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Formation Lean management pour des éleveurs bretons – Web-agri

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Les Ceta d’Ille-et-Vilaine ont mis en place une réflexion et des formations basées sur le « Lean Management », une méthode « d’amélioration continue » originaire des Etats-Unis et appliquée dans les grandes entreprises de l’automobile, de la banque ou des assurances. L’enjeu : repenser avec un regard neuf les tâches effectuées sur les exploitations agricoles et essayer de les rationaliser afin de trouver le temps de mieux vivre le métier d’éleveur.

Les éleveurs se retrouvent en petits groupes, accompagné d’une personne extérieure au monde de l’élevage, pour s’observer mutuellement en situation réelle de travail.
Les éleveurs se retrouvent en petits groupes, accompagnés d’une personne extérieure au monde de l’élevage, pour s’observer mutuellement en situation réelle de travail. (©Ceta 35)

Le concept du Lean Management a vu le jour à la fin des années 1980 avec des chercheurs américains du Massachussets Institute of Technology qui ont étudié le « Toyota Production System ». Talylorisme à visage humain pour ses promoteurs, lifting du travail à la chaîne pour ses détracteurs, les avis divergent. Dans les secteurs de l’automobile (Peugeot, Renault), des banques, des assurances, de nombreuses entreprises ont mis en place cette réflexion qui vise à « lutter contre le gaspillage en chassant tout ce qui produit de la non-valeur ajoutée ». Le Lean Management cherche donc à identifier les « temps valeur ajoutée » dans un processus de fabrication ou de production.
« C’est la seule chose que nous ayons en commun avec le Lean qu’on rencontre dans l’industrie automobile ! », précise Antoine Touchais, éleveur laitier et président des Ceta 35. D’ailleurs, les groupes CETA (Centres d’études et de techniques agricoles) ne parlent pas de Lean, mais « d’Amélioration continue ». « Il ne s’agit pas de compresser encore et encore les charges de travail ! Les éleveurs passent énormément de temps à travailler sur les exploitations. Les gens sont parfois usés. Il n’est pas question d’en rajouter… Mais il s’agit plutôt de repérer les différents temps de non-valeur ajoutée qui peuvent être des gestes inadéquats, des déplacements inutiles, des gaspillages d’énergies ou de matière, des gaspillages de compétences, des outils inadaptés, des positions de travail non optimales, des surstocks, voire même une sur-qualité… » Bref, il s’agit de se simplifier la vie et de consacrer son temps là où c’est utile…
En Ille-et-Vilaine, les responsables professionnels et les animateurs des Ceta ont décidé de s’inspirer de cette méthode, convaincus que cela peut faciliter leur vie d’éleveur. Lors de l’assemblée générale de 2015 de la Fédération régionale des Geda de Bretagne, Antoine Touchais expliquait : « Il y a des idées à prendre dans les modes de gestion des grandes entreprises pour améliorer le fonctionnement des élevages laitiers. Cette méthode nous invite à remettre en cause notre manière de travailler afin d’identifier et de chasser tous les dysfonctionnements possibles ».
Lors des journées Innov’Action de 2015, Justine Maignan, éleveuse de porcs, expliquait que « cette méthode qui vient du milieu industriel permet de regarder autrement son organisation du travail. Et ce qui marche en entreprise, dans l’artisanat peut aussi, sur bien des aspects, être intéressant dans le milieu agricole. Mieux vivre son métier au quotidien intéresse tous les secteurs d’activité ».
Cette réflexion adaptative du Lean Management portée par les Ceta 35 pourrait se résumer ainsi : quand le travail est sécurisé, l’éleveur se met à l’abri des désagréments qui freinent la réflexion sur le futur de son entreprise. Si l’éleveur a pris le temps d’anticiper d’éventuels aléas liés à la volatilité des prix par exemple, il pourra plus facilement passer une période de crise. « Mon travail, j’y consacre énormément de temps. Donc trouver des trucs et astuces, des façons de faire pour améliorer le quotidien, c’est important pour moi. C’est même essentiel d’être efficace au travail pour pouvoir me dégager du temps libre », explique Justine Maignan. « Ce que je trouve intéressant, c’est que, pour une fois, on s’intéresse à mon travail d’éleveur et ce n’est pas quelque chose qu’on nous impose. C’est aussi intéressant car, en matière d’organisation, nous savons souvent vers quoi nous voulons aller, mais nous ne savons pas toujours comment le mettre en place ».
Lors de l’assemblée générale de la FRGeda de Bretagne, Pascal Pommereul, éleveur laitier, a témoigné : « Etre éleveur nécessite une disponibilité d’esprit de tous les instants. Ces dernières années, des éleveurs ont saisi l’opportunité de produire plus et ont optimisé les bâtiments et les surfaces disponibles. Le facteur humain n’ayant pas toujours été pris en compte dans ces évolutions, des éleveurs peuvent se retrouver débordés et à la merci d’un incident. Et ils n’ont plus le temps de lever la tête du guidon pour réfléchir à l’avenir ». C’est pour faire face à ce type de situation que les Ceta 35 ont mis en place un processus « d’amélioration continue » et organisé des formations avec le cabinet Sens&Co. L’homme est au centre de cette démarche. « Nous travaillons beaucoup sur l’organisation, la place de chacun, la gestion des compétences, la répartition des missions et la communication entre associés ou avec ses salariés. Cela recoupe des questions telles que comment alléger sa charge mentale ? Comment faire en sorte d’être valorisé dans son travail ? ».
Les adhérents du Ceta 35 se retrouvent donc en petits groupes, accompagnés d’une personne extérieure au monde de l’élevage, pour s’observer mutuellement en situation réelle de travail. « Il ne faut pas se contenter d’écouter l’éleveur raconter son travail », précise Pascal Pommereul. « Il faut beaucoup observer, prendre des photos, questionner. » Chacun rapporte ses observations et ses éventuels sujets étonnements. Le regard est toujours bienveillant, même s’il peut être aiguisé. « Il n’y a pas de jugement. Nous essayons de comprendre le pourquoi des façons de faire et enclencher un processus d’amélioration. C’est aussi remettre l’humain au cœur de la performance de l’exploitation ».
Le diagnostic collectif a pour but d’interpeller l’éleveur sur ses pratiques souvent issues d’habitudes prises au fil du temps et peu remises en cause. Devoir les expliquer à d’autres amène l’éleveur à les voir sous un autre angle. « Bien souvent, nous savons ce qui fonctionne moins bien chez nous, mais nous faisons avec en le mettant dans un coin de nos têtes », précise Justine Maignan. Au final, c’est l’éleveur observé (ou la personne qui effectue une tâche particulière) qui trouve la solution pour l’optimiser. Le diagnostic n’est surtout pas un catalogue de recommandations. Il s’agit simplement d’aider l’éleveur à identifier les points à améliorer pour qu’il trouve une solution. A lui ensuite de décider ou non d’enclencher les changements.
Jean-Christophe Lesaige a suivi cette formation sur l’amélioration continue pour trouver des voies de progrès sur son élevage laitier. Durant une première journée en salle, des exposés et des jeux l’ont amené à réfléchir à l’efficacité dans l’accomplissement d’une tâche ou encore à l’optimisation de son environnement. « On se rend compte que le rangement, par exemple, est issu d’une histoire, d’habitudes, alors qu’il devrait répondre à des objectifs précis pour éviter les pertes de temps ». Puis, un groupe d’éleveurs est venu le voir travailler chez lui et a pris des photos. Vincent Grégoire, éleveur de porcs, fait partie du groupe qui est allé observer Jean Christophe Lesaige lors de la traite de 6h. « Nous avons pris des notes, des photos et lui avons posé des questions sur ces façons de faire. Puis avec nos regards extérieurs (même moi qui ne suis pas dans la même production), nous lui avons fait part en salle de toutes nos remarques sur ces pratiques, les bonnes comme les mauvaises. L’observateur extérieur aide à prendre du recul dans son travail, à réfléchir autrement. Ça nous met dans une dynamique ! ».
Les éleveurs engagés dans ce processus notent que les petites choses à changer sont nombreuses : une ampoule jamais remplacée, des interrupteurs mal placés, des outils sans place définie… La première visite concerne souvent la traite. Mais il est aussi possible de travailler sur l’alimentation, les veaux, l’administratif, les déplacements…
« On a l’habitude de se mettre en quête d’une solution au moment où un problème se pose.
Avec l’amélioration continue, on fait la démarche inverse », explique Antoine Touchais. « Les éleveurs ont beaucoup travaillé sur la technique mais en délaissant l’aspect humain. Cette formation sur l’amélioration continue permet de replacer les personnes au centre de l’entreprise et cela me semble nécessaire ». Tous les éleveurs qui ont suivi cette formation sont unanimes : « Une fois entré dans cette démarche d’amélioration continue, on prend l’habitude de réfléchir autrement à ce que l’on fait. Et il est toujours possible de faire mieux ! »
En Ille-et-Vilaine, Jean-Christophe Lesaige est à la tête d’une exploitation de 86 ha avec 400 000 litres de lait produits. Il a suivi la formation sur l’amélioration continue.
Comment s’est passé le diagnostic de vos pratiques ?
Ce sont des collègues agriculteurs des Ceta qui ont posé un diagnostic sur ma façon de travailler. Des éleveurs sont venus m’observer lors de la traite du matin. Et ensuite, nous avons discuté pour envisager les changements utiles, du plus facile au plus difficile à mettre en œuvre. Ce travail en collectif m’a aidé à mettre en œuvre des solutions pour améliorer mon efficacité au travail et celle des salariés.
Je suis plus serein et disponible pour réfléchir à l’avenir. Grâce à la technique de l’Amélioration continue, je peux à nouveau me poser pour repenser la stratégie de mon exploitation. La formation a surtout libéré mon esprit. Je me sens mieux dans mon métier d’éleveur.
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