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LA TRIBUNE – Dans un communiqué du 5 janvier, vous évoquez « une année 2023 noire pour la santé », tout en pointant du doigt « les effets d’aubaine » dont profitent les laboratoires. Pourquoi ce cri d’alerte ?
Pascal Fontaine – Notre vraie problématique, c’est l’inflation et ce qu’il se passe en termes de prix et d’orientations gouvernementales prises en ce moment. Nous avons déjà subi une inflation de 6 à 8% sur l’année 2022. Pour 2023, nous sommes d’ores et déjà en train d’accepter des hausses de prix équivalentes voire plus importantes alors que les négociations avec nos partenaires et fournisseurs ne sont pas toujours pas terminées. Ce que nous revendiquons, c’est un manque de transparence flagrant des industriels pour justifier ces évolutions tarifaires. Par ailleurs, nous sommes encore en phase de négociation avec tous nos partenaires, et nous sommes quasiment dans l’obligation d’accepter ces augmentations tarifaires. Nous n’avons pas le pouvoir de négocier avec eux. Il nous faudrait des outils législatifs en ce sens.
Concrètement, comment se passent les négociations avec les laboratoires ? Vous n’avez aucun moyen d’avoir du poids dans ces discussions ?
Il y a un blocage total du pouvoir de négociation, il est quasi nul. Nous cherchons à le gommer et rétablir un certain équilibre, mais cela peut nous amener à faire des choix, comme retirer des produits de nos pharmacies.
Par ailleurs, le souci du moment est le projet de loi Descrozaille (du nom du député du parti Renaissance qui porte ce texte, ndlr). Si l’article 3 est amené à passer, il n’y aura même plus de négociations. Cet article prévoit notamment qu’en absence d’accord entre les deux parties à une certaine date, la vente se fasse selon les conditions du fournisseur. Quand depuis 20 ans, nous défendons le pouvoir d’achat et la santé pour tous, c’est exorbitant ce genre de décision.
Aujourd’hui, si on nous prouve la véracité de ces augmentations tarifaires et que nous les comprenons, on peut accompagner. Mais nous voyons bien que tout est fait dans le sens du lobbying des grands industriels nationaux.
Quels produits sont les plus touchés par ces hausses ?
Par exemple, vous avez les couches sur lesquelles nous sommes à plus de 50% d’augmentation. Pour l’ensemble des produits pour bébés, nous sommes au-delà des 10-15% de hausse. En moyenne, l’augmentation est de 8 à 10% sur les produits du quotidien. Mais pour moi, elle n’est pas justifiée, je pense qu’il y a un phénomène de mode, d’aubaine et de réajustement. Bien évidemment, il y a des augmentations des prix des matières premières, mais rien ne justifie une augmentation des prix à ce niveau là.
Comment le réseau des pharmacies Lafayette s’adapte à cette nouvelle donne tarifaire en interne ? Quels sont vos leviers d’actions ?
Une première chose, ce sont déjà nos marques exclusives. Nous avons environ 850 références qui sont propres à notre réseau. Par exemple, nous avons les huiles essentielles. Nous en fabriquons et nous les conditionnons en France avec une production industrielle locale. Nous arrivons à une hausse d’un peu moins de 1%, tandis que les laboratoires sont plus aux alentours des 10%. Comment cela est possible ? Quand d’un côté avec vos propres marques vous avez 1% d’inflation et que les marques nationales eux en ont 10 ou 15%, cette différence nous amène à penser que la réalité de la hausse n’est pas justifiée.
Vous avez aussi instauré des offres promotionnelles intitulées « marge 0% ». Ressentez-vous des impacts sur votre réseau ?
Les impacts sont vraiment positifs, les clients comprennent le message que l’on veut faire passer. On renouvelle ce type d’offre afin de rendre la santé accessible sur les produits du quotidien. Chaque promotion permet de mettre en avant une nouvelle catégorie d’articles.
Les changements de prix les plus importants vont arriver fin février lors de l’arrêt des négociations. Nous allons d’abord, en stratégie, renforcer nos marques exclusives puis les marques propres et faire des choix de déréférencement. Nous essayons vraiment de respecter le pouvoir d’achat du consommateur, mais nous serons tout de même contraints de revoir à la hausse nos prix.
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