Fonction publique: nouvelle journée de grève et de manifestation – Léman Bleu
Une nouvelle journée de grève et de manifestation a lieu mardi dans la fonction publique vaudoise. La demande est toujours la même: une indexation entière des salaires. Les syndicats exigent ‘l’ouverture rapide’ de négociations avec le gouvernement.
C’est le troisième jour de grève depuis six semaines, ponctué en fin de journée par un défilé qui partira dès 17h30 depuis la place du Château, à la Cité à Lausanne, en direction du Département des finances à la rue de la Paix. Les manifestants se posteront avant, vers 16h30, devant la salle du Grand Conseil pour protester.
Lundi 23 janvier, entre 3000 (selon les syndicats) et 4000 (selon la police) personnes avaient défilé dans les rues de la capitale vaudoise. Dans la journée, environ 50 établissements scolaires s’étaient mobilisés de diverses manières: vote d’une résolution en faveur des revendications, grève partielle ou complète, débrayage de quelques minutes, etc. Quelque 1500 enseignants de l’école obligatoire et du post-obligatoire avaient pris part à la grève.
Mouvement élargi?
Mardi, la mobilisation pourrait être plus importante encore, les syndicats cherchant à élargir le mouvement, suivi en grande partie par les enseignants. Dans les écoles, des établissements du primaire devraient rejoindre le mouvement, surtout suivi par le secondaire et le post-obligatoire jusqu’ici, selon David Jeanquartier de la Fédération des sociétés de fonctionnaires (FSF Vaud), interrogé par Keystone-ATS.
Le personnel du CHUV à Lausanne se mobilise aussi. Environ 250 employés ont participé à la mi-journée à un rassemblement syndical devant le bâtiment principal durant 45 minutes environ. Une participation relativement faible au sein du plus grand employeur de l’Etat de Vaud, avec ces plus de 9000 collaborateurs.
‘Applaudir c’est bien, indexer c’est mieux!’, ‘CHUV en lutte’, ‘CHUV en colère’ ou encore ‘On vous sauve, on nous coule’, pouvait-on lire sur des banderoles et pancartes. ‘Une solution, indexation’, ont-ils aussi scandé.
‘Arrêter le mépris et négocier’
La revendication est toujours la même: une indexation entière des salaires de la fonction publique et du secteur parapublic vaudois au renchérissement du coût de la vie. ‘Le Conseil d’Etat doit arrêter le mépris, faire de nouvelles propositions et négocier’, écrivent les trois syndicats à l’origine du mouvement, le Syndicat des services publics (SSP Vaud), la fédération syndicale SUD et FSF Vaud.
Les trois organisations jugent que le taux d’indexation des salaires de 1,4% dès le 1er janvier 2023 annoncé le 8 décembre dernier par le Conseil d’Etat vaudois pour la fonction publique et le secteur parapublic est insuffisant au regard de l’inflation.
Une indexation correspondant au moins à la hausse de l’indice suisse des prix à la consommation entre octobre 2021 et octobre 2022 (+3%) est réclamée. La prime unique de 0,8% du salaire octroyée par l’Etat de Vaud aux salariés de classes 1 à 10 en janvier 2023 ne satisfait pas non plus.
D’autres dossiers importants
De son côté, le gouvernement vaudois reste ferme. Dans une réponse aux syndicats qui redemandaient vendredi une ‘ouverture rapide’ de négociations, le Conseil d’Etat a indiqué lundi soir ne pas entendre revenir sur le dispositif global octroyant 182 millions de francs pour l’indexation des salaires, la lutte contre la vie chère et l’amélioration des régimes sociaux. Il ‘réexaminera la situation en cours d’année sur la base des indicateurs usuels’, ajoute le Canton.
Dans un entretien accordé au Temps, la présidente du gouvernement Christelle Luisier réaffirme que l’adaptation des salaires des fonctionnaires est juste et ne changera pas. Tout au plus envisage-t-elle la possibilité d’indexer les salaires des apprentis de l’administration cantonale. Le sujet doit être rapidement discuté, selon la libérale-radicale.
Le gouvernement veut aussi ouvrir des discussions et négociations sur ‘plusieurs autres dossiers d’importance pour les collaborateurs de l’Etat de Vaud, notamment la lutte contre le harcèlement, l’égalité salariale, le travail de nuit, la protection des lanceurs d’alerte, ainsi que la prévention des risques psychosociaux’. Il donne rendez-vous le 23 février pour un premier échange.
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