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Industrie du loisir – Totem, la PME qui ouvre la voie de l'escalade grand public – Bilan

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Suspendu au mur, Arthur Veenhuys prend la pose. «Plus haut!» «Plus bas!» «Sur une jambe!» «À un bras!» Face à l’insolente résistance du jeune homme – 33 ans –, le photographe ne se gêne pas. Et tant pis si la séance doit durer plus d’une demi-heure. «L’avantage quand on exploite des salles d’escalade, c’est de pouvoir s’exercer en travaillant», lance le cofondateur de Totem Escalade. Sur son visage, pas une goutte de sueur, mais un sourire amusé. 
Alors que la séance prend des dimensions acrobatiques, je m’installe au coin du bar, histoire de patienter. Là, au milieu des champs à Écublens (VD), dans ce manège à chevaux transformé en centre de grimpe, on se dit qu’on reviendrait bien le temps d’une soirée. «C’est tout le concept, insiste Arthur Veenhuys, qui vient d’en finir avec son shooting du jour. Dans Totem, il y a cette idée de tribu, de communauté, de convivialité. Les amateurs d’escalade peuvent se retrouver autour d’une voie comme autour d’un verre.» 
Dans la salle, en plein après-midi de semaine, ils sont une douzaine à s’exercer. On est loin de la grande affluence, mais le chiffre peut rapidement monter. «Il fallait voir la queue devant le bâtiment, à la sortie du Covid, se souvient le chef d’entreprise. C’était fou. La demande est clairement là, elle ne faiblit pas.» 
«Je pense qu’avec notre stratégie, nous avons mis un coup de pied dans la fourmilière.»
Sans divulguer le nombre de ses abonnés, Arthur Veenhuys rappelle qu’il a ouvert cinq salles en six ans avec ses trois associés – compter un à deux millions d’investissement par salle – et que l’entreprise est rentable depuis ses débuts en 2016. Un succès, qui s’inscrit dans une économie du loisir en pleine expansion et qui a permis au jeune Vaudois d’intégrer le «Panorama» Bilan des entrepreneurs romands de moins de 40 ans. Une réussite qui s’explique, entre autres, par le choix assumé d’un développement grand public pour un sport longtemps associé à un marché de niche. 
«Je pense qu’avec notre stratégie, nous avons mis un coup de pied dans la fourmilière, insiste l’entrepreneur. Mais le timing était le bon et c’était tout simplement nécessaire.» D’ailleurs, d’autres concurrents ont à leur tour décidé de s’inscrire dans la tendance et la Suisse romande compte aujourd’hui plus d’une vingtaine de centres dédiés à la pratique. 
La conversation est interrompue par les encouragements qui proviennent du mur. Au sommet d’une voie, une jeune grimpeuse est sur le point de conclure. Sans corde ni baudrier, ses mouvements sont fluides et dégagent une sensation de liberté. C’est le principe de l’escalade de bloc: une pratique moderne, dégagée du matériel traditionnel grâce à des hauteurs limitées et de gros matelas au sol pour assurer une réception sécurisée. 
Au-dessus de la grimpeuse, on remarque une large mezzanine qui accueille un espace fitness. Un plus pour l’entreprise qui cherche à concurrencer les salles de sport en proposant une offre groupée avec l’escalade pour 589 francs par année. Quand on sait qu’en 2020, 19% de la population adulte suisse était inscrite dans un fitness, la stratégie fait sens. 
«C’est moi qui ai construit la mezzanine», lâche l’entrepreneur de but en blanc. Surprise. «Il faut savoir que dans une autre vie, j’ai fait un apprentissage de charpentier pour finir technicien en construction bois.» Rien à voir avec l’escalade donc, si ce n’est qu’Arthur Veenhuys a su mettre ses compétences au service de sa passion. «On était en 2012 et j’ai construit un mur de grimpe démontable pour le championnat de Suisse, se souvient le principal intéressé. Il a ensuite été vendu au fondateur de l’entreprise Totem qui exploitait une salle unique à Gland. En échange, on m’a proposé des parts dans la boîte et c’est là que tout a commencé.» 
À partir de là, tout va très vite. Il rencontre Killko Caballero, actif dans la société, qui est aujourd’hui son associé. Christiane Caballero et Anouk Piola, leur compagne respective, viennent rapidement compléter la petite équipe. Ensemble, ils développent l’espace de Gland, multiplient par trois sa surface de grimpe, construisent un bar, des vestiaires… «L’idée était d’être plus ambitieux pour offrir aux gens un troisième lieu de vie, entre la maison et le bureau, explique le chef d’entreprise. Nous voulions aussi redynamiser certains quartiers mal ou peu fréquentés et nous inscrire comme moteur de leur développement.» 
«J’ai eu des grosses phases de doute. Mais ce sont les décisions difficiles, folles même, qui sont à l’origine des success stories. J’en suis convaincu.»
Le concept est validé, l’entreprise peut grandir. Vite. Trop vite? En 2017 et 2018, Versoix, Vevey et Écublens ouvrent en l’espace de seulement onze mois. Sur la même période, le staff passe de 10 à 90 collaborateurs – pour un total de 130 aujourd’hui – et les salles peuvent ouvrir sept jours sur sept, 363 jours par an. «À ce moment-là, tu ne sais plus vraiment comment tu t’appelles, confie Arthur Veenhuys. C’est très dur. Tu es seul face à tes choix, malgré l’équipe qui t’entoure. J’ai eu des grosses phases de doute. Mais ce sont les décisions difficiles, folles même, qui sont à l’origine des success stories. J’en suis convaincu.» 
En résumé, Arthur Veenhuys ne regrette rien. «Je vis aujourd’hui de ma passion, il y a pire quand même», s’amuse le principal intéressé qui rappelle l’importance de l’escalade dans ses expériences passées. «J’ai toujours adoré ça. Avec ma femme, nous avions 18 et 19 ans quand nous sommes partis faire le tour du monde de la grimpe. À Madagascar, nous avons gravi des îles désertes au milieu de l’océan. En Thaïlande, c’était des falaises à fleur de l’eau. Il y a eu aussi Rocklands, un spot légendaire en Afrique du Sud… Ce sport nous a offert tellement de souvenirs inoubliables.» 
Arthur Veenhuys le concède, entre la vie de famille – il est désormais père de deux enfants – et le quotidien d’entrepreneur, difficile aujourd’hui d’imaginer refaire le même voyage. Mais en bon chef d’entreprise, le jeune Vaudois a appris à s’adapter. «J’ai pratiqué la grimpe aux côtés de François Nicole, un puriste pour qui la nature est au centre de la pratique, et aujourd’hui j’évolue quasi exclusivement en salle. C’est un autre monde que j’ai appris à aimer. Par ailleurs, mon activité actuelle comporte d’autres avantages. J’ai par exemple été commentateur RTS pour l’escalade aux derniers JO de Tokyo. Discipline olympique, c’était une première pour notre sport et j’y ai participé à ma manière. Quel moment d’anthologie!» 
Et si malgré tout ça l’adrénaline d’une ascension vertigineuse venait à lui manquer? Arthur Veenhuys peut se rappeler que son entreprise n’a pas fini de grandir.

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