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Interview de M. François Braun, ministre de la Santé et de la … – Vie publique.fr

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THOMAS SOTTO
Bonjour, bonne année et bienvenue dans les « 4V », François BRAUN, pour la santé…
FRANÇOIS BRAUN
Bonjour.
THOMAS SOTTO
On le voit bien ce moment, ce n’est pas complètement gagné. On a beaucoup de sujets à voir ensemble, mais d’abord, sans mentir, comme le ferait un médecin qui tiendrait un langage de vérité à ses patients, qu’est-ce que vous dites aux Français qui ont le sentiment aujourd’hui que notre système de santé est aux abois ?
FRANÇOIS BRAUN
Je dis que notre système de santé est en difficulté, en tension, en tout cas ne va pas bien, je le dis depuis que je suis arrivé il y a six mois, mais…
THOMAS SOTTO
Vous avez dit « à bout de souffle » quand vous êtes arrivé.
FRANÇOIS BRAUN
Oui, tout à fait, pour autant je crois qu’il faut aussi dire aux Français que notre système de santé soigne, sauve, tous les jours, toujours, mais pourtant il souffre, donc c’est ça qui est inadmissible, c’est-à-dire que nous avons des soignants qui sont en difficulté dans leur travail, et c’est d’abord à eux aussi que je pense, mon travail c’est bien sûr d’apporter la santé aux Français, de leur garantir une bonne santé, mais aussi de m’occuper des soignants.
THOMAS SOTTO
Est-ce que ce n’est pas plus grave que ça, est-ce qu’on n’est pas face à un système de santé qui après avoir été fragilisé pendant des années, des années, des années, est en train de s’effondrer petit à petit ?
FRANÇOIS BRAUN
Bien sûr, mais…
THOMAS SOTTO
Oui, vous parleriez d’effondrement ?
FRANÇOIS BRAUN
Effondrement est un peu dur quand même, comme je vous le dis, il soigne, il sauve toujours. Ce qui est intéressant, en tout cas préoccupant, c’est qu’il n’y a pas que la France, c’est qu’on se rend compte que tous les systèmes de santé, on voit bien ce qui se passe en Grande-Bretagne, mais également en Allemagne, au Canada, j’ai échangé avec mes homologues, tous les systèmes… post-Covid…
THOMAS SOTTO
Ça, ça ne consolera pas ceux qui ne sont pas pris en charge aux urgences ce matin.
FRANÇOIS BRAUN
Non, mais c’est très intéressant pour avoir le diagnostic, vous me parliez de médecins, pour avoir le diagnostic le plus précis. Donc, le système de santé est en grande difficulté, mon travail c’est de le remettre sur les rails, et c’est ce que je m’échine à faire depuis six mois en allant voir les gens sur le terrain, c’est ça la méthode, en donnant la parole à ceux qui n’ont pas l’habitude, parce que c’est ça qui est important.
THOMAS SOTTO
Si vous allez sur le terrain, François BRAUN, Docteur BRAUN, vous irez peut-être dans votre ancien hôpital, Metz-Thionville, vous étiez ancien chef de service des urgences là-bas, aujourd’hui la quasi-totalité des infirmiers et des aides-soignantes de cet hôpital, de votre hôpital, sont en arrêt maladie, on fait quoi, on fait quoi pour eux, pour les patients, on fait quoi quand on a tout le personnel qui est en burn-out ?
FRANÇOIS BRAUN
Les situations qui ont été décrites, et bien sûr j’ai écouté mes anciens collègues, les situations qui ont été décrites sont inacceptables, je vous le disais, c’est un système de santé avec les professionnels qui souffrent, alors particulièrement Thionville puisqu’on en a parlé, mais il n’y a pas que Thionville, il y a beaucoup d’endroits malheureusement sur le territoire où ces professionnels souffrent, des mesures ont été mises en place, la direction de l’hôpital, la présidente de CME, qui est la « patronne » des médecins, l’Agence régionale de santé, ont été au chevet, très très vite, pour mettre en place des mesures, je crois que la situation est en train de s’atténuer, de s’améliorer un peu, mais ça ne suffit pas…
THOMAS SOTTO
C’est un pansement sur une jambe de bois ou pas ? Non, ça ne suffit pas.
FRANÇOIS BRAUN
Non, non, ça ne suffit pas, très clairement ça ne suffit pas…
THOMAS SOTTO
Ça ne suffit pas, mais vous qui avez été avec ceux qui font, vous avez été médecin, maintenant vous êtes du côté de ceux qui décident, qu’est-ce qui fait que rien ne se soit arrangé depuis votre nomination ? Vous n’êtes pas responsable de tout, vous êtes là depuis juillet, on est bien d’accord…
FRANÇOIS BRAUN
Je vous remercie.
THOMAS SOTTO
Mais qu’est-ce qui fait que quand vous arrivez vous dites « le système est à bout de souffle », là on voit que ça va de mal en pis, comment ça se fait, pourquoi on n’arrive pas, même en soins d’urgence de l’hôpital, à soigner cet hôpital ?
FRANÇOIS BRAUN
Alors j’ai appliqué ce que je sais faire, vous parliez de soins d’urgence, j’ai mis en place des soins d’urgence, alors on me dit « vous n’avez rien fait », on me dit aussi « vous avez fait des pansements sur des plaies », oui, eh bien c’est ça aussi l’urgence, vous savez c’est d’abord ce qu’on appelle en médecine le traitement symptomatique, on traite les symptômes. Je ne veux pas vous lancer la perche pour le paracétamol, mais c’est le paracétamol quand on a de la fièvre…
THOMAS SOTTO
On va en parler.
FRANÇOIS BRAUN
Ça c’est ce que j’ai fait, là tout de suite, ce sont des mesures d’été, ce sont les mesures qui ont été prolongées pour passer ces paliers de crise, pour atténuer ces crises, maintenant il y a le traitement de fond, parce que se contenter de mettre du paracétamol…
THOMAS SOTTO
Mais c’est quoi le problème de fond, c’est un problème de gouvernance des hôpitaux, c’est un problème de, certains disent de maltraitance du personnel, c’est ça qu’il faut revoir de fond en comble ?
FRANÇOIS BRAUN
Ça, ce sont des conséquences, le problème de fond c’est que depuis 40 ans nous avons un système de santé qui a été construit sur l’offre de soins, c’est-à-dire on s’est dit on va mettre de l’offre un petit peu partout, et ça va répondre au problème…
THOMAS SOTTO
Avec une obsession, celle de faire des économies.
FRANÇOIS BRAUN
Avec une obsession de faire des économies.
THOMAS SOTTO
Qui était une mauvaise obsession ?
FRANÇOIS BRAUN
Oui, c’était une mauvaise obsession, bien sûr on s’en rend compte maintenant, alors que le vrai problème c’est un système qui répond aux besoins de santé des patients, aux besoins de santé des Français, qui n’est pas concurrentiel entre la ville, l’hôpital, la clinique, il faut arrêter tout ça, il faut se mettre autour de la table, travailler ensemble, c’est ce qu’on a fait pendant le Covid, et c’est pour ça que nous avons passé cette crise, et plutôt bien.
THOMAS SOTTO
On l’a passée avec un peu de chance visiblement, il y a eu un rapport qui a été rendu public, de l’Inspection générale des affaires sociales qui dit qu’on n’est vraiment pas passé loin de la catastrophe. On serait mieux équipé aujourd’hui s’il y a une grosse vague de Covid, on saurait mieux faire, ou il va falloir croiser les doigts ?
FRANÇOIS BRAUN
Vous savez, vous me parliez de mon métier d’avant, urgentiste, le boulot d’un urgentiste, en particulier au niveau des SAMU, c’est justement d’anticiper les crises, mais quand arrive une crise, et il y en a tout le temps, l’important c’est d’analyser ce qui s’est passé, ce qu’on appelle les « retex », les retours d’expérience, on ne fait jamais très bien, sinon ce ne serait pas une crise, si on pouvait tout imaginer avant, donc on fait un retour d’expérience, on s’adapte, on modifie.
THOMAS SOTTO
Et là ce retour d’expérience, ce n’est pas qu’on n’a pas fait très bien, c’est qu’on est passé à côté du naufrage, c’est ça ce qu’on dit dans le… est-ce qu’on serait vraiment mieux armé aujourd’hui en vrai ?
FRANÇOIS BRAUN
Oui.
THOMAS SOTTO
Oui ?
FRANÇOIS BRAUN
Oui, vraiment. Vous savez, passer à côté d’un naufrage, moi j’étais sur le terrain, vous le savez, dans l’Est…
THOMAS SOTTO
Vous êtes bien placé pour le savoir.
FRANÇOIS BRAUN
Moi j’ai trouvé que c’était plutôt pas mal ce qui a été fait, vu du terrain, après on peut toujours dire qu’il manquait des choses…
THOMAS SOTTO
Je ne parle pas des soignants, je parle de la prise en charge, de l’organisation de tout ça au niveau politique. Ça ne va pas à l’hôpital, ça ne va pas non plus pour les médecins libéraux qui sont en grève depuis les vacances de Noël, une grève qu’Elisabeth BORNE, la Première ministre, a qualifiée de « vraiment pas responsable. » Alors, ils vont manifester aujourd’hui, ces médecins libéraux, ils se disent écrasés sous le travail administratif, ils disent qu’avec une consultation à 25 euros ils ne s’en sortent pas, ils sont obligés de faire du chiffre en quelque sorte, ils veulent une consultation à 50 euros. Est-ce que, oui ou non, vous allez leur donner gain de cause sur cette revendication, est-ce que la consultation en médecine libérale va passer à 50 euros ?
FRANÇOIS BRAUN
Non, non, soyons raisonnables, enfin il y a… Je reconnais bien entendu leurs difficultés, je sais que, je vous disais tout à l’heure, on a un système qui souffre, ce n’est pas qu’à l’hôpital, c’est aussi en ville, ils souffrent parce qu’ils travaillent dans des mauvaises conditions, parce qu’ils ne peuvent pas faire leur travail de fond, parce qu’effectivement il y a des charges administratives qui sont beaucoup trop élevées. Maintenant passer, doubler quelque part le revenu, c’est un revenu moyen, il faut dire les choses, de 90.000 euros…
THOMAS SOTTO
Mais il y aura revalorisation ou pas ?
FRANÇOIS BRAUN
Mais oui, mais…
THOMAS SOTTO
De quel ordre ?
FRANÇOIS BRAUN
Dès le départ, dès le départ, quand j’ai discuté avec les syndicats, c’est d’ailleurs eux-mêmes qui ont apporté cette idée du droit et des devoirs, et je suis tout à fait d’accord avec ça, moi je suis prêt à augmenter cette consultation dès lors que les besoins de santé des Français sont remplis. Quels sont ces besoins de santé ?
THOMAS SOTTO
François BRAUN, de quel ordre, on a envie que la grève s’arrête, quand on cherche un généraliste on n’en trouve pas, depuis 15 jours…
FRANÇOIS BRAUN
Ça ce n’est pas parce qu’ils sont en grève.
THOMAS SOTTO
Oui, mais ça fait partie aussi, parce que les cabinets étaient fermés pendant les périodes de fêtes, de quel ordre sera cette revalorisation, ils veulent 50, ils sont à 25, vous mettez le curseur à combien ?
FRANÇOIS BRAUN
Vous savez, tous les cinq ans il y a ce qu’on appelle la négociation conventionnelle entre les syndicats de médecins et l’Assurance maladie, c’est ce qui arrive là aujourd’hui, ce n’est pas parce que je suis là qu’ils sont en grève, c’est parce qu’il y a cette négociation conventionnelle, et que chacun montre les muscles pour obtenir un peu ce qu’il veut, eh bien laissons cette négociation aller au bout, c’est jusqu’à fin février, et sur ce principe, gagnant-gagnant, c’est-à-dire d’accord, on augmente la consultation, mais je veux que les 650.000 Français, qui sont en maladie chronique, ait un médecin traitant, parce qu’ils n’en n’ont pas actuellement, ces 650.000, je veux qu’on puisse avoir un médecin, la nuit, le week-end, je veux qu’on puisse dans la journée avoir accès à un médecin si on en a besoin…
THOMAS SOTTO
Donc des droits et des devoirs, il fait que ce soit donnant-donnant.
FRANÇOIS BRAUN
C’est des droits et des devoirs, c’est donnant-donnant, moi ma porte, je l’ai dit, elle est toujours ouverte…
THOMAS SOTTO
Vous allez les recevoir après leur manifestation aujourd’hui ?
FRANÇOIS BRAUN
Ça va être compliqué parce que j’ai beaucoup de choses, mais je les ai déjà reçus, le collectif je l’ai vu, la première fois qu’ils sont venus manifester je suis descendu dans la rue pour discuter avec eux, je les ai revus ensuite, nous avons pu échanger, je vais faire mon possible pour les voir dans la journée, mais, vous savez, on a beaucoup de sujets au niveau du gouvernement en ce moment.
THOMAS SOTTO
Oui, beaucoup de sujets, les laboratoires de biologie aussi sont en grève, ils ne transmettent plus les résultats du Covid, ça veut dire que vous ne savez pas où on en est la 9e vague de Covid en France aujourd’hui ?
FRANÇOIS BRAUN
Si, nous savons quand même où nous en sommes, heureusement, et puis nous avons les projections de l’Institut Pasteur. Les laboratoires de biologie, là aussi il faut mettre les choses clairement sur la table. Moi mon principe c’est d’avoir un langage de vérité avec les Français. C’est un secteur qui a des bénéfices hors norme, dans le monde de la santé, 3 milliards de bénéfices en 2021 quand même…
THOMAS SOTTO
Pour le coup ils ont profité du Covid.
FRANÇOIS BRAUN
Ces 3 milliards c’est la Sécurité sociale, c’est l’argent des Français, c’est le vôtre, c’est le mien, 3 milliards.
THOMAS SOTTO
Elle est irresponsable leur grève à eux ?
FRANÇOIS BRAUN
Oui elle est irresponsable, bien sûr, toute grève qui prend en otage la santé des Français je la condamnerais, je ne condamne pas le droit de grève, c’est normal, mais prendre en otage la santé des Français ce n’est pas normal, j’ai fait grève, comme vous le savez j’étais syndicaliste, eh bien j’étais au boulot avec un brassard marqué « grève » et j’expliquais aux gens pourquoi j’étais dans cet état.
THOMAS SOTTO
Juste, pour boucler sur le Covid, c’est inquiétant ou pas la situation du Covid en France, quand on voit les chiffres en Chine qui sont spectaculaires, incontrôlés semble-t-il ?
FRANÇOIS BRAUN
Alors, en France il faut être là aussi, voir les chiffres, nous sommes en train de redescendre, de façon importante, y compris en termes d’hospitalisations, mais ce qui se passe en Chine est préoccupant, d’où les mesures que j’ai prises, que la Première ministre a prises dans le cadre d’un décret, pour le contrôle des passagers arrivant de Chine.
THOMAS SOTTO
Alors on ne manque pas seulement de soignants, on manque aussi de médicaments, François BRAUN vous l’évoquiez que le Doliprane tout à l’heure, on manque de paracétamol. Le 23 octobre sur BFM TV vous disiez « oui, il y en aura assez pour passer l’hiver, dans quelques semaines ce sera réglé », le 20 novembre au « Grand Jury RTL » vous disiez « dans les semaines qui viennent nous auront réglé ce problème avec des stocks qui seront revenus à un niveau normal », quand est-ce que la situation va vraiment rentrer dans l’ordre sur le paracétamol ?
FRANÇOIS BRAUN
Alors, le paracétamol et d’autres !
THOMAS SOTTO
Et d’autres, on parlera de l’amoxicilline aussi après.
FRANÇOIS BRAUN
D’accord ; nous surveillons les stocks. Ce qui est intéressant dans notre système en France c’est que déjà nous avons une alerte, c’est une tension sur les stocks. On a deux problèmes. On a une tension sur les stocks, ça ne veut pas dire qu’on n’en a plus, mais ça veut dire qu’on est dans des stocks qui sont en dessous – c’est pareil pour les poches de sang par exemple, si vous voulez qu’on en parle après – nous avons des stocks qui sont en dessous de ce qu’on a prévu en termes de sécurité, ça dépend de plusieurs phénomènes, et en fonction des médicaments c’est différent. Le paracétamol, c’est quoi le problème ? Le paracétamol…
THOMAS SOTTO
C’est que ça vient de Chine, la molécule vient de Chine et que les Chinois en ont besoin.
FRANÇOIS BRAUN
Pas uniquement, elle vient d’Inde, elle vient des Etats-Unis, UPSA par exemple se fournit aux Etats-Unis aussi, le problème c’est qu’il y a une augmentation de 13 % de la consommation de paracétamol, avec tous ces phénomènes grippaux, qui n’a pas été anticipée par les industriels. Ils réagissent, nous sommes « sur leur dos », si je peux m’exprimer ainsi, ils font tourner leurs chaînes 24 heures sur 24, nous avons du paracétamol, mais pas toutes les formes.
THOMAS SOTTO
Donc le retour à la normale, pour répondre à la question que je vous posais, on ne sait pas ?
FRANÇOIS BRAUN
Sur le paracétamol, moi les industriels me disent ça va être très vite, mais il y a le retour à la normale dans les stocks, et il y a le retour à la normale dans les pharmacies, qui sont là aussi des choses différentes. Moi je sais que les pharmaciens, et je les en remercie, passent un temps phénoménal à trouver des médicaments, à trouver des boîtes, pourtant on me dit « il y a des stocks », donc nous sommes en train de regarder de très près cette différence entre les stocks et la pharmacie.
THOMAS SOTTO
Ça vous inquiète ou pas tout ça ?
FRANÇOIS BRAUN
Ça me préoccupe, mais bien sûr.
THOMAS SOTTO
Et l’amoxicilline, qui est quand même un antibiotique fondamental pour soigner les enfants, là encore on n’arrive pas à en trouver, à quand le retour à la normale ?
FRANÇOIS BRAUN
L’amoxicilline, deux mois pour être vraiment tranquilles et avoir nos stocks qui sont reconstitués.
THOMAS SOTTO
Donc on va passer l’hiver sans amoxicilline.
FRANÇOIS BRAUN
Non…
THOMAS SOTTO
Avec peu d’amoxicilline.
FRANÇOIS BRAUN
Nous en avons. Je viens d’autoriser la fabrication d’amoxicilline en France, c’est-à-dire les préparations magistrales, c’est comme ça que ça s’appelle, des pharmaciens qui fabriquent de l’amoxicilline, et là aussi nous avons différentes formes, mais nous manquons de certaines formes d’amoxicilline.
THOMAS SOTTO
Est-ce que vous vous sentez un peu impuissant François BRAUN, est-ce qu’être ministre de la Santé aujourd’hui c’est mission impossible ?
FRANÇOIS BRAUN
Non, sinon je ne serais pas là. Non, bien sûr que non. Impuissant, pourquoi ? Au contraire, je pense que… vous savez, je vous le disais tout à l’heure, nous avons cette succession de crises, c’est malheureusement l’ADN du ministère de la Santé, mais il faut passer au-delà, moi mon travail maintenant c’est de reconstruire notre système de santé, et demain le président de la République, avec qui je travaille depuis six mois, va annoncer son programme, va annoncer cette reconstruction…
THOMAS SOTTO
C’est quoi, il va annoncer un plan demain ?
FRANÇOIS BRAUN
Il va annoncer les grands axes, où nous allons avec le système de santé, comment nous allons le réformer…
THOMAS SOTTO
Est-ce qu’il va annoncer un plan, alors ça sera le énième, il y a eu le plan hôpital, le plan santé, le plan machin… il y aura un plan demain, on va dire voilà, c’est le plan 2023, ou pas ?
FRANÇOIS BRAUN
Non, ce qui est important ce n’est pas le nom de ce qu’on va donner, c’est où on va, comment on y va et quelles sont les étapes.
THOMAS SOTTO
Il va mettre des moyens ?
FRANÇOIS BRAUN
Bien sûr.
THOMAS SOTTO
Combien à peu près ?
FRANÇOIS BRAUN
Autant que de besoins je vous dirais.
THOMAS SOTTO
Ça veut dire quoi ?
FRANÇOIS BRAUN
Ça veut dire que…
THOMAS SOTTO
Non, pardon, ça ne marche plus ces réponses-là, autant que de besoins, combien, combien il va falloir ?
FRANÇOIS BRAUN
On a le budget de financement de la Sécurité sociale, qui a été projeté, on met des mesures en face, et puis oui on met les moyens, je veux dire je ne peux plus entendre que la santé est corsetée, n’a pas les moyens, non. La santé des Français c’est la préoccupation principale des Français, en tant que responsables politiques, nous devons répondre aux besoins de santé des Français. Et puis, vous savez, il y a des moyens à mettre sur le soin, et il y a des moyens importants à mettre sur la prévention aussi, parce que c’est ça l’avantage pour demain.
THOMAS SOTTO
En novembre vous disiez « dans six mois ça va aller mieux », vous maintenez que donc en avril ça ira mieux ?
FRANÇOIS BRAUN
Oui.
THOMAS SOTTO
On sera sorti de la tempête ?
FRANÇOIS BRAUN
Oui, on sera dans une tempête moins forte. Vous savez, on ne sera jamais sorti de la tempête dans le domaine de la santé, mais ce qu’il faut que les marins se sentent bien et tiennent bien la barre du bateau.
THOMAS SOTTO
Pour l’instant ils ont un peu le mal de mer les marins. Un dernier mot, parce que vous y teniez, vous avez raison, sur le don de sang, il y a vraiment urgence, il y a un appel à lancer.
FRANÇOIS BRAUN
Oui, il y a un appel à lancer sur le don de sang, là aussi, nous avons encore du sang, mais nos stocks se sont fortement diminués, par diminution du don, nous n’avons plus que 14, 15 jours de stocks, ce qui est insuffisant, donc il faut aller donner son sang, tout le monde peut aller donner son sang, c’est important, moi-même j’irai donner mon sang mardi prochain, allons-y parce que le sang ça sauve des vies.
THOMAS SOTTO
Merci beaucoup François BRAUN d’être venu dans les « 4V. »
FRANÇOIS BRAUN
Merci.
THOMAS SOTTO
Merci à vous.

Source : Service d’information du Gouvernement, le 6 janvier 2023 
 
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