Pièces complète 2 euro commémorative et accessoires protection pièces

Guerre en Ukraine : l'espace aérien européen se ferme à la Russie – Les Échos

Les premières mesures de rétorsion européennes ciblent les compagnies russes, mais aussi la fourniture de produits aéronautiques. Après l'Allemagne, le Luxembourg ou encore l'Italie, la France a, à son tour, décidé dimanche de fermer son espace aérien à la Russie.
Par Bruno Trévidic
Même cause, même effets. Comme en 2014, lors de la précédente agression de l'Ukraine par la Russie, l'aéronautique et le transport aérien se retrouvent en tête de liste des secteurs impactés par les mesures de rétorsion américaines, européennes, ainsi que par les représailles russes. Avec, là encore, une mise en oeuvre très progressive de ces mesures, dont l'efficacité n'est pas toujours avérée.
La première conséquence de l'invasion de l'Ukraine est naturellement la fermeture complète de l'espace aérien ukrainien, annoncée dès jeudi matin par Eurocontrol, ainsi que des zones limitrophes, comme le sud de la Russie et l'essentiel de la mer Noire.
La veille encore, quelque 400 vols avaient emprunté le ciel ukrainien, qui avait presque retrouvé son niveau de trafic de 2019 en début d'année. La plupart des aéroports d'Ukraine ont fait l'objet d'attaques russes, à commencer par l'aéroport international de Kiev. De violents combats se poursuivent depuis hier pour le contrôle de l'aéroport Antonov d'Hostomel, à 30 km de la capitale ukrainienne, berceau de l'avionneur ukrainien du même nom et où est basé le plus gros avion du monde, l'Antonov 225, dont le statut est toujours incertain.
DECRYPTAGE – Economie : comment Poutine a fait de la Russie une forteresse autonome
A ces conséquences directes de la guerre s'est ajoutée, dès jeudi, la décision du Royaume-Uni d'interdire l'accès de leur espace aérien à toutes les compagnies russes. Une mesure qui ne concerne, dans les faits, qu'Aeroflot. Ce qui a entraîné, le lendemain, une interdiction de l'espace aérien russe aux compagnies britanniques à compter de vendredi. Au cours du week-end, une dizaine de pays européens, dont la Pologne, la Roumanie et les pays baltes, a emboîté le pas au Royaume-Uni, interdisant leurs espaces aériens aux compagnies russes.
L'Allemagne veut également fermer son espace aérien aux avions russes à la suite de l'invasion de l'Ukraine, a déclaré samedi un porte-parole du ministère allemand des Transports à l'AFP. Quant à la France, elle a décidé de fermer son espace aérien « aux avions et compagnies aériennes russes » à compter de dimanche soir, a annoncé sur Twitter le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari.
En représailles, la Russie a encore annoncé dimanche qu'elle fermait son espace aérien aux compagnies liées à ou enregistrées en Lettonie, en Lituanie, en Estonie et en Slovénie. Cette interdiction concernera également les vols de transit effectués en Russie par ces compagnies, a précisé dans un communiqué l'agence civile de l'aviation russe, Rosaviatsia. ​L'agence précise que des vols de compagnies russes continueront d'être effectués jusqu'à l'enclave de Kaliningrad, en passant au-dessus des eaux internationales en mer Baltique et en contournant la Lituanie. Samedi, la Russie avait déjà fermé son espace aérien pour les avions liés à la Bulgarie, la Pologne et la République tchèque.
DECRYPTAGE – Ukraine – Russie : comprendre la crise en 4 cartes
Ces interdictions de vol, qui vont probablement devenir la règle commune en Europe au cours des prochains jours, devraient progressivement réduire l'activité dans le ciel russe au trafic domestique et militaire. Avec, à la clé, un manque à gagner de centaines de millions de dollars pour les compagnies et l'aviation civile russes. Mais elles obligeront les compagnies européennes à faire un détour par l'Asie mineure et l'Inde pour desservir la Chine, le Japon et la Corée – ce qui allongera les temps de vol d'une à deux heures. Le surcoût de carburant pour des compagnies comme Air France ou Lufthansa, qui opèrent des centaines de vols par semaine via la route sibérienne, serait de l'ordre d'une dizaine de millions d'euros par semaine.
Toutefois, la conséquence de cette crise la plus redoutée par les compagnies aériennes reste l'envolée possible du prix du pétrole. Pour la première fois depuis 2014, le cours du baril a dépassé les 100 dollars, considéré comme le seuil d'alerte pour le transport aérien. Pour l'heure, les compagnies comme Air France disposent de couvertures qui leur ont permis d'amortir l'impact de cette hausse. Mais si celle-ci se prolonge ou s'accentue, elles n'auront d'autre choix que de relever leurs tarifs, au risque de casser la reprise du trafic à une période où la demande reste fragile.
Autre mesure de rétorsion très dommageable pour les compagnies russes : la décision de l'Union européenne, annoncée vendredi, d'imposer un embargo sur les ventes d'avions et de pièces détachées aux compagnies russes. Même si la Russie a maintenu une industrie aéronautique civile, la plupart des avions modernes en service dans les compagnies russes sont des Boeing et des Airbus, l'avionneur européen dénombrant 340 appareils en service en Russie, dont ses derniers modèles A320 neo et A350, et une dizaine de clients.
Privés de pièces de rechange, ces avions risquent de devoir rapidement rester au sol, sauf à recourir à des contrefaçons. Une partie sera reprise par leurs loueurs. Une bonne moitié des hélicoptères civils en service en Russie sont également des Airbus. Toutefois, cet embargo pourrait également contraindre les compagnies étrangères à stopper la desserte de la Russie, faute de pouvoir y trouver les pièces détachées nécessaires en cas de panne de leurs appareils sur place.
DECRYPTAGE – Guerre en Ukraine : quels sont les groupes français les plus exposés en Russie ?
Même les quelques appareils russes modernes dépendent d'équipements occidentaux, malgré les efforts de Moscou pour réduire la dépendance de son aéronautique civile. Safran est ainsi le principal fournisseur du SuperJet 100 de Soukhoï, dont il fabrique les trains d'atterrissage et les moteurs en partenariat avec le motoriste russe NPO Saturn. Le nouveau monocouloir moyen-courrier MC-21 d'Irkout utilise encore des moteurs Pratt & Whitney. Par ailleurs, Airbus, Safran et même Boeing font travailler des bureaux d'études en Russie, avec plusieurs centaines d'ingénieurs, qui risquent de se retrouver sans travail.
Mais, là encore, la Russie ne manque pas de moyens de rétorsion. Outre les annulations de commandes – Aeroflot doit encore recevoir une douzaine d'A350 -, le principal levier de la Russie est le titane, dont elle est le premier producteur mondial.
A la fois léger et résistant, le titane est indispensable à l'aéronautique qui en est devenue le plus gros utilisateur. On le retrouve un peu partout, depuis les ailettes de turbines des moteurs jusqu'aux éléments de fuselage, en passant par les trains d'atterrissage. Il représenterait environ 15 % du poids de métal d'un Boeing 787 ou d'un A350. Or 50 % du titane consommé par l'industrie aéronautique européenne proviennent du russe VSMPO, filiale du holding militaro-industriel étatique Rostec, qui fournit à lui seul 30 % de la production mondiale.
DECRYPTAGE – Soutenir l'Ukraine sera compliqué pour les Occidentaux
Airbus et Safran indiquent avoir augmenté leurs stocks, afin de pouvoir faire face à leur besoin à court terme, « d'ici à l'automne prochain », précise le patron de Safran. Mais si la Russie imposait un embargo durable sur ses exportations de titane, il est peu probable que son principal concurrent, l'américain Timet, soit en mesure de répondre à la demande.
Bruno Trévidic
Tous droits réservés – Les Echos 2022

source
https://netsolution.fr/piece-de-monnaie-commemorative-lettone-de-2-euros

A propos de l'auteur

Backlink pro

Ajouter un commentaire

Backlink pro

Prenez contact avec nous

Les backlinks sont des liens d'autres sites web vers votre site web. Ils aident les internautes à trouver votre site et leur permettent de trouver plus facilement les informations qu'ils recherchent. Plus votre site Web possède de liens retour, plus les internautes sont susceptibles de le visiter.

Contact

Map for 12 rue lakanal 75015 PARIS FRANCE