
GALA : Vous avez pourtant prononcé nombre de discours, d’allocutions… quelle différence avec les autres formes oratoires ?
N. S.
: Il est déjà rare que je fasse un discours de dix heures ! Dans certains moments, je dirais que cela est plus facile parce que j’étais porté par le texte. Cependant, il y a une complexité particulière : le ton ne doit jamais être monotone. Il faut prendre page après page pour que chaque mot, chaque idée, chaque événement soit raconté comme si le lecteur était en face de moi et que je le prenais par la main pour lui dire « Tu te rends compte, voilà ce que j’ai vécu, voilà ce que je pense ». Il est primordial de garder cette fraîcheur, mais c’est l’aspect le plus difficile.
GALA : Vous avez décidé de vous passer de musique et de fond sonore…
N. S. :
Mais la musique, c’est le texte, parce qu’un livre c’est une mélodie ! Nous avons fait peut-être six ou sept séances et il très important d’avoir réussi à garder la même note entre la première et la dernière séance. Les gens ne doivent pas entendre plusieurs livres. Donc la mélodie, l’harmonie, le fil qui dit « écoute moi, je te parle », doit éviter au lecteur de se dire « tiens c’était la séance trois ». Pour lui il doit n’y en avoir qu’une.
GALA : On écoute très souvent les livres audio au casque, et cette proximité est à prendre en compte. Avez-vous dû vous adapter à cela ?
N. S.
: Il faut moduler bien évidemment. On ne parle pas d’une manière monocorde, la voix n’est pas la même. Dans mon livre, il y a des dialogues que je dois interpréter. Certaines discussions avec Jacques Chirac sont parfois fortes, je dois les incarner.
GALA : Il n’y a quand même pas de tentatives d’imitation ?
N. S.
: Non surtout pas, cela ne sert à rien. Il faut réussir à recréer l’ambiance du moment. Ce n’est pas un numéro d’imitation, c’est une histoire que je décris et partage avec les Français comme si je me rendais à un dîner et qu’on me demandait de raconter cette anecdote.
GALA : Passions a été un best-seller, l’enregistrer avec Audible est-il une façon de toucher un public encore plus large ?
N. S.
: Oui, bien sûr. Ce que je recherche c’est de toucher, de rencontrer et de créer un lien d’amour, d’amitié et de partage avec le plus de monde possible. C’est toujours une émotion pour moi, ce lien si fort avec les Français ! Un livre qui est écrit mais sans être publié n’existe pas, comme un tableau qui est peint mais n’est pas montré, ou une chanson qui est enregistrée mais n’est ni jouée, ni interprétée, ni reprise par les gens dans la rue. Mon livre appartient donc autant à celui qui le lit ou l’écoute qu’il m’appartient. Il y a 200 000 façons de porter un jugement sur un livre et chaque critique est aussi importante que ce que l’auteur a voulu dire. Parfois, l’écrivain souhaite raconter quelque chose mais le lecteur, lui, voit peut-être la vérité de ce que l’auteur n’a pas osé ou n’a pas su dire.
GALA : Votre vocation pour l’art oratoire date-t-elle du meeting de Nice en 1975 (l’occasion de sa première rencontre avec Jacques Chirac, ndlr) ?
N. S
. : Je pense que j’ai toujours eu cela en moi ! En quatrième, déjà, je me suis aperçu que lorsque je parlais dans la classe, on m’écoutait. Ensuite, je l’ai travaillée principalement en me critiquant moi-même. Jamais en m’enregistrant, je suis incapable de réécouter ma voix. Je trouve ça désagréable et je pense qu’ainsi, vous restez immobile. Il faut savoir avancer. J’ai mis beaucoup de temps parce que je n’osais pas faire certaines choses. Maîtriser ses silences et se taire dans une salle avec des milliers d’auditeurs, c’est très difficile. Jeune, je partais à fond au premier mot et je terminais essoufflé au dernier, je ne les laissais pas respirer. Tout simplement parce que je manquais de force et de confiance. J’ai compris ensuite que l’écoute était beaucoup plus difficile à obtenir que l’applaudissement frénétique. Arriver à suspendre la salle entière à vos lèvres, c’est extrêmement difficile mais tellement important. Tout cela s’acquiert en travaillant énormément.
GALA : Il n’y a jamais eu de coach ?
N. S.
: Jamais ! Mais quel coach ? Qui peut vous expliquer comment l’on parle devant 100 000 personnes place du Trocadéro ? L’important est de se critiquer soi-même, et essayer de s’améliorer.
GALA : La meilleure des écoles, n’était-ce pas vos débuts de militant ?
N. S
. : En juillet 1976, Jacques Chirac est Premier ministre, nous sommes au Palais des Congrès Porte Maillot, 5 000 personnes l’attendent. J’ai 21 ans et il vient me voir pour me dire « je suis vraiment fatigué, ce soir je parle en premier et tu parles juste après moi ». Jacques Chirac était alors adulé par sa famille politique, je lui explique que je ne peux pas, que les gens sont là pour lui… Il me regarde et me répond : « Je ne te demande pas ton avis. Je parle en premier et tu prends le relais ensuite, tu es le seul à pouvoir faire cela. » Quelle école pour moi ! Parce que quand il s’en va et que les gens commencent à se lever, il faut aller les chercher !
GALA : On apprend beaucoup de la vie derrière un micro ?
N. S.
: On apprend de tout. D’abord, on apprend à aimer et écouter les gens. C’est important d’écouter leurs silences, d’écouter lorsqu’ils toussent… Dans ma carrière politique, parfois je parlais à des Français dont la tête était tournée vers un écran tant les salles étaient grandes… C’est curieux de s’adresser à des gens qui regardent tous de côté, ou de s’habituer à un fort écho. Au meeting de Villepinte en 2012, nous sommes environ 80 000 et l’incandescence est telle que je n’ai pas pu lire les quatre dernières phrases de mon discours.
GALA : L’improvisation est une chose que vous maîtrisez ?
N. S.
: Oui mais il faut beaucoup la travailler. Il y a ce proverbe que j’adore : « Je n’ai pas eu le temps d’être bref. » Contrairement à ce que l’on pense, pour être bref, il faut beaucoup de temps. On reconnaît tout de suite quelqu’un qui n’a pas préparé son discours, il en devient interminable.
GALA : La repartie se travaille ?
N. S.
: Pas vraiment. C’est à travers les coups reçus et les batailles menées en ayant les sens aux aguets qu’elle se développe.
GALA : Cette version audio donne le sentiment d’entendre la voix d’un proche qui nous parle…
N. S.
: C’était une volonté de ma part. Avec le livre audio, je vous parle à vous directement contrairement à un discours où je tente de transformer le public en une seule personne, pour que chacun pleure, rigole ou applaudisse en même temps. Ici, je parle à l’auditeur comme si nous passions un moment ensemble.
GALA : Imaginez-vous d’autres déclinaisons, comme un podcast dans lequel vous pourriez soit rencontrer des gens ou intervenir sur d’autres thèmes ?
N. S.
: Tout ce qui est rendez-vous obligatoire, qui nécessite de parler pour parler, tout ce qui est convenu, cela ne m’intéresse pas réellement. J’aime m’exprimer quand j’en ai envie, lorsque j’ai quelque chose à dire et non pas parce qu’il le faut. En ce moment, je me suis remis à écrire parce que j’en avais le désir.
GALA : L’écriture peut-elle être fictionnelle pour vous ?
N. S.
: Il n’y a rien que j’admire plus que les romanciers. Malheureusement je n’ai pas ce talent. Un romancier, c’est quelqu’un qui sait raconter une histoire, mais aussi qui fait vivre ses personnages : cela est si complexe !

GALA : Vous avez toujours admiré les qualités d’interprétation des artistes…
N. S.
: J’admire les artistes et je vis avec une artiste. Ils ont cette chose supplémentaire, ce miracle qu’est l’inspiration, dont personne ne sait d’où il vient.
GALA : Il en faut pour être un grand dirigeant politique…
N. S.
: Bien sûr, mais j’ai fait de la politique comme un artiste. J’ai toujours recherché le partage et l’émotion. La deuxième chose qu’ont les artistes c’est l’art ! Et celui-ci est la seule réponse pour alléger la gravité de la vie.
GALA : La politique peut l’alléger aussi de temps en temps…
N. S.
: Oui, si elle est faite comme un art !
Cet entretien est à retrouver dans Gala N°1529, disponible ce jeudi 29 septembre.
Crédits photos : Aurélien Morissard/Panoramic/Bestimage
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