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Interview de M. Pap Ndiaye, ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse à France Info le 12 septembre 2022, sur le bilan de la rentrée scolaire, le recours aux contractuels, la hausse des salaires prévue, l'éducation sexuelle à l'école, le – Vie publique.fr

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MARC FAUVELLE
Bonjour Pap NDIAYE.
PAP NDIAYE
Bonjour.
MARC FAUVELLE
Nous sommes 10 jours après la rentrée scolaire, est-ce que vous considérez que ça a été un succès ?
PAP NDIAYE
La rentrée scolaire a été bonne, dans la mesure où compte tenu des difficultés structurelles que nous avons, elles sont connues, à propos du recrutement des enseignants, ce sont des difficultés anciennes qui se sont accrues cette année, compte tenu de ces difficultés, elle a été bonne, dans beaucoup d’académies elle a même été meilleure que l’année dernière, et donc il y a tout lieu d’être satisfait d’une rentrée qu’on nous promettait par ailleurs mauvaise, voire catastrophique.
MARC FAUVELLE
Le premier syndicat d’enseignants du secondaire, le SNES FSU, a mené une enquête dans 500 établissements, collèges et lycées, dans 60 % d’entre eux il manquait au moins un enseignant à la rentrée. Est-ce que vous confirmez ces chiffres ou est-ce que vous en avez d’autres ?
PAP NDIAYE
Non, ce ne sont pas des chiffres que je confirme. Nous sommes en train d’établir le bilan définitif de la rentrée, et comme je vous l’indiquais, il est bon, bien entendu il y a toujours des enseignants qui manquent, mais ça c’est vrai à n’importe quel jour de l’année, du 1er septembre jusqu’à la fin de l’année scolaire…
MARC FAUVELLE
Parce que arrêts maladie ou absences imprévues.
PAP NDIAYE
Voilà, et y compris en janvier février on a des pic d’absences liées aux épidémies saisonnières. Donc on a à chaque année des éléments frictionnels, si vous voulez, qui ne remettent pas en cause le fait que la rentrée s’est bien passée. Il y a encore des problèmes à régler, ce qu’on appelle des blocs provisoires à remplir, 2 heures de Portugais par ci, 4 heures d’économie gestion par là. Ça c’est de la dentelle dont s’occupent les rectorats. Mais dans l’ensemble, cette rentrée a été bonne, et encore une fois elle a été bonne dans des circonstances qui ne sont pas les circonstances favorables. 
SALHIA BRAKHLIA
Pap NDIAYE, votre promesse à la rentrée c’était un prof devant chaque classe. Cette promesse, elle a été tenue ou pas ?
PAP NDIAYE
Cette promesse, elle a été tenue, il y a un prof devant chaque classe, en tenant compte des difficultés structurelles que nous avons, et en tenant compte des absences frictionnelles qui existent à n’importe quel moment de l’année.
SALHIA BRAKHLIA
Pour cette rentrée, vous avez eu recours massivement aux contractuels, combien avez-vous embauché de contractuels ?
PAP NDIAYE
Nous avons embauché environ 4 500 contractuels nouveaux, pour un total général d’environ 35 000 contractuels. Ça représente 1 % des effectifs dans le 1er degré, et 6,5 à 8 % des effectifs dans le second degré, donc c’est tout à fait raisonnable, et les nouveaux contractuels, ceux qui ne travaillaient pas l’année dernière, représentent un pourcentage infime de la globalité du total des enseignants, et un petit pourcentage du total des contractuels, environ 13 % du total des contractuels.
MARC FAUVELLE
Est-ce que votre objectif à terme, et par exemple pour la prochaine rentrée scolaire dans un an, c’est qu’il y en ait moins des contractuels ?
PAP NDIAYE
Oui, notre objectif c’est d’apporter des réductions…
MARC FAUVELLE
Ou plus du tout.
PAP NDIAYE
Plus du tout, non, je pense que ce n’est pas un objectif raisonnable, mais moins de contractuels c’est notre objectif, dans la mesure où nous souhaitons apporter des réponses pérennes à la crise de recrutement, en allant dans le sens de hausses de salaires, c’est ce que nous allons discuter à partir du mois d’octobre, et puis aussi d’une revalorisation générale du métier. Ça, ça va prendre du temps, ça ne veut pas se matérialiser en quelques mois, mais nous travaillons à des réponses structurelles.
MARC FAUVELLE
Est-ce qu’une des réponses structurelles pourrait être également de changer les règles d’admission au concours pour devenir enseignant ?
PAP NDIAYE
Nous allons travailler par exemple, par la création d’un concours exceptionnel, dans le 1e degré, qui aura lieu au printemps 2023, pour titulariser des enseignants contractuels qui auront une certaine expérience.
MARC FAUVELLE
Oui, le problème aujourd’hui il n’est pas tellement d’organiser des concours, il est de trouver des candidats, si vous me permettez, puisqu’on a vu que la plupart des postes n’étaient pas pourvus, tout simplement parce qu’il n’y avait pas assez de candidats.
PAP NDIAYE
Pas la plupart des postes, heureusement. Un certain nombre, une partie…
MARC FAUVELLE
Mais, on a beau organiser des concours, si personne ne s’y présente…
PAP NDIAYE
Alors, il y a la question effectivement des concours classiques, et puis il y a la question aussi de la titularisation d’enseignants contractuels, qui ont, qui travaillent depuis longtemps, et à qui on va proposer des conditions de titularisation différentes des concours classiques, qui sont organisés par ailleurs. Et enfin…
MARC FAUVELLE
Une des questions qui se pose, Pap NDIAYE, que soulèvent les enseignants, c’est que les contractuels souvent touchent plus que les titulaires, et c’est souvent pour ça qu’ils ne veulent pas aller aux concours aujourd’hui, pour ça et pour un choix d’académie aussi. Mais, ils gagnent plus, vous allez les embaucher, et ils vont gagner moins ?
PAP NDIAYE
La raison principale, c’est en effet que dans le système secondaire, pas dans le primaire, le mouvement national fait que quand on est titulaire on peut être muté à 500 km de chez soi …
MARC FAUVELLE
Sauf pour les contractuels, qui choisissent.
PAP NDIAYE
Voilà, ce qui n’est pas le cas des contractuels. Voilà quelque chose qui évidemment nous donne à réfléchir sur les conditions de mutation, en particulier pour les jeunes enseignants. En ce qui concerne la rémunération, les contractuels ne bénéficient pas d’une grille de salaires et d’augmentations de salaire comparables à ce que les agents titulaires peuvent avoir, et ce sera encore plus vrai avec les hausses de rémunérations que nous allons proposer à partir du mois d’octobre, et qui concerneront, elles, évidemment les agents titulaires. 
SALHIA BRAKHLIA
Alors justement, les rémunérations, Emmanuel MACRON a promis 2 000 € net pour les jeunes enseignants. A partir de quand ? Est-ce que c’est ce dont vous venez de parler, et pour qui, à qui elle est destinée cette augmentation ?
PAP NDIAYE
Alors, c’est une augmentation qui concernera les jeunes enseignants mais aussi les milieux de carrière, pour éviter que les jeunes enseignants… 
SALHIA BRAKHLIA
Alors, c’est combien d’années d’expérience ?
PAP NDIAYE
Alors, il y a un plat, si vous voulez, dans les carrières, qui dure au moins une dizaine d’années, auquel nous devons toucher de manière à ce que les enseignants en milieu de carrière voient leur progression se matérialiser d’un point de vue financier. 
SALHIA BRAKHLIA
Alors, comment ça va se passer ? 2 000 € net…
PAP NDIAYE
Donc, 2 000 € pour les débuts de carrière, et puis ensuite une grille… 
SALHIA BRAKHLIA
A partir de quand ?
PAP NDIAYE
A partir de septembre 2023.
MARC FAUVELLE
En une seule fois, ou ce sera lissé sur un an, deux ans ?
PAP NDIAYE
Non non, la revalorisation…
MARC FAUVELLE
10 % de plus pour tous les jeunes enseignants sur le bulletin de paie de septembre 2023.
PAP NDIAYE
A partir de septembre 2023, les jeunes enseignants toucheront effectivement 2 000 €, et puis les enseignants en milieu de carrière verront aussi leurs rémunérations progresser. Ce sera vrai dans un an. 
SALHIA BRAKHLIA
En même temps ?
MARC FAUVELLE
En même temps que les jeunes ou un peu plus tard ?
PAP NDIAYE
En même temps.
MARC FAUVELLE
Donc tout le monde, j’essaie de… la question intéresse pas mal d’enseignants, tout le monde en septembre 2023, c’est-à-dire dans un an exactement, du jeune professeur qui débute jusqu’à à peu près de 10 ans d’ancienneté, touchera en une fois, à partir du mois de septembre,10 % de plus.
PAP NDIAYE
Nous préciserons les pourcentages d’augmentation à partir du mois d’octobre, lorsque la loi de finances sera discutée au parlement, et puis nous engagerons également des échanges…
MARC FAUVELLE
Vous avez les chiffres, vous…
PAP NDIAYE
… avec les organisations syndicales, donc je leur laisse de la primeur. Ce que je peux vous dire à ce stade, c’est que les augmentations interviendront à partir du mois de septembre, et qu’elles concerneront les débuts de carrière et les milieux de carrière.
MARC FAUVELLE
Toujours avec le ministre de l’Education et de la jeunesse, Pap NDIAYE. Vous nous avez expliqué le plan d’augmentation des salaires pour les enseignants en début de carrière et milieu de carrière. Emmanuel MACRON avait aussi évoqué une sorte de deuxième étage de la fusée, cette fois-ci, pour tous les enseignants, est-ce que c’est toujours sur la table ?
PAP NDIAYE
Le deuxième étage de la fusée, c’est une augmentation conditionnelle liée à des tâches supplémentaires que nous allons proposer aux enseignants volontaires à partir du mois d’octobre. Et donc…
MARC FAUVELLE
Quelles tâches ?
PAP NDIAYE
Il y aura des tâches liées à des missions qui nous semblent importantes au sein des établissements scolaires et des écoles, et que nous allons proposer et discuter avec les organisations syndicales, le président de la République en a parlé pendant la campagne présidentielle…
MARC FAUVELLE
Ça peut être quoi par exemple…
PAP NDIAYE
Des missions d’orientation, d’accompagnement des élèves, par exemple, des missions également liées…
SALHIA BRAKHLIA
C’est quoi, c’est des cours du soir en plus ?
PAP NDIAYE
Non, pas des cours du soir, non, non, on a travaillé sur des hypothèses qui sont relatives à l’orientation, à l’accompagnement individualisé, c’est une question qui est particulièrement importante au lycée, puisque la préparation des études supérieures, de Parcoursup nécessite un meilleur accompagnement, donc c’est une des questions sur lesquelles nous travaillons.
MARC FAUVELLE
Si je vous dis que c’est du travailler plus pour gagner plus, est-ce que ça vous fait bondir ou pas ?
PAP NDIAYE
Je ne formulerai pas les choses comme ça…
MARC FAUVELLE
Parce que c’est trop connoté…
PAP NDIAYE
C’est connoté, et puis, il faut reconnaître que les enseignants travaillent déjà beaucoup. Et donc…
MARC FAUVELLE
Mais là, vous leur proposez de travailler plus.
PAP NDIAYE
Nous proposerons aussi d’intégrer dans ces missions des tâches qu’ils peuvent déjà effectuer, et donc, il s’agit aussi de regarder ce qu’ils font déjà, et d’y ajouter le cas échéant des missions nouvelles.
MARC FAUVELLE
Oui ou non, toucherez-vous aux vacances scolaires des enseignants ?
PAP NDIAYE
Ça n’est pas du tout dans nos intentions, non.
SALHIA BRAKHLIA
Pap NDIAYE, aujourd’hui, la plupart des enseignants disent qu’il est quasiment impossible de changer d’Académie, est-ce que vous comptez changer le système en place ?
PAP NDIAYE
Le système en place, c’est un système national dans le second degré. Et il faut bien reconnaître qu’il y a des Académies où les besoins scolaires sont importants, en particulier, les Académies franciliennes, et ce ne sont pas les Académies où la majorité des enseignants, qui peuvent être originaires de territoires éloignés de la région parisienne ont envie d’aller, or, la priorité, c’est d’abord de mettre des enseignants devant les élèves, et donc il faut concevoir que les mutations, elles sont opérées en fonction de critères extrêmement complexes, nous pouvons certainement faire mieux, y compris pour les originaires d’Outre-mer, qui sont mutés à plusieurs milliers de kilomètres de chez eux, mais il faut néanmoins garder à l’esprit que la priorité, c’est d’avoir des enseignants devant tous les élèves.
MARC FAUVELLE
Aujourd’hui, la plupart des adolescents apprennent le sexe à travers les vidéos pornos, est-ce qu’il faut parler davantage d’éducation sexuelle à l’école, et si oui, qui doit le faire ?
PAP NDIAYE
Nous devons en effet parler d’éducation à la sexualité à l’école, c’est d’ailleurs une obligation légale, la loi de 2001 nous enjoint, de façon très claire, de parler d’éducation à la sexualité, dans le premier degré et dans le second degré. Et donc nous devons respecter la loi. Or, un rapport de l’Inspection générale montre qu’il y a de grandes variations selon les écoles, selon les classes, selon les territoires. Nous devons donc améliorer cette situation, à la fois pour des objectifs de santé publique, faire reculer les grossesses précoces par exemple, ou bien lutter contre les maladies sexuellement transmissibles, et puis, des objectifs plus généraux, qui sont liés aux discriminations, qui sont liés à la lutte contre les violences sexuelles et sexistes, qui sont liés à la lutte contre les LGBT phobie, à une meilleure égalité entre filles et garçons. Vous savez, j’ai entendu…
SALHIA BRAKHLIA
Alors, comment on fait ?
PAP NDIAYE
J’ai entendu, il y a quelques jours et même ce matin d’ailleurs, y compris sur votre antenne…
MARC FAUVELLE
Vous permettez peut-être pour les auditeurs et téléspectateurs qui n’étaient pas… je pense que vous allez parler d’Eric ZEMMOUR, j’ai lu dans votre pensée…
PAP NDIAYE
J’ai entendu parler de théorie du genre…
MARC FAUVELLE
On va réécouter si vous voulez bien…
PAP NDIAYE
Ça n’a rien à voir évidemment avec la théorie du genre, il s’agit d’éducation à la sexualité, et il s’agit de respecter la loi.
MARC FAUVELLE
Voilà, je propose donc de réécouter les propos d’Eric ZEMMOUR, tenus ce week-end, qui réagissait à votre annonce d’un plan pour lutter contre les stéréotypes à l’école, et vous réagirez, si vous voulez bien, juste après.
ERIC ZEMMOUR, PRESIDENT DE LA RECONQUETE !
Ne laissez plus rien passer, ne laissez plus un enseignant apprendre à vos enfants que la France est coupable de crimes contre l’humanité, ne laissez pas des intervenants extérieurs apprendre à votre fille de 6 ans que si elle le souhaite, elle peut devenir un garçon, ne restez pas les bras croisés, je veux que nous ayons des vigiles dans chaque établissement, je veux que chaque parent puisque nous signaler les aberrations dont sont victimes ses enfants à l’école, protégeons nos enfants.
MARC FAUVELLE
Des vigiles dans chaque école, quelle est votre réaction ?
PAP NDIAYE
Ça, ce sont les propos d’un professionnel de la polémique qui ne songe pas à l’intérêt des enfants, mais qui songe à sa carrière politique, d’ailleurs mal-en-point, ça ne m’intéresse pas. Ce qui m’intéresse en revanche, c’est l’éducation à la sexualité, je vais vous expliquer pourquoi, et puis, c’est aussi l’égalité entre filles et garçons, le fait que les filles qui réussissent pourtant mieux à l’école, globalement, on ne les retrouve pas dans certaines filières de l’Enseignement supérieur, notamment du côté des filières scientifiques, des métiers de l’ingénieur, ça, pour moi, c’est une question importante…
SALHIA BRAKHLIA
Et comment vous comptez y mettre fin justement à ces stéréotypes, à cette différence d’égalité entre les garçons et les filles ?
PAP NDIAYE
On peut agir de différentes manières, mais l’éducation à la sexualité, dont je parlais, c’est une manière aussi de promouvoir cette égalité, il y a des études françaises et internationales qui le montrent. Et puis, d’une manière générale, lutter de façon très concrète contre des stéréotypes et contre des formes d’inégalités entre filles garçons, par exemple, à propos de l’occupation des cours d’école, on sait bien que…
SALHIA BRAKHLIA
Les garçons qui jouent au foot…
MARC FAUVELLE
Le foot pour les garçons, la marelle pour les filles…
PAP NDIAYE
Voilà, et cela n’a rien à voir encore une fois avec je ne sais quelle théorie du genre…
SALHIA BRAKHLIA
Mais ça va se traduire comment, il y aura des cours, il y aura des cours sur les stéréotypes, il y aura des cours sur les théories du genre ? Ce n’est pas du tout ce que vous vouliez dire…
PAP NDIAYE
Sûrement pas. Sûrement pas, non, non, ce que nous allons promouvoir, et encore une fois, il s’agit de respecter la loi, c’est l’éducation à la sexualité, et ensuite, il y a beaucoup d’établissements qui réfléchissent par exemple aux cours d’école, et qui mettent en place des dispositions, et d’une manière générale, tout ce qui relève de la prohibition, des insultes sexuelles, sexistes dont souvent les jeunes filles, pas qu’elles, mais souvent elles, sont victimes dans les espaces scolaires.
MARC FAUVELLE
Votre souhait Pap NDIAYE par exemple, dans une cour d’école, c’est qu’il y ait autant de petites filles que de garçons qui jouent au foot ?
PAP NDIAYE
Eh bien, par exemple, mais d’une manière générale, qu’il y ait une bonne répartition des activités de chacun et chacune sans qu’un type d’activité l’emporte nécessairement, mais ça, vous savez, c’est déjà en place dans de très nombreuses écoles et établissements scolaires, il faut faire attention à des formes d’inégalités qui peuvent surgir, y compris dans les loisirs entre filles et garçons.
SALHIA BRAKHLIA
Pap NDIAYE, les stéréotypes peuvent aussi passer par les vêtements, il y a eu le débat sur les crop top, vous, par exemple, à titre personnel, vous autoriseriez votre fille à mettre un crop top à l’école ou pas, certains établissements l’interdisent ?
PAP NDIAYE
Je ne veux pas me prononcer sur le type de vêtement spécifique que filles et garçons doivent porter, d’ailleurs, les filles, parce que les pressions évidemment portent beaucoup plus sur les filles que sur les garçons, il y a des règlements intérieurs dans les écoles et dans les établissements, et il faut donc faire confiance au règlement intérieur, aux équipes éducatives et pédagogiques, ça n’est pas au ministre de l’Education nationale de fixer la longueur du crop top ou le pourcentage…
SALHIA BRAKHLIA
Mais votre prédécesseur le fait, pour le coup…
MARC FAUVELLE
Ce n’est pas au ministre de le faire, mais…
PAP NDIAYE
De peau que l’on doit voir ou ne pas voir…
MARC FAUVELLE
Mais est-ce que c’est au président de le faire ? Puisque, Emmanuel MACRON, l’an dernier, s’était prononcé contre ?
PAP NDIAYE
On peut avoir des préférences personnelles, moi, ce, à quoi je m’attache, c’est au règlement, à la loi, et puis, également, à ce que des équilibres soient trouvés sans pour autant… 
SALHIA BRAKHLIA
On vous pose la question, parce que le RN va déposer une proposition de loi pour instaurer l’uniforme. Votre position là-dessus ?
PAP NDIAYE
Ma position, c’est que l’uniforme n’apporte rien. Il y a des travaux du Conseil scientifique de l’Education nationale là-dessus, et donc si l’on compte sur l’uniforme pour régler les problèmes auxquels vous faites allusion, je crois qu’on se trompe. On a mieux à faire en ce qui concerne l’égalité filles-garçons, et puis d’une manière générale la réussite de tous les élèves.
MARC FAUVELLE
Du coup je n’ose pas vous interroger sur ce qui se passe dans un collège de Seine-Saint-Denis, où on a interdit les claquettes-chaussettes aux élèves à l’entrée, d’un mot, ça vous a étonné, surpris, fait sourire, ou vous allez nous dire : chaque établissement est responsable ?
PAP NDIAYE
Chaque établissement est irresponsable. Si les claquettes-chaussettes sont interdite…
MARC FAUVELLE
Je vérifie, vous n’en avez pas.
PAP NDIAYE
Non, je n’en ai pas. Eh bien c’est la responsabilité de cet établissement. Ce qui me semble essentiel…
MARC FAUVELLE
Il fallait que je la pose, celle-là.
PAP NDIAYE
Ce qui me semble essentiel quand même sur le sujet, c’est que le dialogue, dans les établissements, au sein de la communauté éducative, soit maintenu, et que l’on puisse échanger, dialoguer sur ces questions, y compris d’ailleurs avec les élèves eux-mêmes.
SALHIA BRAKHLIA
Toujours avec le ministre de l’Education nationale Pap NDIAYE. L’eau, le chauffage, l’électricité, c’est la moitié du budget de fonctionnement des collèges et des lycées, c’est-à-dire que certains établissements vont devoir rogner sur d’autres dépenses cet hiver, qu’est-ce que vous conseillez aux chefs d’établissement ?
PAP NDIAYE
Oui, ça ne relève pas directement du ministère de l’Education nationale, le bâti scolaire, de même…
SALHIA BRAKHLIA
C’est les départements et les régions.
PAP NDIAYE
Ce sont les départements, les régions, ou bien les communes, et nous sommes tout à fait conscients du fait que l’hiver, en raison de la hausse des coûts de l’énergie, sera compliqué pour les collectivités, et donc ce que je conseille évidemment c’est de dialoguer avec nous en affichant tout de même une priorité, la priorité, c’est que la continuité pédagogique puisse se faire et que les enfants soient prioritaires dans les choix budgétaires qui sont faits par les collectivités afin, bien entendu, qu’ils puissent étudier dans les meilleures conditions.
MARC FAUVELLE
Des dizaines de milliers d’enfants sont privés de cours de natation depuis la fermeture d’une quarantaine d’établissements décidée parce que la facture augmentait, est-ce qu’ils auront cours pendant l’année ou est-ce que pour eux c’est mort ?
PAP NDIAYE
Alors cette fermeture de piscines est regrettable, la ministre des Sports s’est exprimée là-dessus. Notre position c’est que dans les restrictions d’horaires qui vont avoir lieu, puisque les piscines seront partagées entre plusieurs catégories d’utilisateurs, eh bien que les élèves soient prioritaires et que…
MARC FAUVELLE
Sur les nageurs amateurs.
PAP NDIAYE
Sur les nageurs, classiques si je puis dire, parce que savoir nager, apprendre à nager en CM1, CM2 et 6e, c’est une priorité, à la fois pour le bien-être des élèves, mais c’est aussi une priorité de santé publique, il y a chaque année des centaines de noyades et il faut pouvoir les éviter, donc savoir nager c’est une priorité pour nous, et les élèves doivent être prioritaires, y compris dans un contexte qui est celui que vous indiquez.
SALHIA BRAKHLIA
En parlant de sport, depuis la rentrée les enfants de primaire doivent faire 30 minutes d’activité physique par jour, mais les enseignants dénoncent une mesure décidée en urgence, sans formation, et surtout ils demandent à la place de quoi ils doivent faire ça.
PAP NDIAYE
Alors c’est une mesure qui a été expérimenté l’année dernière dans 7000 écoles sur les 49.000, donc elle n’a pas été décidée en urgence. Ensuite chacun peut s’arranger, j’étais par exemple dans la région de Toulouse la semaine dernière, eh bien les 30 minutes ont été découpes en deux, si je puis dire, en utilisant pour partie le temps de la récréation, bref tous les arrangements sont…
MARC FAUVELLE
Vous êtes dur !
PAP NDIAYE
Sont possibles…
SALHIA BRAKHLIA
On ne respire jamais.
PAP NDIAYE
Non, 30 minutes d’activité physique c’est quand même positif pour les élèves, sans supprimer les récréations, mais on peut trouver tous les arrangements possibles, on n’est pas obligé d’avoir un bloc homogène de 30 minutes.
MARC FAUVELLE
Est-ce que vous maintenez le contrôle continu au bac, qui pèse pour 40% de la note aujourd’hui, ou est-ce que vous aussi vous allez, comme votre prédécesseur, et vos prédécesseurs, vouloir lancer une grande réforme ?
PAP NDIAYE
Non, nous maintenons les 40 % de contrôle continu au bac, dans le cadre de la réforme du lycée qui s’est mise en place ces dernières années.
MARC FAUVELLE
Vous n’y toucherez pas ?
PAP NDIAYE
On ne touche pas à cela, d’autant plus que cette réforme du lycée, qui peut faire l’objet de retouches, on a réintroduit les mathématiques par exemple…
MARC FAUVELLE
En option en première, oui.
PAP NDIAYE
Dans le tronc commun en première, elle n’a pas encore été sérieusement évaluée tant elle a été influencée, impactée, par la crise sanitaire, et donc il faut pouvoir faire un bilan raisonnable de la réforme du lycée, la part du contrôle continu de 40 % me semble raisonnable. Le baccalauréat était le dernier grand examen mondial, quasiment, à être fondé sur le contrôle final, le contrôle continu est plus juste, il permet de mieux mesurer la progression des élèves et donc cette part doit être maintenue.
SALHIA BRAKHLIA
Pap NDIAYE, l’inflation touche aussi les menus des cantines scolaires, le Syndicat national de la restauration collective a demandé en moyenne 7 % de plus aux mairies, qu’est-ce qu’il faut faire, est-ce que les mairies doivent répercuter cette augmentation sur les familles ou alors il faut toucher au menu, enlever un yaourt, un fromage, qu’est-ce qu’on fait dans ces cas-là ?
PAP NDIAYE
La priorité c’est la bonne alimentation des élèves parce que la bonne alimentation c’est la garantie d’un travail scolaire de qualité, et donc il faut partir de là, ne pas reculer et ne pas faire de concessions à l’égard du principe de base…
MARC FAUVELLE
Donc on augmente les tarifs.
PAP NDIAYE
C’est la bonne alimentation. Ensuite…
MARC FAUVELLE
Donc on augmente les tarifs.
PAP NDIAYE
La question des tarifs se pose, et elle doit se poser, à mon sens, nous ne sommes pas opérateurs dans cette question, mais elle doit se poser d’une façon qui soit socialement juste, bien entendu que selon les revenus familiaux cette question peut se poser de façon différenciée. Nous ne sommes pas opérateurs, mais nous avons néanmoins un intérêt à ce que les enfants mangent dans les meilleures conditions possibles.
MARC FAUVELLE
Merci Pap NDIAYE, bonne journée à vous.
PAP NDIAYE
Merci.

Source : Service d’information du Gouvernement, le 13 septembre 2022 
 
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