AGENCE G
Les hommages à Sa Majesté la reine d’Angleterre pleuvent dans le monde entier. Les courses françaises ont des liens avec elle et certains acteurs lui rendent hommage.
Édouard de Rothschild : « La meilleure ambassadrice des courses »
« Le galop français partage l’émotion du peuple britannique et rend hommage à Sa Majesté la reine d’Angleterre Elizabeth II. Elle aura été tout au long de sa vie la meilleure ambassadrice dont les courses hippiques pouvaient rêver. Elle avait cette passion du cheval, des courses et de l’élevage chevillée au corps, ce qui la rendait particulièrement accessible pour tout amoureux de notre sport. Au-delà du protocole propre à sa fonction, elle était, quand il s’agissait de chevaux, d’une simplicité désarmante : elle était d’abord l’éleveur aux connaissances très fines des croisements, la propriétaire passionnée, avant d’être la monarque. Elle aimait la France, tout autant que nos courses et notre élevage. Lors de sa visite en Normandie au printemps 1967, j’ai le souvenir qu’elle avait pris le temps d’un déjeuner au haras de Meautry, en compagnie de mes parents. Une minute de silence sera observée en sa mémoire dimanche prochain sur l’hippodrome de Longchamp. »
John Hammond : « La popularité des courses en Angleterre, c’est grâce à elle ! »
John Hammond a sellé le dernier gagnant en France de Sa Majesté la reine d’Angleterre. La pouliche s’appelait Humdrum (Dr Fong). Elle avait débuté sa carrière chez Richard Hannon, pour qui elle s’était classée quatrième du Prix Occitanie (L) avant d’arriver à Chantilly. « Sa passion pour les chevaux et pour les courses a énormément contribué à la popularité de notre sport en Angleterre. Royal Ascot est devenu grâce à son soutien un événement totalement unique et les plus grands propriétaires rêvaient tous d’y gagner et de recevoir le trophée de ses mains. J’ai eu le grand honneur d’entraîner cette pouliche, Humdrum, pour elle. Comme beaucoup de propriétaires, elle appelait son entraîneur avant et après la course. Sa grande connaissance de la chose hippique lui permettait de comprendre que l’on ne pouvait pas gagner à chaque fois… J’ai aussi eu l’honneur qu’elle me remette le trophée des King George suite à la victoire de Montjeu. Ce sont des moments gravés dans ma mémoire. »
Olivier Peslier : « Rares sont les personnes qui connaissent aussi bien les courses »
Olivier Peslier a monté à plusieurs reprises pour Sa Majesté la reine d’Angleterre et lui a notamment offert un succès à Royal Ascot avec Dartmouth dans les Hardwicke Stakes : « Sa Majesté la reine d’Angleterre était une personne qui connaissait ses chevaux par cœur. Rare sont les personnes qui connaissent aussi bien les courses. Quand je la rencontrais, elle était capable de me parler des chevaux que j’avais montés pour elle par le passé. Elle évoquait même certaines de mes montes françaises ! C’était une vraie professionnelle, une passionnée de courses. »
Christophe Soumillon : « Cela fait partie des moments magiques d’une carrière de jockey »
Christophe Soumillon fait aussi partie des jockeys français ayant gagné avec la casaque d’Elizabeth II : « Je suis profondément touché et triste d’apprendre son décès. C’est une personne qui a fait énormément de choses pour son pays et pour les courses hippiques. Quand on va à Royal Ascot, c’est un moment où l’on sait qu’on va voir la reine d’Angleterre. J’ai eu la chance de la croiser, de la côtoyer et même de discuter avec elle. J’ai gagné pour elle à Maisons-Laffitte il y a quelques années. C’était un grand honneur. Cela fait partie des moments magiques d’une carrière de jockey. Sa Majesté la reine était quelqu’un de très passionné qui connaissait ses chevaux et qui les suivait quand ils couraient dans le monde entier. »
Criquette Head : « J’ai le sentiment d’avoir perdu un membre de ma famille »
« J’ai appris le décès de Sa Majesté la reine d’Angleterre hier soir en arrivant au Quesnay. Et j’ai vraiment eu le sentiment de perdre un membre de la famille. Elle était venue deux fois au haras en visite privée. Papa, qui a beaucoup couru en Angleterre, la connaissait bien. Il l’avait même invitée à danser lors d’une soirée d’anniversaire donnée dans un grand hôtel de Londres : cela l’amusait beaucoup de raconter cette histoire, et c’est peut-être le seul homme, en dehors de son époux, à avoir dansé avec elle ! Je l’ai vue pour la dernière fois en 2014, quand j’avais été courir à Ascot avec Trêve. Elle m’avait invitée à prendre le thé dans sa loge. Bien sûr, il y avait un certain protocole dû à son rang, mais elle avait une telle gentillesse que l’on se sentait très vite à l’aise avec elle. Elle était accessible, aimable aussi bien avec le personnel des haras qu’avec les grands de ce monde. Elle aimait les chevaux plus que tout. Lors d’un dîner, elle m’avait confié que, si elle n’avait pas été reine d’Angleterre, elle aurait aimé entraîner ! Je n’ai jamais entraîné pour elle : je n’aurais jamais osé lui demander de m’envoyer un cheval, même si je pense qu’elle l’aurait fait, et le grand regret de mon frère est de n’avoir jamais porté ses couleurs ! Elle était espiègle, avec beaucoup de repartie, ce qui la rendait tellement attachante… Nous avons perdu une très grande dame. »
François Doumen : « Avec les gens des courses, il n’y avait pas de barrière »
François Doumen a bien connu la famille royale britannique. Il a entraîné des chevaux de la reine mère et a déjeuné à Windsor lors du meeting de Royal Ascot. Il se souvient : « Ce jour-là, à Windsor, j’étais assis à côté de la reine mère et Elizabeth II était en face de moi. C’était un déjeuner en tout petit comité avant de partir à Ascot. C’est à croire que la reine faisait presque une exception de gentillesse et de distraction lorsqu’elle était entourée de personnes du monde des courses. Ma femme et moi avions des rapports faciles avec elle, sans rigidité, à chaque fois que nous l’avons rencontrée. Je me souviens que j’étais à Ascot, le long des barrières, et elle est arrivée par surprise à côté de moi. Elle m’a montré la photo d’une jument qu’elle venait d’acheter, me demandant ce que j’en pensais. Avec les gens des courses, il n’y avait pas de barrière, c’était toujours très agréable et la conversation était facile. J’ai revu hier soir à la télévision le moment où elle gagne la Gold Cup avec Estimate et elle était tellement enthousiaste. On voit John Warren qui lui sert le bras, ce qui est tout à faire interdit mais, évidemment, personne ne lui en a tenu rigueur ! Elle est folle de joie, il n’y avait plus aucune retenue ! Elle était très différente dès qu’elle était sur les hippodromes ou dans le milieu du cheval, parce qu’elle était une femme de cheval ! C’était quelqu’un avec des yeux perçants : quand elle vous regardait, c’était très profond. Je n’oublierai jamais cela. »
Mathieu Alex : « Un souvenir indélébile »
« Au mois de juin, après la première saison de monte de Recorder à Montfort & Préaux, nous avons été invités par John Warren à Royal Ascot. Au cours de l’après-midi, nous avons été conviés dans la loge de la reine. C’était l’heure du thé, et une trentaine de personnes, dont plusieurs de ses entraîneurs, étaient présentes. Puis la reine s’est levée, John Warren également et il nous a demandé de le suivre. Là, nous avons rejoint une petite salle. Nous étions tous les quatre. Nous avions préparé un livre avec des photos de Recorder, de son nouvel environnement… À partir du moment où l’on a parlé du cheval, son visage s’est éclairé. Sans le protocole lié à sa fonction, j’avais l’impression de parler à ma grand-mère ! Elle connaissait le pedigree du cheval par cœur, la façon dont il avait été débourré, sa carrière de courses… Elle l’a toujours soutenu en lui envoyant une dizaine de juments chaque année. Cela montrait aussi son attachement à la France. Je garde ce moment gravé dans ma mémoire. »
L’hommage de la Fédération internationale des autorités hippiques
Winfried Englebrecht-Bresges, président de la Fédération internationale des autorités hippiques, a rendu hommage à Sa Majesté la reine d’Angleterre : « Je voudrais exprimer la profonde tristesse de la Fédération internationale des autorités hippiques suite au décès de Sa Majesté la reine d’Angleterre. Sa contribution pour les courses n’avait d’égale que son enthousiasme pour le sport et son amour pour le cheval. En tant que propriétaire et éleveur à succès, elle comprenait les challenges et les émotions de ce sport. Un nombre important des plus prestigieux Groupes 1 dans le monde sont nommés en son honneur, et tout au long de sa vie, elle s’est rendue sur de nombreux hippodromes autour du globe. Elle va terriblement nous manquer. »
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Sa Majesté la reine d’Angleterre a terminé tête de liste des propriétaires en Grande-Bretagne en 1954 et en 1957, et son soutien indéfectible au meeting de Royal Ascot était reconnu universellement. Elle remporta sa première course en 1949 avec Monaveen, dont elle partageait la propriété avec sa mère, et, quand elle a été couronnée, en 1952, elle a fait savoir qu’elle poursuivrait la tradition familiale des courses et de l’élevage.
Elle a remporté quatre des classiques anglais avec Carrozza (Oaks 1957), Pall Mall (2.000 Guinées 1958), Highclere (1.000 Guinées 1974) et Dunfermlune (Oaks et St Leger 1977). Elle n’a jamais remporté le Derby mais sa casaque a pris la deuxième place avec Aureole en 1953 et avec Carlton House en 2011.
Sa victoire la plus populaire reste celle d’Estimate dans la Gold Cup 2013, à Royal Ascot.
En 2018, lors d’une cérémonie ayant pour cadre le Qipco British Champions Day à Ascot, Sa Majesté a reçu le Longines Ladies Award, célébrant ses accomplissements au plus haut niveau du sport hippique. Louis Romanet, qui présidait alors la fédération, a participé à cette cérémonie : « On se souviendra toujours de Sa Majesté la reine d’Angleterre pour sa passion et sa contribution aux courses. Parmi mes souvenirs les plus marquants sont gravés ces moments passés avec elle lors d’un déjeuner à Windsor avant d’aller aux courses à Ascot, au cours duquel elle a partagé tout son savoir sur ce sport qu’elle aimait tant. Son enthousiasme et son engagement envers les courses demeurent une source d’inspiration pour moi, pour la FIAH et pour quiconque aime les courses. »
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Le St Leger se disputera dimanche à Doncaster
La British Horseracing Authority (BHA) a donné plus de précisions sur le calendrier des courses suite au décès de Sa Majesté Elizabeth II. La réunion de Doncaster samedi n’aura pas lieu. Les courses de Doncaster se disputeront dimanche 11 septembre. La réunion sera riche de neuf courses dont le St Leger (Gr1, 16 h 55 heure française), les Champagne Stakes (Gr2, 13 h 30), les Flying Childer Stakes (Gr2, 14 h 35), la Doncaster Cup (Gr2, 15 h 45) et les Park Stakes (Gr2, 16 h 20). La réunion de Musselburgh dimanche est en revanche annulée en marque de respect, le corps de la reine étant à Edimbourg.
Prévu samedi, le UAE President Cup – UK Arabian Derby (Gr1 PA) est annulé et ne sera pas couru en 2022.
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Un hommage sur Equidia
Equidia rendra hommage à la reine Elizabeth II en diffusant un documentaire de 52min, Les Chevaux de la reine. Déjà diffusé vendredi matin sur Equidia, il sera rediffusé samedi à 23 heures et dimanche à 21 h 15 et il est disponible pendant deux semaines sur Equidia Racing Mag. Le documentaire revient sur la passion de la reine pour les chevaux, avec des interviews des membres de la famille royale et de ceux qui gèrent ses écuries.
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Leopardstown (IE), samedi Depuis 2012, année où la course est passée sur le mile, Aidan O’Brien a remporté à six reprises les Champions Juvenile Stakes (Gr2)…
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