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Des milliers de Tibétains, venus de toute l’Europe, se sont rassemblés dans le calme dimanche à Paris pour un hommage à Tsultrim Nomjour Tsang, 32 ans, tué lundi dans le restaurant où il travaillait à Saint-Léonoard, près de Fécamp.
Temps de Lecture 3 min.
Tous vêtus de blanc, venus en famille pour beaucoup, très jeunes pour la plupart, ils ont commencé par chanter la prière du refuge vers Bouddha, avant d’entonner l’hymne tibétain, puis La Marseillaise. Bouquets de fleurs à la main, des Tibétains venus de toute l’Europe – Belgique, Suisse, Espagne… – se sont rassemblés à Paris, dimanche 17 juillet, pour une marche blanche d’ampleur inédite. Selon le renseignement intérieur, ils étaient autour de 7 000, peut-être 10 000 selon des représentants de la communauté tibétaine en France. Entre la place de la Bastille et la République, dans le calme, ils ont voulu rendre hommage à l’un des leurs, tué par trois hommes issus de la communauté chinoise, lundi 11 juillet, en Normandie.
« Nous n’avions jamais connu quelque chose de pareil, c’est vraiment un choc », indique au Monde Rigzin Genkhang, représentante du Dalaï-Lama en Europe. Venue de Bruxelles, cette responsable a appelé « tout le monde au calme et à la retenue ». « Contenez vos émotions », a exhorté le président de la communauté tibétaine de France, Karma Tinlay.
Tsultrim Nomjour Tsang, jeune homme de 32 ans, a reçu un coup de couteau fatal au flanc devant le restaurant Les Délices d’Asie, qui l’employait depuis une semaine à Saint-Léonoard, près de Fécamp. Il serait arrivé un quart d’heure en retard pour prendre son service. Ses agresseurs, les deux gérants de l’établissement et un employé, ont été mis en examen pour homicide volontaire et écroués, dans le cadre de l’enquête ouverte par le procureur du Havre.
Jeudi 14 juillet, une centaine de Tibétains, qui avaient fait le déplacement depuis Paris, Rennes, Nantes, Marseille, ou Toulouse, s’étaient, en dépit des consignes de leurs représentants communautaires, rendus sur les lieux. Leur intention était de rendre un premier hommage et ils ont été bien accueillis par le voisinage, assurent des témoignages recueillis par le Monde dimanche. Mais en découvrant des traces de sang encore présentes sur le sol, et en apprenant que le corps de leur compatriote avait été placé dans un sac en plastique près du local poubelle par les agresseurs, ils auraient vu rouge et entrepris de saccager le restaurant.
Selon sa veuve, qui, les yeux rougis, a porté son portrait en tête du cortège durant deux heures, Tsultrim était arrivé en 2014 en France, elle en 2019. Comme nombre de Tibétains, il a fui un pays – une « région autonome » pour la Chine – mis en coupe réglée par Pékin qui en éradique la culture et la langue. « Le problème des jeunes qui arrivent en France est qu’ils ne parlent pas notre langue et n’ont souvent pour seule solution que de travailler dans des restaurants chinois où ils ne sont pas toujours bien traités », explique Céline Menguy, attachée de presse du bureau du Tibet à Paris.
De 8 000 à 10 000 Tibétains vivraient en France, les trois quarts sont des réfugiés politiques. Ce qui formerait la première communauté en Europe, avant la Suisse et la Belgique, selon Mme Genkhang, qui évoque le projet d’un recensement plus complet en Europe. Depuis quelques années, Pékin a durci sa répression et interdit désormais toute sortie du Tibet. S’ils étaient près de 3 000 à quitter leur terre natale en 2008 en passant par l’Inde, ils ne sont que… trois depuis le début de 2022.
Le meurtre de Saint-Léonard a profondément secoué la communauté. Beaucoup évoquent « l’événement de trop », dans un contexte politique toujours plus tendu qui voit Pékin accentuer sa pression sur ses diasporas. « Nous avons fui le Tibet pour des raisons politiques, pour rejoindre, ici, un pays libre », témoigne dans sa langue Tsering, 32 ans, rencontré lors de la marche blanche. « Que des Chinois fassent cela, c’est un coup directement porté à notre cœur. Nous nous rassemblons pour que cela ne se reproduise plus. »
Ugen-Tenzing Nubpa, représentant tibétain pour la Suisse, estime comme beaucoup que l’affaire dépasse le simple fait divers. « Que les Chinois tuent des Tibétains au Tibet, territoire occupé, c’est courant. En France, en Europe, c’est une première. Il est difficile de dire s’il s’agit d’un acte raciste. Mais nous demandons justice pour le Tibet depuis soixante ans, et maintenant il y a une forme d’urgence, on a franchi une étape. Nous sommes un peuple non violent et nous demandons justice. »
Les six associations communautaires qui organisaient la manifestation de dimanche (une autre est prévue à Fécamp lundi 18 juillet) souhaitent éviter que la situation ne s’envenime. « Les gens sont dans une grande tension. Tous ceux qui travaillent dans les restaurants chinois se disent concernés et ne se sentent plus en sécurité », souligne Thupten Gyatso, député du parlement tibétain en exil. A Paris, des dizaines d’entre eux ont décidé de ne plus aller travailler pendant un mois, assure-t-il. « Il y a des disputes entre salariés et employeurs. Mais nous avons toujours encouragé les Tibétains à se défendre dans le cadre du droit du travail ».
La représentante du Dalaï-Lama en Europe souligne que ses compatriotes sont plutôt réticents à manifester d’ordinaire, notamment pour commémorer chaque 10 mars le soulèvement de 1959 en faveur de l’indépendance. « Il existe des pressions des autorités chinoises contre les familles restées au Tibet qui ne peuvent plus s’exprimer. En Europe, certains Tibétains sont convoqués par l’ambassade sous prétexte de fournir des documents. D’autres se voient confisquer leur passeport pendant des mois, plusieurs années. Cette affaire ravive leur douleur », rappelle-t-elle. « Mais la politique de l’administration tibétaine reste celle du dialogue. Même si les autorités ne nous écoutent pas, nous ne sommes pas contre le peuple chinois. »
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