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Anniversaire | Il y a un an, le Président de la République donnait le coup d’envoi de France 2030, un plan d’innovation et d’industrialisation au service du mieux produire, du mieux comprendre et du mieux vivre. Inédit par son ampleur avec 54 milliards d’euros d’investissement, France 2030 défend un nouveau modèle de société. Son pilote, Bruno Bonnell, secrétaire général pour l’investissement, dresse un premier point d’étape.
Quelle est la raison d’être de France 2030 ?
Bruno Bonnell — Face aux défis climatiques, énergétiques ou encore sanitaires, nous devons inventer un nouveau modèle de société. Comme voulu par le Président de la République, celui-ci doit reposer sur une souveraineté industrielle et technologique retrouvée. Il s’agit à la fois de rattraper notre retard dans certains domaines et de prendre de l’avance dans d’autres, en stimulant nos filières émergentes. Nos objectifs sont extrêmement concrets : produire d’ici 2030 sur le territoire français deux millions de véhicules électriques, des biomédicaments, des avions bas-carbone, des micro-lanceurs spatiaux, un robot sous-marin pouvant aller à 6 000 mètres de profondeur ou encore former un million de personnes aux compétences de demain.
La solution aux crises que nous traversons repose-t-elle sur le progrès ?
B.B — L’homme a toujours amélioré sa qualité de vie grâce à la science et je suis convaincu que nous continuerons à trouver des solutions grâce à elle. À condition de bien l’orienter pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique. C’est pourquoi France 2030 ne prône pas la maximisation mais l’optimisation. Nous visons une société du « mieux », pas du « plus » ou du « moins ».
En quoi France 2030 va plus loin que les Programmes d’investissements d’avenir (PIA) lancés depuis 2010 ?
B.B — France 2030 soutient non seulement la recherche et l’innovation comme l’ont fait les PIA mais également le développement massif des compétences et de l’industrialisation. Les moyens mis en œuvre sont d’une ampleur inédite : 54 milliards d’euros sur cinq ans, avec un effet de levier sur le financement privé qui devrait générer un effort collectif de près de 200 milliards d’euros. Sous l’autorité de la Première ministre, France 2030 traduit la prise de conscience climatique en actes, puisque la moitié des crédits sont consacrés à la décarbonation de l’économie. Ce plan entend aussi embarquer tous les territoires, des plus urbains aux plus ruraux, en misant sur leur capacité d’innovation. Nos dispositifs, qui récompensent les projets les plus innovants et les plus porteurs, sont ainsi déployés sur l’ensemble du pays. Car les initiatives viennent du terrain ! France 2030 est une matière vivante, qui se nourrit des échanges avec les acteurs politiques, économiques et universitaires. Syndicats, association d’élus, préfets de région… Autre singularité à laquelle je tiens : France 2030 met la culture au centre du jeu car la proctection de notre influence culturelle fait partie des déterminants de notre compétitivité future.
Vous aidez les champions français à se renforcer mais également les nouveaux acteurs à émerger…
B.B — France 2030 accorde la moitié de ses crédits aux acteurs émergents : PME, ETI et TPE, spin-offs de grandes entreprises positionnées sur des activités totalement nouvelles… Notre rôle va au-delà du soutien financier. Il consiste aussi à les orienter vers les acteurs socioéconomiques du territoire et les 150 plateformes existant au sein des instituts de recherche technologique (IRT) ou sociétés d’accélération du transfert de technologies (SATT), qui peuvent beaucoup les aider dans le prototypage et la réalisation de produits.
Comment mesurez-vous l’impact des investissements réalisés ?
B.B — La réussite de France 2030 ne se mesure pas qu’à son impact financier. Elle repose aussi sur ses impacts sociétaux : inventer d’autres manières de produire, de prendre soin des personnes et de la planète, développer nos territoires… Dès 2023, nous publierons chaque trimestre un certain nombre d’indices allant des impacts de décarbonation au nombre de brevets déposés en passant par l’équilibre des aides entre régions ou encore le nombre de nouveaux élèves inscrits dans les formations aux métiers d’avenir – déjà plus de 200 000 pour 2023. Ce n’est pas encore suffisant. Nous travaillons activement pour redonner aux jeunes et aux moins jeunes le goût de la science.
Un an après le lancement de France 2030, quel est votre premier bilan d’étape ?
B.B — Plus d’une soixantaine de dispositifs ont déjà été lancés. En un an, nous avons engagé 8,4 milliards d’euros auprès d’environ 1 500 bénéficiaires. Pour citer quelques-uns des projets France 2030 : STMicroelectronics va fabriquer à Crolles (Isère) les puces électroniques de demain, plus performantes et moins énergivores. Pasqal et Quandela, entreprises initiées par le prix Nobel de physique Alain Aspect, développent des calculateurs quantiques. France 2030 soutient aussi le groupe Verkor dans l’installation d’une usine de batteries à Dunkerque et la formation de 5 000 personnes. Beaucoup d’autres projets sont sur le point d’aboutir. Je pense par exemple à l’institut FEMTO de Besançon qui développe des microrobots pour traiter le cancer. Nous agissons fort et nous agissons vite en engageant une dizaine de milliards d’euros par an. Et nous nous félicitons que les projets soutenus portent rapidement leurs fruits. Dès 2023, les premières réalisations seront effectives.
LA RÉUSSITE DE FRANCE 2030 NE SE MESURE PAS QU’À SON IMPACT FINANCIER. ELLE REPOSE AUSSI SUR SES IMPACTS SOCIÉTAUX.
Bruno Bonnell, secrétaire général pour l’investissement
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