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PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE
« Les artistes autoproduits, désormais majoritaires, tombent platement entre deux chaises », souligne l’auteur.
Dans le monde des médias et de la culture, le mot « numérique » est synonyme de révolution, voire de « disruption ». L’avènement des technologies dites pair-à-pair comme l’internet a chamboulé les modèles de consommation des contenus. Cela a eu un impact significatif sur nos industries culturelles. Mais surtout, les nouvelles technologies numériques ont démocratisé l’accès aux moyens de production.
Par exemple, enregistrer un album coûtait 1000 $ par jour en studio il y a 45 ans. Aujourd’hui, un artiste peut se procurer pour 15 000 $ le matériel nécessaire afin de produire un son professionnel, en utilisant des simulateurs de composantes analogiques d’antan qui coûtaient 250 000 $ pièce, dans les années 1980.
C’est entre autres grâce à l’abordabilité des outils de production que les artistes sont graduellement devenus des « autoproducteurs », finançant leurs projets musicaux à même leurs économies ; avec l’aide financière de la famille et des amis.
Et aujourd’hui, les artistes-entrepreneurs sont passés majoritaires dans notre paysage de la production québécoise.
En 1995, l’année de création de la Société de développement des entreprises culturelles (la SODEC), c’était l’âge d’or du disque. Les maisons de disques étaient incontournables. L’autoproduction, quasi absente. Et la plateforme Napster allait naître quatre ans plus tard.
Maintenant, 27 ans après la création de la SODEC, la production s’est totalement démocratisée, la distribution est plus que jamais à la portée de tous et les techniques pour commercialiser la musique ne sont désormais plus l’apanage des maisons de disques.
Au-delà du talent et de la qualité sonore, l’argent est nécessaire pour percer. Il faut des moyens pour engager des stratèges en promotion ; pour acheter du « placement média » afin que son contenu trouve l’attention qu’il mérite auprès d’un auditoire éparpillé. Et la plupart du temps, notre marché local n’offrira pas suffisamment de revenus pour couvrir les dépenses ; il faudra donc de l’aide financière pour joindre les deux bouts.
Et c’est là que la SODEC entre en jeu.
Or, pour bénéficier de la SODEC, il faut être une « entreprise culturelle » selon des critères excluant d’emblée les artistes-entrepreneurs.
Tandis que les subventions pour les créateurs sont fournies par le Conseil des arts et des lettres du Québec (le CALQ).
Mais là où le bât blesse, c’est que l’artiste-entrepreneur incorporé n’est à ce jour ni admissible à la SODEC ni au CALQ. Les artistes autoproduits, désormais majoritaires, tombent platement entre deux chaises. Entre le CALQ et la SODEC.
Par conséquent, les artistes qui s’autoproduisent n’ont pas accès aux subventions consacrées à la commercialisation. Pour faire rayonner leurs produits, ils sont donc systématiquement canalisés vers un producteur reconnu par la SODEC. Et par ce fait, ils doivent souvent céder au passage de précieux droits d’auteur…
Cette situation, qui en étonne et choque plus d’un ou une dans le milieu culturel, est dénoncée depuis plusieurs années. Plus récemment, des groupes d’artistes sont montés au créneau pour réclamer plus d’équité dans l’attribution des fonds de la SODEC.
Ayant entendu la récente grogne des autoproducteurs, l’ex-ministre Nathalie Roy a demandé à la SODEC de trouver une solution. Cette dernière a confié à la firme Nordicity la tâche de conduire une étude, dont les résultats seront bientôt dévoilés. Ainsi, la SODEC pourra enfin réaménager ses programmes et accorder une meilleure place aux artistes-entrepreneurs.
Voilà un début.
Mais, bien au-delà des changements cosmétiques que la SODEC s’apprête à faire dans ses programmes, c’est dans ses fondations mêmes que le vrai problème réside. Parce que sa loi fondatrice exige qu’elle crée et entretienne des commissions sectorielles. Celles-ci doivent être consultées quant à la teneur de ses programmes et leurs critères d’admissibilité. Les gens qui participent à ces commissions sont nommés par la SODEC ; ils sont aussi bénéficiaires de ses subventions.
Eh oui… Étonnamment, les programmes de la SODEC sont conçus par et pour ses propres bénéficiaires. Surpris ? Voilà une recette parfaite pour mettre la table à des conflits d’intérêts persistants.
Le conflit d’intérêts est donc systémique à la SODEC ; enchâssé à même sa constitution. Créé et entretenu par l’institution elle-même.
Au moment où j’écris ces lignes, nous ne savons toujours pas qui sera le ou la ministre de la Culture et des Communications qui chapeautera la SODEC. Mais chose certaine, il devient criant que cette personne corrige sans tarder la Loi sur la SODEC. Afin que les commissions sectorielles soient constituées en majorité de sommités issues du milieu des affaires, du monde universitaire, de l’innovation, des technologies, de la sociologie, de l’éducation, de la diversité culturelle et de la saine gouvernance. Plutôt que de ses propres bénéficiaires…
Ainsi, on améliorerait la situation actuelle où quelques rois de la montagne industriels déterminent impunément des règles qui les favorisent, d’abord et avant tout. Cela, bien au détriment des nouveaux joueurs, des modèles innovants et de notre diversité culturelle.
La mort de la reine Élisabeth II ouvre la porte à une réflexion collective sur les rôles et fonctions de la Couronne à l’intérieur des institutions politiques canadiennes et québécoises. Le Canada et le Québec, faut-il le rappeler, ont à leur tête un chef d’État qui n’est plus en phase avec l’esprit du temps et qui symbolise, même naturalisé, l’époque coloniale avec tout ce que cela implique : génocide envers les Autochtones et les Métis, déportation des Acadiens et oppression systémique des Canadiens français partout au Canada, particulièrement au Québec.
Félicitations, M. Legault, pour votre victoire électorale !
Le monde de l’éducation avait beaucoup d’attente envers les politicien.ne.s pendant la récente campagne électorale. À l’exception de quelques promesses lancées pour attirer des votes, l’enjeu de l’éducation aura été un des grands absents du discours politique.
La PDG d’Hydro-Québec, Sophie Brochu, voit juste lorsqu’elle indique qu’il existe d’autres solutions concrètes et à moindre coût que la construction de nouvelles centrales hydroélectriques pour accroître la production d’électricité de 50 % d’ici 2050. Elle a également raison de souligner qu’il est insensé de continuer à vendre de l’électricité à 5 cents le kilowattheure alors que celle-ci coûtera 11 cents à produire dans les nouveaux projets.
Pour la première fois depuis 36 ans, l’équipe canadienne s’est qualifiée pour la Coupe du monde de soccer, qui se tient cette année au Qatar. Mais entre massacre humain et esclavage moderne, l’organisation de cette édition s’est révélée être un scandale. Regarder notre équipe jouer reviendrait-il à cautionner ?
Au cours de la dernière semaine, les projets industriels et les tarifs d’électricité ont occupé une grande place au sein du paysage médiatique québécois.
Étant à la tête de la plus grande ligne de signalement anonyme couvrant la province de Québec excluant la métropole, je constate que nos analystes font face à des divulgations très variées : trafic humain, réseaux de drogue, proxénétisme, suspects en cavale, voies de fait armées, vols, vandalisme, etc. Nous collaborons à boucler des dossiers avec les corps policiers de la province en respectant l’anonymat de nos appelants.
Selon les mots du président américain Joe Biden, le 24 février 2022, la Russie a lancé une guerre génocidaire contre l’Ukraine « pour anéantir même l’idée d’être ukrainien ».
Le 18 octobre est la Journée mondiale de la ménopause. Ce sujet a, enfin, occupé une place de choix dans les médias. Or, la Fondation canadienne sur la ménopause a récemment publié un sondage national. Celui-ci a révélé un manque de connaissances des femmes sur la ménopause, des faiblesses en matière d’équité en santé et en milieu de travail. Prenons le temps de parler de ce sujet important qui concerne toutes les femmes du Québec.
Le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) tient présentement une consultation publique afin de décider si des normes sur la qualité de l’air seront appliquées ou non. Pourquoi tenir une consultation publique sur l’application de normes établies par des experts ?
La Chambre des communes examine actuellement un projet de loi pour contrer le déclin du journalisme canadien. La Loi sur les nouvelles en ligne crée un système permettant aux éditeurs, comme ceux de journaux, de négocier conjointement avec les géants des plateformes en ligne comme Google et Facebook afin d’être rémunérés équitablement pour le contenu journalistique utilisé par ces plateformes.
Le gouvernement de la Coalition avenir Québec dévoilera jeudi son Conseil des ministres. Mais déjà les rumeurs voulant que l’Énergie se retrouve sous la coupe d’un surperministre de l’Économie suscitent des réactions. Faut-il utiliser notre énergie verte comme levier de développement économique ou comme moteur pour réduire nos émissions de GES ? Des experts offrent leur éclairage.
Cette semaine, j’ai acheté deux livres de cuisine : Manger ensemble, de Ricardo, et Un week-end chez Lesley, de Lesley Chesterman. J’avais envie pas tant de recettes que de me faire raconter les liens que la cuisine tisse entre les gens.
En ce mois d’octobre, le Québec a perdu un géant en la personne d’André Chagnon. Les témoignages d’admiration ont afflué, rapides et sincères. À la spontanéité des hommages unanimes et sentis a succédé le souhait de prendre la plume. Après que ses qualités d’entrepreneur eurent été abordées dans ces pages, c’est la grandeur de son legs philanthropique qui nous habite et nous inspire.
Depuis quelques années, nous avons tous constaté l’apparition d’une nouvelle gauche dite woke, d’abord principalement active sur les campus universitaires, et dont les idées ont peu à peu germé dans les médias, le journalisme, le monde des affaires et dans certaines institutions.
Deux exemples récents dans l’actualité médicale ont démontré le rôle central des laboratoires dans le réseau de la santé et des services sociaux (RSSS).
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