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CHRONIQUE. Toute relation ne peut fonctionner que si elle est d’intérêt mutuel. Or Berlin a des priorités désormais bien différentes des nôtres.
Temps de lecture : 4 min
Pendant les quarante années de ma carrière diplomatique, j’ai reçu de tous les ministres des Affaires étrangères successifs instruction de rechercher l’entente et la coopération les plus étroites avec l’Allemagne, mais je dois avouer que ce n’est que rarement que j’ai senti que la réciproque était vraie à Berlin.
Certes, nous y étions un partenaire privilégié, un ami et un allié – ce qui est déjà beaucoup –, mais mes interlocuteurs ne voyaient pas nos relations comme une sorte d’impératif moral, plutôt un instrument utile à l’occasion pour promouvoir les intérêts de leur pays, un instrument important parmi d’autres qui pouvaient d’ailleurs parfois prendre le pas sur lui.
Les Français n’ont pas voulu voir que les conditions qui avaient présidé à l’entreprise de réconciliation conduite par…
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Un exemple : en 1963, j’étais au lycée, dans le cadre du Trite d’Amitié Franco-Allemand De Gaule et Adenauer avait institué l’Office Franco Allemand pour la Jeunesse. L’objectif était de favoriser les échanges, de mettre en commun les compétences et à terme d’unifier les enseignements et les diplômes. Au bout de 60 ans, le bilan est désastreux. Les enseignements n’ont pas été rapprochés mais au contraire ils ont divergé de plus en plus. Les échanges se sont dilués. Les gouvernements se sont en grande partie désintéressés de l’enjeu. Les torts sont sans doute partagés mais quel maigre résultat.
Pour l’Allemagne : “Exporter est sa raison d’être”. A l’opposé, pour la France, c’est exactement le contraire. L’Allemagne est proche des USA car ils ont en commun ce trait de caractère : ils sont hégémoniques. Ils rament pour eux. Point final. Quant à la conclusion, elle est évidente : “les termes d’un partenariat dépendent du rapport de force entre les deux parties et que celui-ci a évolué à nos dépens du fait de notre incapacité à gérer correctement notre économie. ” Et s’il n’y avait que notre économie…
Imaginons que Poutine attaque l’Allemagne et qu’elle compte sur la France pour la défendre : ça tiendrait une semaine, au bout de laquelle notre armée bonsaï ne pourrait plus se battre. Il est clair qu’il vaut mieux compter sur l’OTAN ! Y compris pour les français.
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