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Frontière haïtiano-dominicaine : interactions des populations en situation d’épidémie de covid-19 et gestion a – Le Nouvelliste

Publié le 2020-05-22 | lenouvelliste.com

En période d’épidémie du Covid-19, la frontière entre Haïti et la République Dominicaine est un espace de grande importance. Elle constitue un lieu d’échange où se fait un va et vient de populations que des mesures étatiques des deux pays n’arrivent pas à enrayer. Les communautés transfrontalières continuent à avoir des échanges en dépit des interdictions officielles. Dans certains cas, il s’agit de toute une dynamique culturelle et communautaire qui se dégage de la vie transfrontalière. De telles situations laissent apparaitre un véritable enjeu en ce qui a trait à la propagation du Covid-19. D’où l’importance d’une stratégie qui met en relief l’existence des échanges transfrontaliers tout en mettant l’accent sur un contrôle et une gestion intercommunautaire, à côté d’une logique étatique souveraine.
Brève compréhension de la notion de frontière
On retrouve souvent, à la base d’une définition de la notion de frontière, le terme de séparation, de limite territoriale ou d’espace-limite. Il s’agit de l’évocation de l’idée de fermeture ou d’ouverture sur mesure, dans le sens de l’exercice d’une souveraineté nationale, ou d’une quête de souveraineté. Dans le contexte des frontières instables suite à des différends interétatiques, géopolitiques, les négociations, les conflits limités ou la guerre généralisée, constituent une logique de résolution qui peut entraîner des dommages collatéraux désastreux. Des conflits, pour le contrôle de nouveaux territoires, tendent au cours des rivalités à une redéfinition des frontières dans une perspective de récupération ou d’annexion de terre, de mer revendiquée, selon une argumentation, souvent historiquement construite. Des frontières entre l’Israël et la Palestine est un exemple d’instabilité et de conflits qui illustrent des tensions qui génèrent des victimes, à travers une logique de récupération et d’annexion qui met les protagonistes dos à dos. Quand les frontières ne sont pas (bien) limitées ou quand elles deviennent le théâtre des agitations, les populations civiles sont souvent celles qui paient le prix. Le déplacement massif et l’immigration forcée,  évoquent le sort des gens pris en tenailles. L’instabilité de la démarcation des lignes frontalières représente un enjeu majeur que la limologie[i] analyse au cours des conflits qui se sont produits au 20e siècle en Afrique, en Europe, en Asie. Le démantèlement du bloc de l’Est en 1989, évènement majeur dans l’histoire politique, a permis de comprendre l’importance de la question des frontières, du point de vue culturel, ethnique et politique. Le tracé des frontières dépend souvent d’un rapport de force qui entraîne des contestations qui nécessitent arbitrage.
Frontière et sécurité nationale
  Les frontières peuvent évoquer un espace clos et mutuellement accepté. C’est la description d’un lieu d’aboutissement et de recul territorial à travers des lisières fixées sur une carte qui précisent des lignes de séparation de chaque côté. Chaque territoire contrôle ses frontières afin de repousser à l’extérieur si besoin est, le danger potentiel qui met en péril la sécurité interne. Et même l’idée de coopération interétatique au niveau des frontières, suit dans une certaine mesure, une tradition sécuritaire, sans une considération réelle de la dimension culturelle. Dans cette logique, des politiques de dépeuplement des zones frontalières étaient de mises afin de réduire, voire d’éliminer la présence des populations qui s’y trouvent. C’était dans une certaine mesure, une règle de la doxa sécuritaire. Ainsi, cette manière d’appréhender les frontières, évoque-t-elle une approche traditionnelle de sécurité et de contrôle, fondée sur des paramètres de vigilance, d’anticipation et de vérification de l’évolution des flux d’échanges opérées sur les tracés[ii]. La cartographie des frontières témoigne d’une légitimité des Etats, à assurer une sécurité intérieure, à contrôler l’immigration et des trafics à travers des forces de police ou de l’armée. Cette légitimité est de nature à influencer par le jeu géopolitique les frontières qui peuvent se transformer en des espaces de tensions, de conflits et de militarisation. Cette approche traditionnelle de la frontière, malgré sa pertinence, ne constitue pas toujours un moyen efficace. Ou du moins, elle n’est pas l’unique manière de concevoir les frontières, surtout, si on les considère comme des espaces complexes.
Les frontières ont une histoire
C’est le cas des deux Etats limitrophes, Haïti et la République Dominicaine. Les deux pays partagent une frontière terrestre commune qui a une histoire riche en rebondissement de toutes parts. Les bornes frontalières peuvent traduire une idée de fixité, une dimension statique des relations entre les deux nations. Elles  peuvent rappeler des évènements douloureux qui laissent des traces dans la mémoire collective. Le massacre de 1937 est un exemple. La construction et  la délimitation des zones ont été souvent l’objet de conflits, de négociation et d’accord. La construction des Grandes murailles[iii]  pour séparer les peuples donnent lieu à une sorte d’ignorance à mesure que la frontière de jure, c’est-à-dire la frontière légale, haut lieu de l’exercice de la souveraineté étatique se renforce, au détriment de la communication, du partage et de l’échange entre les communautés qui vivent des réalités selon la proximité de leurs conditions de personnes qui évoluent dans un milieu partagé par deux pays.
La dimension traditionnelle de la frontière comme séparation historiquement construite, rime souvent avec l’identité et le nationalisme, ce qui fragilise la solidarité des peuples. Cela n’empêche pas de considérer la construction frontalière comme une dimension et même un élément consubstantiel de l’histoire des peuples. Ce qui conforte l’idée de soutenir, qu’il est important de connaitre ses origines et celles des autres. Dans le cas d’Haïti et de la République Dominicaine, ce rappel est une évocation de la construction des relations entre les deux pays à travers des hauts et des bas sur le plan historique. Le danger, qui peut émerger de cette idée de connaître ses origines, sort de la mise en branle du nationalisme comme affirmation d’un particularisme exacerbant le relent identitaire comme mécanisme de distinction.
Combattre l’instrumentalisation de l’histoire au service de l’animosité
Les frontières ont une histoire, en faire un leitmotiv d’ignorance et de rejet social, est un signe de ressentiment qui traduit une représentation collective de la haine projetée sur l’autre. Il convient de combattre l’instrumentalisation de l’histoire au service de l’animosité. Des préjugés entre Haïtiens et Dominicains, ne sont pas étrangers, considérant ce point de vue stéréotypé. Cette tendance peut conduire à une évaluation hâtive des qualités, des défauts de chaque peuple, en mettant en relief une généralisation outrancière des préjugés, au fondement duquel gît un ensemble de stéréotypes et de discriminations qu’on traite pour la vérité et qu’on utilise comme attribut pour qualifier des Haïtiens et des Dominicains sans coup férir. Le discours politique, les groupes nationalistes peuvent engranger des dividendes de la division au travers de l’exacerbation des différences comme facteur disjonctif, objet de mécontentement et de rejet à travers une systématisation de la haine comme mécanisme de propagande dans des conjonctures sensibles.
L’épidémie du Covid-19 est une conjoncture majeure qui peut influencer les relations entre Haïti et la République Dominicaine. Elle peut entraîner des groupes nationalistes dans des affirmations non fondées en ce qui concerne des Haïtiens et des Dominicains, eu égard a la propagation du Covid-19. A considérer cette éventualité, la frontière haïtiano-dominicaine est un espace crucial et une approche intercommunautaire dans le partage et la connaissance s’avère une option intéressante pour rapprocher davantage les communautés. Cette approche, nécessite une méthode appropriée, c’est-à-dire, celle qui va au-delà d’une logique misée sur un contrôle traditionnel de l’espace frontalier comme un bloc monolithique de délimitation à travers des barrières, des portails de sécurité. La fermeture de la frontière, si elle est une mesure importante, elle n’est nullement suffisante pour une approche efficace de la gestion de l’épidémie du covid-19, considérant la réalité des deux peuples dans sa profonde expression sur la ligne frontalière comme espace d’interaction, de culture, d’échanges et de réciprocité. Il ne faut pas mettre de côté, la dimension interactive si l’on veut produire des résultats efficaces dans la gestion du Covid-19 à la frontière. Car, c’est connu des deux pays de l’ile : la porosité de la frontière est de nature à favoriser des échanges clandestins, malgré des mesures de contrôle exceptionnel. En faisant fi de ces échanges, il s’ensuit un risque majeur et de caractère à impacter, le contrôle de l’épidémie du Covid-19.
Frontière comme espace d’interaction
Les frontières sont des espaces en mouvement qui requièrent, à côté des mesures de contrôle traditionnelles, une compréhension interculturelle. Car souvent on oublie qu’une frontière est un espace culturel[iv], de vie entre des populations qui se croisent, se voient et se questionnent, à travers une dynamique sociale qui demandent un certain sens de bon voisinage et de connaissance, de reconnaissance, de savoir et de coutumes développés dans un cadre binational. L’ignorance de l’existence d’une dynamique transfrontalière est témoin des malheurs qu’engendrent des velléités nationalistes. La frontière entre les Etats-Unis et le Mexique à l’ère de Trump en est une illustration parfaite. La hantise de la construction du mur est une expression du nationalisme et du rejet de l’autre comme dangereux en soi.
Le contrôle frontalier sous l’angle de la souveraineté de deux Etats, est une approche qui s’inscrit dans les relations internationales. Cela passe par le travail des consuls, des chargés d’affaires, des ambassadeurs, des ministres des affaires étrangères, etc., pour descendre vers les gens. Dans le cadre de l’île, ce schéma classique de la diplomatie, nie souvent les dynamiques transfrontalières et méconnaît le rapport de réciprocité entre le peuple haïtien et le peuple dominicain dans une perspective de cohabitation.  Il s’avère pertinent de mentionner dans le cadre des relations entre Haïti et la République Dominicaine, la fluidité et la compréhension mutuelle ne sont pas toujours au rendez-vous. Des questions sensibles comme l’immigration des Haïtiens en République Dominicaine, la question  des  Dominicains d’origine haïtienne, demeure une  question épineuse. L’arrêt TC016813 pris en 2013, par la plus haute instance judiciaire de la République Dominicaine entraîne, par la suite des remous et des contestations qui font référence à la notion d’apatridie et de risque d’apatridie dans une négation de la nationalité et de dépaysement en dehors des normes d’appartenance à une terre natale.
Combiner l’approche de contrôle à l’approche bicommunautaire pour enrayer le covid-19 à la frontière
Pour y parvenir, nous faisons un ensemble de recommandations qui sont de caractère à maximiser la gestion du Covid-19 dans le sens d’une recherche d’efficacité. A la frontière haïtiano-dominicaine,  la nécessité de prendre en considération des rapports socioculturels qui naissent de la dynamique communautaire est une stratégie qui peut associer des populations limitrophes dans une poursuite d’objectifs communs. C’est-à-dire celles, visant à combattre l’épidémie du Covid-19. Nous proposons dans cette lignée :
en plus des moyens de contrôle habituel, d’ailleurs très déficients à cause d’un ensemble de facteurs dus à une porosité structurelle le long de la frontière haïtiano-dominicaine, une approche fondée sur des relations et des interactions socioculturelles entres les habitants est nécessaire. Cela peut constituer un axe fondamental dans la gestion du Covid-19. La pertinence d’une telle démarche, oblige une compréhension des dynamiques sociales qui unissent les Haïtiens aux Dominicains en mettant en évidence des pratiques interculturelles qui ne sont pas moindres, quand on regarde de près les échanges matériels et surtout immatériels que vivent les riverains transfrontaliers à travers une interaction collective. Dans l’ensemble, des pratiques interculturelles continuent malgré la fermeture officielle des points frontaliers. Aussi, des autorités locales haïtiennes des zones frontalières doivent être mobilisées à prendre l’ampleur de l’arrivée des gens en provenance de la République Dominicaine. Il ressort de ce mécanisme la possibilité de s’informer des cas suspects et de prendre des mesures nécessaires pour enrayer le Covid-19 dans des poches de traversées sensibles et clandestines continuant à fonctionner comme lieu de passage ;
En toute urgence, il faut: l’installation des centres de dépistage dans les zones frontalières de sorte que les cas suspects soient pris en charge ;
l’aménagement d’un espace de mis en   quarantaine permettant d’héberger des personnes nouvellement arrivées aux fins de laisser écouler la période d’incubation du virus. Cet espace doit prendre en compte des lieux de traversées non officielles, des passages clandestins et des allers retours entre les deux pays;
la sensibilisation sur le Covid-19 et la distribution de matériel hygiénique aux gens vivant aux points frontaliers haïtiano-dominicains afin de contrer la propagation du virus, est une urgence;
l’établissement d’un mécanisme de communication et d’échange entre des communautés frontalières haïtiennes et dominicaines sur l’évolution de la pandémie. Cela requiert nécessairement une implication des autorités locales d‘Haïti et de la République Dominicaines. Les problèmes environnementaux, surtout sanitaires (comme le Covid-19) n’admettent pas de limites géographiques. D’où l’intérêt d’une gestion conjointe de la crise sanitaire par les Etats haïtien et dominicain, partageant de fait, une même île. Cette gestion du Covid-19 doit tenir compte de l’aspect transfrontalier établissant des relations culturelles entre les deux peuples.
[i] La limologie s’intéresse à l’étude des frontières.
[ii] Voir: Kolossov, V. (2005). Étude des frontières approches post-modernes. Diogène, 210(2), 13-27. doi:10.3917/dio.210.0013.  
[iii] Ibid.
[iv] Voir: Medina García, E. (2006). Aportaciones para una epistemología de los estudios sobre fronteras internacionales. Estudios fronterizos, 7(13), 9-27. http://www.scielo.org.mx/scielo.php?script=sci_arttext&pid=S0187-69612006000100001&lng=es&tlng=es.
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