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Incendies en Gironde : stratégie, logistique, solidarité, aventure « hors norme »… Le patron des pompiers dresse le bilan – Sud Ouest

Fils de pompier professionnel, le contrôleur général Marc Vermeulen est directeur du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) de la Gironde depuis le 1er octobre 2021. Il revient sur cet été marqué par les incendies hors norme qui ont ravagé le massif forestier.
Était-ce la première fois que vous étiez confronté à des feux de forêt ?
Ma première expérience des feux de forêt date de mes 17 ans. J’étais sapeur-pompier volontaire dans le Nord et notre colonne était partie, par la route, dans le Gard. J’ai découvert une autre dimension du métier. Il n’y a pas d’interventions plus faciles que les autres mais les feux de forêts, par la vitesse de propagation sur des zones illimitées, c’est quelque chose à part. Alors oui, j’ai déroulé un peu de tuyaux en camions-citernes…
Était-ce la première fois que vous étiez confronté à des feux de forêt ?
Ma première expérience des feux de forêt date de mes 17 ans. J’étais sapeur-pompier volontaire dans le Nord et notre colonne était partie, par la route, dans le Gard. J’ai découvert une autre dimension du métier. Il n’y a pas d’interventions plus faciles que les autres mais les feux de forêts, par la vitesse de propagation sur des zones illimitées, c’est quelque chose à part. Alors oui, j’ai déroulé un peu de tuyaux en camions-citernes ! Par la suite, comme professionnel, j’ai pris part à des colonnes de renfort ou travaillé au Centre opérationnel de gestion interministérielle des crises (Cogic), qui arbitre l’attribution des moyens. Tout cela m’a servi cet été, tout comme les moments passés depuis mon arrivée dans les unités pour mieux connaître la problématique.
Comment avez-vous vécu le jour J des incendies de Landiras 1 et La Teste ?
J’étais parti en vacances le dimanche 10 juillet, les feux se sont déclarés le mardi. À Soussans, à 15 h 01 où un hectare brûlera, à La Teste-de-Buch à 15 h 08 et à Landiras à 16 h 31. Il n’y avait pas de moyens aériens prépositionnés à Mérignac, ils étaient prévus pour le lendemain. Le premier largage, par un Dash venu de Carcassonne, s’est fait à 18 h 01 au-dessus de Landiras. D’autres ont suivi en renfort dans la soirée après demande d’alerte rouge lancée à Paris. J’ai décidé de rentrer dès le mardi soir. C’est ma mission. Nous étions face à deux feux importants, pas dans les standards de ce que connaît la Gironde, partis très forts et très vite et déjà en cime au bout de quelques minutes.
Quelle a été votre stratégie ?
Je me suis rendu sur les deux chantiers au contact des officiers. J’ai décidé d’utiliser la technique des feux tactiques, un peu délaissée en Gironde depuis les incendies de 1949 où des victimes avaient été piégées au milieu des flammes. Du fait de la dimension de ces incendies, il y avait une inadéquation des moyens et des surfaces en jeu. Les feux tactiques – communément appelé contre-feux – sont réalisés par des sapeurs-pompiers spécialisés. C’est une pratique prévue par le Code forestier pour éviter une propagation à l’infini. Nous voudrions désormais former les nouvelles générations. Ma deuxième décision a été d’envoyer des engins-pompes de feux urbains pour protéger les habitations.
Quels sont les premiers enseignements tirés de ces incendies ?
Le cocktail massif sec, températures caniculaires et hygrométrie faible est inédit. Si tous les étés à venir ne vont pas nécessairement ressembler à 2022, il faut s’attendre à des situations plus extrêmes qu’avant. Que ce soit avec les forces de sécurité, les sylviculteurs, les agriculteurs, les élus, la population, tout le monde a œuvré ensemble. Il y a même une dynamique post-incendies palpable pour devenir pompier.
Les retours d’expérience sont en cours. Notre organisation a tenu mais est sans doute perfectible. Il faut par exemple renforcer les liens avec certains maires et la DFCI [l’association de Défense de la forêt contre les incendies, créée après les incendies de 1949 par les sylviculteurs pour entretenir le massif et qui réunit plus de 2 000 bénévoles, NDLR], trouver des logiciels pour anticiper la progression du feu, raisonner à l’échelle du massif et pas seulement de la Gironde, sensibiliser encore la population au risque incendie, trouver des zones d’appui dans le massif pouvant agir comme des pare-feu, adapter notre matériel à la nouvelle donne opérationnelle avec des engins plus lourds…
Un groupe de cinq officiers va aller au contact d’un maximum de pompiers car, du sapeur au contrôleur général, on a tous vu les choses différemment. On a déjà commencé à écrire un bout de doctrine de la gestion des feux hors norme. Nous avons créé notre page Facebook en janvier pour partager ce que nous vivons, c’est désormais dans notre mode de fonctionnement. Nous allons aussi accélérer la mise en place de la vidéosurveillance dans la forêt en plus des tours de guet, partiellement à compter de 2023 et en détection réelle en 2024.
Qu’en retiendrez-vous ?
La résistance et la résilience du Sdis. La saison a été longue pour les pompiers, dont certains ont fait partie des sinistrés alors qu’ils étaient en intervention. Le lien avec la population s’est renforcé. Nous avons été portés. Merci. Avec 3 000 hommes sur le terrain, la logistique n’est pas une mince affaire. Je retiens ces dessins d’enfants quand on passait dans les bourgades, cet accueil chaleureux des gens qui, avec des desserts ou des repas, amélioraient le quotidien des troupes. Cet été marquera ma carrière, le Sdis aussi. On a vécu des choses hors norme. C’est une aventure humaine dont on sort soudés.
Des enquêtes sont en cours et, concernant les incendies dans le Médoc, un suspect était sapeur-pompier volontaire…
Le directeur de corps n’a aucun état d’âme pour dire que cette personne n’a rien à faire chez nous. Il était stagiaire, il n’est plus dans les effectifs. Mais j’ai aussi de la peine pour ses collègues et sa famille. Je compte sur l’empathie pour faire le distinguo entre l’engagement de sapeurs-pompiers et une situation individuelle. Nous sommes le reflet de la société, nous ne sommes pas à l’abri d’actes individuels à l’opposé du sens de notre engagement. C’est éminemment difficile à détecter. Et ça fait mal quand l’un d’entre nous trahit.

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