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Christophe Galtier, qui est arrivé au poste d’entraîneur du Paris Saint-Germain cet été à la place de Mauricio Pochettino, s’est confié au micro de RMC Sport ce mardi dans une interview qui nous publierons en deux fois. Dans cette 1ere partie, il évoqué notamment le bilan de ses premiers mois au PSG, ses choix pour le système de jeu, ainsi que la gestion des stars Kylian Mbappé, Lionel Messi et Neymar (attaquants de 23, 35 et 30 ans).
Quel bilan jusque là ?
C’était bien de démarrer par une victoire au Trophée des Champions. J’ai un groupe de grande qualité, avec qui je prends un grand plaisir à travailler, à échanger, à partager. Evidemment, il y a une grande attente autour du club, de l’équipe. Mais j’ai des joueurs qui sont présents au quotidien, qui sont très bien préparés en amont et qui ont une grande envie de réussir quelque chose d’important ensemble. Cela a été un axe important pour moi de créer un vrai esprit d’équipe avec les caractéristiques des uns et des autres.
Au niveau des chiffres, on a un beau bilan. On est accroché à Monaco, il y a le nul à Reims à 10 contre 11. Il a fallu travailler sur un système dès le départ, c’était clair dans ma tête dès que j’ai été contacté qu’il fallait un schéma différent de ce qu’il y avait l’année dernière pour mettre les joueurs sur leurs points forts. Mais je l’ai fait évoluer. Cela pour 2 raisons.
Nous avons recruté des milieux qui sont arrivés très tard avec des états très différents : Sanches, Soler et Ruiz. Je savais qu’il y aurait la possibilité de ne pas rester à 3 centraux. Je me suis aperçu au fil des matchs que les adversaires travaillent et que le système a des points forts, mais aussi des limites. Dont les 2 milieux.
Ce système n’est pas fini ? On ne peut pas gagner la LDC comme ça ? C’est mieux en 4-3-3 ?
Evidemment, il y a ce qui se passe en championnat et surtout évidemment en Ligue des Champions. On connaît l’importance de la bataille du milieu, de ne pas être forcément en bloc haut ou bas. Avec ce schéma, c’est forcément l’un autre. Pour trouver un juste milieu, il faut un milieu de plus. Il y a eu la volonté de changer après le match contre Benfica.
Le PSG concède trop d’occasions, c’est la limite pour cette équipe ? Vous avez vu une amélioration sur les gros matchs en passant à 4 ?
On pouvait créer de grosses situations, mais aussi en subir. En bloc bas, la moindre intervention donne un coup-franc dangereux ou un corner. Je menais une réflexion depuis un moment, j’attendais aussi le retour en forme des milieux et je savais que l’on changerait de système.
Je voulais plus de densité, récupérer le ballon plus haut, et aussi pour que nos 3 fantastiques puissent se retrouver chacun dans leur zone préférentielle et s’expriment de la meilleure des façons. Mbappé plutôt à gauche, Neymar dans le cœur du jeu, Messi plus à droite et quand il vient dans sa zone, un milieu prend l’espace qu’il a ouvert. Après, si vous avez Marco Verratti ou Danilo en sentinelle ce sont différentes options. Avec Danilo, on peut être par moments en plein match dans une défense à 3.
Difficile de gérer les 3 fantastiques ? Difficile de les sortir ?
Ils ont de la personnalité, évidemment, il n’y a pas de champion sans personnalité. Mais déjà, ils jouent ensemble. On le voit dans les statistiques. Ils ont une vraie relation à l’entraînement et en match, ils se cherchent. C’est une réalité du quotidien.
Pas de guerre d’ego ?
Non. Quand on commence avec des exercices techniques, ils se mettent toujours ensemble. Ils veulent avoir des associations. Ils savent très bien, avec leurs parcours et leurs âges, que s’ils jouent ensemble ils iront loin.
Ils ne veulent jamais sortir ?
Au Japon, j’ai réuni les joueurs, dont Leo, Ney et Kylian. J’ai abordé ce sujet avec un calendrier particulier. Et eux m’ont appris une chose, ils m’ont dit « au moment où vous allez nous sortir, c’est là que l’adversaire peut lâcher et ce sera plus simple pour nous pour ajouter des buts ». Mais il y a des matchs où on n’a pas fait la différence et il y avait de la fatigue. Mais j’ai rajouté un milieu pour les libérer.
Contre le Bayern, Messi peut sortir s’il est fatigué ?
Tout dépend du contexte du match. Si vous voulez gagner, vous ne pouvez pas ne pas sortir l’un des 3.
Il y a une star de trop face à une équipe qui joue dans l’intensité ?
Non. Il faut jouer sur les points forts. Quand vous avez ces 3 joueurs, il faut jouer avec leurs qualités. Il faut construire autour d’eux. Ma réflexion avec un milieu de plus vient aussi de là. Et je pense qu’il y a d’autres systèmes dans lesquels cela peut fonctionner.
Cela marche en Ligue 1, mais c’est un danger en LDC ? Vous êtes trompés par la qualité de l’adversaire en championnat ?
Non, il n’y a pas de tromperie. Je suis très lucide, toujours attentif et exigeant sur ce que je veux voir de mon équipe. Evidemment que les matchs de Ligue des Champions sont différents, c’est le cas dans beaucoup d’autres pays. Mais quand vous êtes entraîneur et que vous avez la chance d’avoir ces joueurs, il faut monter une équipe autour qui va compenser pour faire respecter l’équilibre.
Mais même quand on est malmené à Haïfa, on marque 3 buts. Quand vous voyez notre pression sur le 1er match de la Juventus, on domine et on a le ballon de 3-0. On prend le but ensuite et c’est plus compliqué. C’est ma responsabilité d’organiser l’équipe autour d’eux. Après, il y a l’histoire d’un match qui impose de prendre des décisions et peut mener à sortir l’un des 3. Contre la Juventus, c’est Leo qui sort par exemple pour avoir de la fraîcheur. C’est important d’avoir toujours au moins 2 des 3 sur le terrain, car c’est un grand problème pour l’adversaire.
Quel discours pour remettre Neymar et Messi dans le collectif ?
Ce sont avant tout les joueurs qui font le travail. Il faut un très grand respect pour Messi. En quittant Paris, il a quitté sa ville, puis il a été blessé, il eu le Covid. Il est très investi à l’entraînement, il a toujours le sourire. C’est un grand footballeur, un compétiteur et il aime jouer. On le voit au quotidien. Il observe beaucoup, il analyse. Il rigole énormément aussi. Il n’y a rien de particulier, à part que c’est un joueurs hors normes.
Neymar est arrivé en étant prêt. Je l’ai d’abord beaucoup observé, on n’a pas vraiment échangé tout de suite. Les entretiens ont surtout été faits au Japon. Le staff a été mis en avant et j’ai essayé de prendre la mesure des uns et des autres pour voir comment échanger.
Qu’avez-vous dit à Neymar ?
Déjà, que j’étais très heureux d’être son entraîneur. Ensuite, évidemment que j’entendais beaucoup de choses mais que je n’avais pas d’a priori. Je juge sur place. Et heureusement, car si j’avais fait en fonction de ce que j’avais lu…
Christophe GALTIER head coach of PSG before the Ligue 1 Uber Eats match Paris Saint-Germain and Olympique de Marseille at Parc des Princes on October 16, 2022 in Paris, France. (Photo by Johnny Fidelin/Icon Sport)
Il a donné une mauvaise image en match ? Notamment avec son comportement ? Il a évolué.
Moi, le Neymar que j’ai rencontré est un très grand professionnel. Il arrive très tôt, il se prépare.
C’est grâce à la Coupe du Monde ou vous ?
Je pense que c’est un ensemble. Il y a une prise de conscience du joueur. Evidemment, il y a cet objectif Coupe du Monde. Et puis je pense que nous avons été très clair avec tout le monde, pas seulement Neymar, avec Luis Campos quand nous avons pris l’équipe. Il n’y a personne au dessus de l’équipe. Il n’y a pas eu un dérapage.
Ce qui change le plus en passant d’un club de Ligue 1 au PSG ?
Evidemment que vous êtes jugé sur vos compétences et en quelques jours les joueurs peuvent juger ce que vous pouvez apporter. Il y a rapidement une prise de contact avec le groupe et les joueurs. Il y a pour moi 6 joueurs qui sont différents, comme Sergio Ramos qui a un palmarès incroyable, Verratti et Marquinhos qui ont beaucoup fait ici, et les 3 fantastiques. On échange beaucoup pour voir comment ils ressentent les choses, ce qu’ils peuvent attendre de plus à l’entraînement ou dans les consignes en match. Ce qu’ils souhaitent de différent.
Ils amènent des changements en séance ou ils se plient à ce qui est décidé ?
Ils se plient. Mais il y a toujours séances dans lesquelles ça fonctionne moins. Je ne crois pas au manque d’envie. S’ils n’ont pas adhéré, on doit se remettre en question. Il faut toujours proposer des choses auxquelles ils adhèrent. Quand on a changé de système, si j’avais senti que ça n’allait pas on ne pouvait pas y aller. Mais j’ai senti l’adhésion et c’est beaucoup plus facile. Mais quelques fois, il faut aller chercher les joueurs, comme dans tous les groupes. Et ils répondent assez rapidement.
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