Aérien, ferroviaire, transport routier, industries, santé, enseignement…, dans quasiment tous les secteurs on entend désormais la même demande: une augmentation rapide et massive des salaires pour compenser les effets d’une inflation galopante.
Des revendications qui se transforment aujourd’hui en grèves multiples comme dans certaines compagnies aériennes, dans les aéroports, à la SNCF, chez les routiers, dans l’énergie…
Cette exigence transparaît également fortement dans les entretiens annuels entre les salariés et leurs managers. Comme le confirme une étude* d’OpinionWay pour Grant Alexander.
Ainsi, la question de la rémunération est le principal sujet de négociation pour 56% des salariés interrogés. Elle est même une priorité pour 31% d’entre eux. C’est chez les professions intermédiaires que cette demande est la plus forte avec 60%.
Au global, les salariés ont demandé en moyenne 8,5% d’augmentation, dont 34% une augmentation supérieure à 5% et 28% entre 6 et 10%.
Ce sont les employés qui vont demander en moyenne les augmentations les plus importantes (+9,8%) devant les CSP- (+9,1%) et les ouvriers (+8,5%).
Pour autant, ils espèrent en moyenne en obtenir seulement 3,9% (29% pensent ne rien obtenir et 26% entre 1 et 2%). Les employés sont les plus optimistes puisqu’ils tablent sur une augmentation obtenue de 4,8%.
Dans le même esprit, 34% ont ou vont demander une évolution de leur statut qui doit déboucher sur une augmentation de salaire.
L’étude souligne également que les hommes seront plus nombreux que les femmes à vouloir aborder leur rémunération (61% contre 50%). Pourtant, seulement 41% d’entre elles pensent que leur rémunération est cohérente avec les résultats financiers de leur entreprise contre 51% des hommes.
Si le salaire est au top des priorités, les conditions de travail (19%) et le nombre de jours de télétravail (15%) arrivent juste derrière.
Si la situation géopolitique pèse sur l’activité, les salariés se considèrent toujours en position de force compte tenu des pénuries de personnels que l’on observe dans de nombreux secteurs.
Ainsi, 52% pourraient quitter leur emploi si leurs demandes sont refusées par leurs supérieurs. Un chiffre important confirmant que le phénomène de “Grande démission” touche aussi la France.
Une récente étude illustre d’ailleurs ces aspirations. Selon OpinionWay pour Indeed, 7 salariés sur 10 ont déjà eu envie de démissionner de leur emploi actuel, parmi lesquels 1 sur 6 y songe souvent, voire tous les jours (16%).
Surtout, 35% des sondés et 42% des moins de 35 ans disent n’avoir jamais eu autant envie de démissionner qu’aujourd’hui. Et malgré les incertitudes qui planent sur l’économie, la croissance et l’emploi, 42% des Français considèrent que nous sommes dans une bonne période pour démissionner.
*: Echantillon national de 1042 salariés représentatif de la population salariée d’entreprises privées de 50 salariés et plus, âgée de 18 ans et plus. L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas. Les interviews ont été réalisées du 30 mai au 6 juin 2022.
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